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L’Urugay.

d’une gazelle. Bayo était son nom. Pauvre bayo ! il m’a été volé par les révolutionnaires comme on le verra par la suite. J’avais reçu un harnachement complet de Montevideo.

À une dizaine de kilomètres de la Capilla, les terrains sont entrecoupés de nombreuses lagunes où canards et sarcelles barbotaient en paix.

Aux armes, Albert ! me dit J… à cheval ! nous allons rendre visite aux canards ! Nous sommes en selle et chevauchons. Arrivés à une certaine distance des lagunes, nous attachons nos chevaux aux grandes pailles de la prairie, et leur mettons la manea aux pieds de devant (la manea est une lanière de cuir cru en forme de huit) ; à l’aide de boutons et boutonnières, cette lanière enlace les pieds du cheval et l’empêche de prendre la fuite. Nous examinons les amorces de nos fusils, et rampons comme des tigres ; les hautes herbes des rives empêchent les trop confiants oiseaux de nous voir. Arrivés au