Page:Gras - Trois ans dans l'Amérique du sud, 1883.djvu/142

Cette page a été validée par deux contributeurs.
133
Aventures, Chasses et Mœurs.

chausse pourtant volontiers des bottes européennes achetées dans une pulperia ; mais les botas de potro font l’objet de sa prédilection : une jument est abattue, les pattes de derrière sont écorchées sans fendre la peau, cette peau est rasée et amincie au couteau, puis frottée dans les mains pour la rendre souple ; la partie d’en bas, restée ouverte, laisse passer les orteils pour saisir l’étrier. À ses pieds sont attachés d’énormes éperons en fer ou en argent du poids d’une à deux livres, aux mollettes immenses. L’Américain, quand il marche, traîne les pieds ; les éperons frottent par terre et produisent un étrange cliquetis, surtout sur un terrain dur ou sur un plancher ; plus il est couvert d’argent, plus ses éperons sont grands, plus il est considéré et respecté.

Un couteau cuchillo, manche et gaine en argent, est passé à la ceinture, derrière le dos. La cravache, revinque, ne le quitte jamais ; ornée d’un gros anneau d’argent, elle est terminée par une lanière en cuir