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LE JEUNE ACADÉMICIEN.
––––––––Au diable les classiques !
––––––Je veux chanter, rire et danser,
––––––––J’ veux danser des pyrrhiques
––––––Et des cancans à tout casser !
REPRISE EN CHŒUR.
––––––––Allons faire la noce,
––––––––Au diable le latin !
––––––––Faisons-nous une bosse,
––––––––Vive joie et festin !

Tout le monde sort en dansant, à l’exception du Printemps et du jeune académicien.

LE PRINTEMPS.

Oui ! vive la gaîté ! vive l’amour ! vive l’académie !

LE JEUNE ACADÉMICIEN.

Ah ! je me sens gai, je me sens jeune… Et maintenant je vais au Gymnase à ma répétition.

LE PRINTEMPS.

Au Gymnase ? un théâtre à femmes ! J’y vais avec vous.


Scène VIII

Les Mêmes, MANON LESCAUT.
MANON LESCAUT, au jeune académicien.

Eh bien, me voilà !

LE PRINTEMPS.

Une jeune paysanne !

LE JEUNE ACADÉMICIEN.

Eh ! je la reconnais, c’est Manon Lescaut.

LE PRINTEMPS.

Manon Lescaut !

MANON LESCAUT.

Elle-même, en personne.

Air : On va sortir. (Vie parisienne.)
––––––––––Oui, c’est mon nom,
––––––––––Oui, c’est Manon,
––––––Comme autrefois leste et mutine ;
––––––––––Manon Lescaut,
––––––––––D’ l’abbé Prévôt
––––––Et le chef-d’œuvre et l’héroïne.
––––––––––Voilà ces yeux
––––––––––Que des Grieux
––––––Aimait jusqu’à perdre la tête,