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Aventures, Chasses et Mœurs.

mon étonnement de le voir me présenter son postérieur ; en même temps il me happe la main gauche entre le pouce et l’index, serrant bel et bien comme un étau. Me voilà pincé, impossible de lui faire lâcher prise ; j’ai beau lui serrer le cou de la main droite, ses crocs s’enfoncent davantage dans les chairs. Et J… de rire à se tordre. Pour comble de malheur, voilà mon petit animal qui me lance, et cela à coups redoublés, sur mes guêtres, il est vrai, un liquide d’une odeur à renverser un égoutier. J… descend de cheval, et à l’aide de son couteau, arme inséparable de l’Américain du Sud, il force le petit drôle à desserrer les dents. C’était une mofette, zorillo, viverra mephitis. Très commun dans les prairies où il creuse son terrier, ce carnassier, aussi gentil par ses formes et son pelage que repoussant par son odeur, a près de l’anus une pochette qui est une véritable défense. Ne fuyant pas devant ses ennemis, il les bombarde de son liquide infect, et force les plus audacieux à reculer. J’ai vu des