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L’Urugay.

faisait les petites opérations de vente de laine et de cuirs, et se tirait d’affaire sans mon aide ; c’était un résultat qui me faisait honneur, à tel point que le gouvernement m’offrit la position d’instituteur dans le chef lieu du département à Durazno, avec six mille francs de traitement et logé ; je refusai, le pays toujours en révolution et les finances de l’État ne m’inspiraient pas assez de confiance.

Le dimanche et le jeudi étaient des jours de récréation, et en compagnie de Victorio et de Julio je faisais des excursions dans toutes les directions.

Le terrain de l’estancia, limité par des rivières, avait deux lieues et demie carrées de superficie et il était très giboyeux ; autruches, chevreuils, renards, tatous, iguanes, cigognes, canards, carpinchos, loutres y abondaient. Les cours d’eau étaient très poissonneux, j’avais donc de quoi me distraire. Cette immense plaine, formée de petites collines successives, donnait la nour-