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L’Urugay.

flairé le liquide, s’obstinait à ne pas vouloir y mettre les pieds ; je ne le forçai pas, je connaissais déjà la sagacité des animaux élevés à l’état sauvage : un cheval ne se trompe jamais : l’eau est-elle trop profonde, le passage est-il dangereux, il résistera aux coups de cravache et refusera de passer. À force de tâtonner, j’arrivai sur le sommet des collines, cuchilla, qui ne s’interrompaient plus jusqu’au plateau où était bâtie l’habitation de Pedro. Ma monture prit une allure plus vive, et bientôt je fus arrivé. Une bande de chiens m’environnèrent, hurlant, mordant les jarrets de bayo, qui commença à se livrer à une gymnastique qui déplaçait considérablement mon centre de gravité ; heureusement une jeune fille blonde arriva en courant, chassa les chiens, et me pria de mettre pied à terre ; c’est une impolitesse que de le faire avant d’y être invité. J’attachai ma monture sous la ramada ; quatre pieux fixés en terre et soutenant quelques chevrons recouverts de branchages, en guise de toit, forment la