sées autour des pieux, et les sauvages les raidissaient de façon à faire craquer les membres du captif et le laissaient expirer en proie aux plus affreuses souffrances. Cette façon de torturer son semblable s’appelle estaquear : elle existe encore aujourd’hui pour punir les délinquants, mais les courroies sont moins raidies, et l’homme est mis en liberté après un certain laps de temps.
Mais aussi comment peut-il en être autrement, les conquérants ont donné aux vaincus l’exemple de la perfidie et de la barbarie !
Le pays baigné par le Rio Uruguay était autrefois habité par une peuplade indienne des plus braves, les Charruas ; la lutte entre les envahisseurs et les aborigènes durait depuis longtemps, et sans résultat décisif : un général, Fructuoso Rivera, fatigué des alertes continuelles, offrit la paix aux Charruas, les combla de cadeaux et à cette occasion les convia à une fête. Les trop confiants indiens se