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Aventures, Chasses et Mœurs.

tant derrière l’oreille ; si l’envie lui reprend de savourer la plante de Jean Nicot, il saisit ce bout avec dextérité, le rallume et l’achève, ou dans le cas contraire, le replace de nouveau derrière le pavillon de son appareil auditif.

Comme il n’a pas toujours des allumettes, pour se procurer du feu, il se sert d’un instrument appelé, yesquero : une pointe de corne de vache est coupée de façon à former un petit entonnoir, auquel est adapté un couvercle en bois de seivo, aussi léger que notre liège, et retenu par une mince lanière de cuir, attachée à la partie inférieure du récipient. Il brûle des chiffons de toile ou de coton, et le résidu noir qui servira d’amadou, est fourré dans la corne ; quand il veut battre le briquet, il ôte le couvercle, place la corne dans le creux de la main gauche, la pierre en dessous dépassant un peu l’ouverture, frappe avec le fer, et l’étincelle communique le feu à cette matière très-inflammable ; le fumeur y introduit le bout de sa cigarette qui s’allume de suite. Il replace le