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L’ALLUMEUR.

Quoi ! n’as-tu pas deviné que je t’aime, que je suis un bec de gaz amoureux d’une étoile, et que, sous cette étoffe grossière, bat le cœur d’un artiste ?

URANIE et LE PRINTEMPS.

Comment ?

L’ALLUMEUR.

Je suis ton peintre, ton créateur.

URANIE.

Ah bah !

LE PRINTEMPS, bas à l’allumeur.

C’est vrai, ça ?

L’ALLUMEUR, bas.

Eh non ! c’est pour l’amorcer ! (A Uranie.) Viens donc !

URANIE.

Où me mènes tu ?

L’ALLUMEUR.

Au plafond.

URANIE.

Au plafond !

L’ALLUMEUR.
Air : Princesse de Trebizonde.
I
––––––Reviens dans ce plafond illustre
––––––Où tu vois tout de haut en bas !
––––––Tu verras flamber le grand lustre,
––––––Tu verras scintiller le gaz !
––––––Viens donc ! (bis)
URANIE.
––––––Viens donc ! Ah ! ne me tente pas !…
L’ALLUMEUR.
II
––––––Tu seras couvert’ de poussière,
––––––Comme un’ négresse, tu noirciras,
––––––A la chaleur de la lumière
––––––Tu t’écaill’ras, et tu fondras !
––––––Viens donc ! (bis)
URANIE.
––––––Viens donc ! Ah ! ne me tente pas !
ENSEMBLE.
–––––––Plus de frayeur en ce jour !
–––––––––––Espérance,
–––––––––––Confiance !