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L’Urugay.

au cerveau peut-être aussi chaud que le mien, auraient bien voulu m’accompagner ; le grand nombre, je dois le dire à leur louange, me conseillait de rester, d’étudier, de laisser de côté mes idées extravagantes, de suivre les cours de l’université, de recevoir un jour le diplôme de candidat notaire, et une fois en place, d’unir mon existence à celle d’un ange de beauté et de bonté et de passer la plus belle vie que puisse envier cœur humain.

Malgré les bons conseils de mes amis, malgré l’amour que j’avais pour mes parents, malgré l’avenir brillant qui me tendait encore les bras, mon parti était pris, ma résolution était irrévocablement fixée, et vers le mois de septembre 1868, après mon voyage en Espagne en compagnie de mon excellent camarade Arthur D…, je fis les premiers préparatifs de mon excursion dans l’hémisphère australe.

Mes soins consistaient surtout à être bien armé ; aussi, au moment de mon départ, j’étais en possession d’une carabine