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DEUXIÈME REPORTER.

C’est lui, l’assassin d’Argenteuil.

TROISIÈME REPORTER.

Nous le tenons.

LE PRINTEMPS.

Hein ?

CINQUIÈME REPORTER.

L’assassin d’Argenteuil ! Mais non, il vient de filer en Belgique.

DEUXIÈME REPORTER.

En Belgique !... (Au Printemps.) En ce cas, mille excuses, monsieur.

TOUS LES REPORTERS.

Pardon, monsieur, pardon…

PREMIER REPORTER.

Nous sommes des reporters de journaux…

LE PRINTEMPS.

Des reporters !

DEUXIÈME REPORTER.

Et nous vous avions pris pour un assassin.

LE PRINTEMPS.

Un assassin, moi ! un honnête homme !… moi le printemps, qui fais pousser les fleurs, me supposer capable de… (Changeant de ton.) Du reste, je vous avais pris pour des pick-pockets.

LES REPORTERS, riant.

Des pick-pockets ! ah ! ah ! (Lui tendant la main.) Sans rancune ?

LE PRINTEMPS, la leur serrant.

Comment donc, jeunes gens, sans rancune !

CHŒUR DES REPORTERS.
Air de la Grande-Duchesse.
––––––Au revoir, monsieur l’assassin !
––––––Le reporter parfois plaisante.
––––––Pardonnez-lui donc s’il invente
––––––Sur vous, un canard anodin.
––––––Au revoir, monsieur l’assassin,
–––––––––––Au revoir !

Les reporters sortent en riant.


Scène III

LE PRINTEMPS, seul.

Messieurs… (Il salue et tout ce qu’il a mis dans son chapeau, tombe.) Allons bon ! j’ai cassé ma montre !… Ils sont charmants, ces