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ADALBERT.
––––––Dites nous, charmante voisine,
––––––Ce qui nous vaut tant de bonheur ?
FRANCINE.
––Vous ne devinez pas ?
ADALBERT.
––Vous ne devinez pas ? Il faut que je devine !
––––––Je ne sais pas, non, sur l’honneur !
––––Ah ! parlez !
FRANCINE.
––––Ah ! parlez ! Je ne demande pas mieux ;
––––––Mais, vous êtes bien oublieux !
COUPLETS
I
––––Souvent, mon voisin, par galanterie,
––––Quand vous me trouviez sur votre chemin,
––––Vous m’avez tant dit que j’étais jolie,
––––J’ai fini par croire à ce doux refrain ;
––––Et je viens à vous, avec confiance,
––––Vous demander, si cela se pouvait,
––––Sans vous déranger, en une séance,
––––Je pourrais, voisin, avoir mon portrait.
––––––Je me marie et je voudrais,
––––––Si je deviens mèr’ de famille,
––––––Savoir un peu comment j’étais
––––––––Quand j’étais jeune fille !
II
––––Je sais qu’ ça n’ fait pas grande différence,
––––Que pendant quéque temps on n’y voit trop rien ;
––––Mais le temps s’envole, adieu l’élégance,
––––Les belles couleurs et le doux maintien !
––––Un mari vous dit, avec perfidie : —
––––« Tu grossis beaucoup, et cela paraît ! »
––––Pour lui rappeler que j’étais jolie,