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POUPARDET, à part.
Belle et naïve ?.. (Haut.) Ah ! vous vous êtes dit ça ? Mais vous aviez raison, ma belle, les huissiers c’est comme les autres, il faut savoir les prendre, tout est là ! Ils ne vous font pas peur, je pense ?
FRANCINE.
A moi ! Ah ! Dieu ! non !
RONDEAU
- Qu’ils sont aimables les huissiers !
- Je le proclame volontiers,
- Pour traiter les affaires,
- Ils valent mieux que les notaires,
- Les avoués, les avocats ;
- Quand on en dit du mal, c’est qu’on n’ les connaît pas !
- Du bon goût jamais l’huissier ne s’écarte,
- Il s’inform’ de vous, sans vous visiter,
- Le quinze et, le trente, il laisse sa carte
- Chez votre portier, sans jamais monter.
- Et qu’un débiteur à payer renonce,
- Vite il court chez vous, sans perdre de temps.
- Toujours sans monter, il vous le dénonce
- Et l’assigne aussi, tout ça pour six francs.
- Son cœur est exempt de la jalousie,
- Il est bienveillant en parlant d’autrui,
- Il ne connait, pas la haine et l’envie,
- Si vous êt’s cité, ce sera par lui.
- Ses exploits fameux charment l’audience ;
- Appelant chacun, quand on est absent,
- Pour qu’on vous écoute, il braille : silence !
- Il vous présente à monsieur l’ président.
- Lorsqu’il vient, saisir, comme il met des formes.
- Il est désolé, fâché, mécontent,
- Et si, malgré lui, les frais sont énormes,
- C’est pour le timbre et l’enregistrement.
- Aussi des huissiers je n’ai nulle crainte ;
- Car ainsi que moi tout le mond’ sait bien