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L’Urugay.

bayo était sellé et attendait son cavalier. Je m’avance, ramène les brides et monte, mais au moment où je veux passer la jambe, les feuilles sèches s’entrechoquent sous le souffle du vent, bayo s’effraie et d’une ruade m’envoie à une dizaine de pas rouler par terre. À l’instant debout, heureusement je ne m’étais pas fait du mal, je m’approche de nouveau de ma monture, la flatte et saute en selle ; elle n’était pas satisfaite, ses écarts, son souffle bruyant, les mouvements des oreilles, son regard effarouché, ne m’inspirent pas de confiance : la plaine s’étend devant moi, je lui allonge un vigoureux coup de cravache qui la fait partir au galop ; pour la punir, je lui fais franchir d’une traite les trois lieues qui séparent Farrucco de San Ramón, elle était trempée de sueur et couverte d’écume.

Une autre fois je chevauchais tranquillement le long d’une colline, quand tout à coup mon cheval, ayant posé les pattes de devant dans un trou, s’abat et