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TOUS LES SPECTATEURS.

Sauvons-nous !

Le Printemps, le jeune académicien se sauvent, ainsi que la foule.

BIDEL.

Allons, bon ! voilà qu’ils se sauvent (A Manon Lescaut qui est restée.) Vous, du moins vous n’avez pas peur ?

MANON LESCAUT.

Peur, moi, allons donc ! J’en ai apprivoisé bien d’autres.

BIDEL.

Vous allez voir mes bêtes, comme elles sont aimables ! Enlevez les affiches !

Le rideau se lève et on voit une grande cage dans laquelle sont six femmes.




Troisième Tableau.
CHŒUR DES LIONNES.
Air :
––––––Ah ! quel tourment, quel sot métier,
––––––De toujours demeurer en cage !
––––––Et toujours à nous ennuyer !
––––––On nous fera mourir de rage,
––––––Ah ! quel tourment, quel sot métier !
MANON LESCAUT.

Des femmes !

BIDEL.

Oui ! toutes ces dames voulaient entrer dans la cage des lions…

MANON LESCAUT.

A l’instar d’une célèbre actrice des Variétés.

BIDEL.

Ça a fini par agacer mes animaux qui ont tous pris la poudre d’escampette ; alors, ma foi ! j’ai lâché les lions, j’ai enfermé les petites femmes, et ça fait plus d’argent.

LES FEMMES, derrière les barreaux.

Ouvrez-nous ! ouvrez-nous !

BIDEL.

Elles demandent à prendre l’air, je vais les faire sortir.

MANON LESCAUT.

Il n’y a pas de danger ?

BIDEL, ouvrant la cage.

Aucun, vous allez voir… Allons, sortez…

TOUTES LES FEMMES, sortant de la cage.

Ah ! quel bonheur !