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L’Urugay.

Andes et Amazone ; du pic vertigineux du Chimborazo nous descendions dans l’immense plaine du Rio de la Plata, nous fraternisions avec les Puelches, les Guaranis, les Botocudos ; nous applaudissions au courage de Cimon Bolivar et blâmions les atrocités de Rosas.

Le train s’arrête, la reine de l’Escaut nous tend les bras.

Notre premier soin, après avoir déposé mes bagages à l’hôtel, fut d’aller au port, voir le vapeur « City of Brussels ». J’étais fier de cette coquille qui devait balancer mon désœuvrement sur les flots de l’Océan atlantique ; ses flancs d’airain, sa puissante machine, la figure grave du capitaine, tout me plut. Nous passâmes la soirée en buvant force pale ale à la prospérité des républiques latines de l’Amérique du Sud, et nous fîmes une curieuse étude de mœurs, en parcourant les lieux fréquentés par les matelots. Là nous vîmes tous les désirs, toutes les passions, toutes les turpitudes développés par un long sé-