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Aventures, Chasses et Mœurs.

Un matin, je me promenais dans la huerta, le fusil sur l’épaule, sans but fixe, pensant à ma famille, à Liège, à mes amis. Machinalement je me dirigeais vers un ombú, sans doute attiré par son ombrage ; l’atmosphère était tiède et prêtait à la mélancolie. Je m’assis sur une grosse racine sortant du sol et donnais cours à mes rêveries.

Un bruit semblable au ron ron d’un chat attira mon attention ; je prêtai l’oreille, et mes yeux investigateurs fouillèrent le terrain. Un second ron ron se fait entendre : Diable, me dis-je, c’est près de moi ! je me lève, et mon regard rencontre un trou creusé sous la racine qui m’avait servi de siège. Je m’approche et entends un vacarme infernal sortir d’un terrier ; je ne distingue pourtant rien. Une idée me vient : saisissant une grosse pierre, je la place sur le trou et d’un pas leste, je rentre au logis. Je fais part de ma découverte à J… Caramba ! Ce sont des sarigues, que Tio Luis se munisse vite