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L’Urugay.

les lazos se tendent, d’un côté le taureau est pris par les cornes, de l’autre par les jambes, les cavaliers tiennent ferme, bientôt le monstre est par terre et ne peut plus se relever ; un autre cavalier descend de cheval, s’avance le couteau à la main, saisit le scrotum, deux entailles sont vite faites, les testicules extraits, les cordons spermatiques étirés et coupés ; un mouvement de torsion avec la main a débarrassé grosso modo la plaie du sang, le lazo de la tête est retiré, et l’opérateur remonte à cheval aussi lestement que possible. L’animal se relève, et par ses bonds. se dépêtre du lazo qui retenait ses pieds prisonniers. Gare ! il est furieux, la douleur l’exaspère, tête baissée il s’élance sur le premier cavalier qu’il trouve sur son passage, mais en vain, le cheval est plus. rapide que lui.

En Europe, que de précautions ne prend-on pas pour semblable travail ! Un homme de l’art seul ose mettre la main à l’œuvre, et encore quelquefois l’opéra-