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Aventures, Chasses et Mœurs.

coulait en abondance. Qu’avez-vous fait, m’écriai-je ? Et tout chancelant je me dirigeai vers un tronc d’arbre. J… jette l’instrument, me prend par le bras, m’accable de caresses, me demande pardon, m’entraîne vers l’habitation, et me fait avaler un grand verre d’eau avec force gouttes d’arnica. Madame, Auguste, Pedro, la China, tout le monde accourt. Ay mi Dios ! pobre amigo ! pobre Alberto ! furent leurs exclamations. De suite J…, muni de ciseaux, me tondit le crâne autour de la blessure, me lava avec de l’arnica, rapprocha tant bien que mal les bords de la plaie, y appliqua une compresse, me noua un mouchoir par dessus, et me voilà invalide pour quelques jours. Il faut réellement qui j’aie un crâne d’Africain pour n’avoir pas été assommé. On m’assigna une chambre pour moi seul, avec un bon lit, et tous les soirs, Marica venait me voir à la dérobée. Comme elle savait me procurer ses caresses ! Je la pressais dans mes bras et déposais sur ses grosses lèvres toutes brûlantes un bai-