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Aventures, Chasses et Mœurs.

à passer, quand un jour, le nègre Tio Luis, domestique à la Capilla, vint prévenir J… que des soldats avaient volé nos chevaux. Bayo était du nombre. Dans la première cour de l’habitation se trouvaient quelques vieux serviteurs très doux, et qu’on avait réussi à enfermer avant l’arrivée des voleurs. Albert, me dit mon patron, si vous avez du courage, à cheval, et nous allons délivrer nos bêtes ! Mon rifle fut chargé avec soin. J… avait une carabine Minié ; nous sautons sur nos montures, sans bride ni selle et sortons. Le noir nous indiqua la direction des fuyards : après avoir trotté une dizaine de minutes, arrivés au penchant de la colline, nous apercevons deux indigènes, assis par terre, mangeant tranquillement un morceau de viande froide et tenant leurs chevaux par la bride, les nôtres étaient attachés à la queue des leurs. J… saute à terre et s’écrie, Albert ! restez là, si vous voyez le moindre mouvement hostile, vous ferez feu ! Bien, mon patron : j’arme ma carabine, bien décidé à coucher par