bord, masqués par un rideau de verdure, nous nous plaçons à plat ventre. Comme c’est beau, me disait J… ; si nous avions cela en Europe ! Nous attendions que, dans leurs ébats, les canards se fussent bien groupés, et alors, au commandement donné bien bas, nous nous trouvions côte à côte ; une, deux,… nos détonations faisaient vibrer les échos, et à l’instant debout, nous saluions encore les fuyards d’une salve meurtrière. Dix, quinze canards battaient de l’aile et agonisaient sur le champ de bataille. Les lagunes étaient peu profondes, et nous entrions hardiment dans l’eau pour saisir nos proies.
Nous rencontrions souvent un oiseau solitaire, aussi gros que notre oie domestique, gris de fer, le bec long et recourbé comme celui des courlis, appelé banduria par les indigènes ; méfiant il s’envole, mais pour se poser une centaine de mètres plus loin ; j’en ai poursuivi bien souvent et longtemps, mais tirant toujours à trop longue portée. J’ai pourtant réussi à en