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Aventures, Chasses et Mœurs.

temps après, J… aperçut ce mouchoir au cou de la jeune fille, et de suite vint me faire d’amères reproches, sous prétexte qu’il ne pouvait tolérer cette familiarité entre moi et la china : et pourtant je n’avais rien à me reprocher, je sympathisais avec Marica, parce qu’elle était orpheline et malheureuse, disons le mot, parce que j’étais négrophile.

Les paroles un peu dures de mon patron ne me plurent pas : c’est bien. Monsieur, lui dis-je, demain je partirai, vous n’aurez plus alors à vous occuper de ma conduite !

Pendant la nuit, mille idées roulèrent dans ma tête ; il ne me restait qu’une vingtaine de francs ! Qu’allais-je faire ? Bah, je me consolai vite : je trouverai bien de quoi vivre !

Le lendemain de bon matin, je sellai bayo, et, la carabine en bandoulière, je pris la direction du Sud. Tous les chiens de la Capilla me suivaient ; J… avait beau les appeler, ils préféraient probable-