Page:Gras - Trois ans dans l'Amérique du sud, 1883.djvu/115

Cette page a été validée par deux contributeurs.
106
L’Urugay.

terre que dans l’eau, et pousse un grognement semblable à celui de notre porc domestique. Il fréquente les bords des rivières ou ruisseaux couverts d’arbres et de broussailles, dont il ronge l’écorce à une hauteur de soixante centimètres à un mètre.

Le lendemain je partis seul avec des intentions hostiles contre ce rongeur ; j’avais emporté un fusil à âme lisse, espérant rencontrer du gibier à plumes ; J… devait me rejoindre plus tard. Je me dirigeai vers le Rio de las Palmas. Arrivé à l’entrée d’une clairière parsemée de touffes d’arbrisseaux, je vis, dans le fond, poindre hors de l’herbe, le dos d’un cabiai de forte taille. J’attachai mon cheval à un arbre et, en tapinois, je me dirigeai du côté de l’animal. Le carpincho ne s’écarte jamais beaucoup des rives de la rivière qui doit lui servir de refuge en cas d’alerte ; connaissant déjà cette particularité, je me glissai entre l’animal et la rive éloignée d’une cinquantaine de pas. Je me lève sur la pointe des pieds, le cou tendu en