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Aventures, Chasses et Mœurs.

et alors commença pour moi une série de chasses très attrayantes.

La huerta était, comme je l’ai déjà dit, entourée de piquets, et le maïs mûr avait pour ennemis naturels des bandes de gros pigeons sauvages, semblables à nos bisets silvestres. Ces oiseaux arrivaient a l’aube, et se posaient sur les piquets avant de se livrer à leurs larcins. Je les attendais, et, quand une bonne partie de pieux étaient garnis de leur vigie emplumée, placé en oblique, je faisais feu ; quantité de volatiles dégringolaient et variaient le menu de nos appétits gastronomiques. Ces pigeons sont très nombreux, on peut en tuer beaucoup, à tel point que mon carnier de chasseur étant insuffisant, Je me munissais d’un grand sac pour emporter mes hécatombes.

Moyennant une onze d’or j’avais fait l’acquisition d’un cheval isabelle, haut sur jambes, tête fine, vif, mais doux, quoique capricieux quelquefois, des jarrets d’acier, avec des yeux noirs semblables à ceux