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L’Urugay.

mon pauvre bayo qui soufflait d’effroi en imitant le son d’une trompette.

J’eus occasion, quelques jours après, de voir un cabiai femelle adossé contre un arbre au bord de l’eau, avec six ou sept petits tétant et se bousculant les uns les autres. J’avais la carabine, mais j’oubliais que la hausse fixe était pour tirer à cent mètres ; je visai à la tête, mais quel ne fut mon dépit de voir à l’éclat de l’écorce de l’arbre que ma balle avait frappé trop haut ; et la brave mère de plonger avec toute sa famille.

L’Uruguay possède un pic qui, à l’encontre de celui de nos bois si sauvage, est tout à fait domestique ; il ne quitte pas les habitations, surtout celles en pierres, dans les interstices desquelles il construit son nid ; même vol scandé que celui du nôtre, et même cri perçant. On l’appelle carpintero ; son plumage est mélangé de gris et de jaune, avec des nuances rouges à la tête et aux ailes.

Des bandes de partisans continuaient