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ZURLINDEN — ZWINGLI

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bourg et fut promu général de division en 1890. "Successivement commandant de l’artillerie de Paris, pu :s de la 2 e division d’infanterie à Arras.il fut placé en 1894 à la tête du I e corps d’armée au Mans. En 1895, il accepta la succession du général Mercier au ministère de la guerre ; il assura l’exécution de l’expédition de Madagascar ; puis, à la chute du ministère, prit le commandement du 15" corps jusqu’en 1898, où il succéda au général Saussier dans le gouvernement de Paris : tâche délicate au milieu des difficultés soulevées par l’affaire Dreyfus. A la suite du faux Henri et des démissions du général de BoisdeHre et de Cavaignac, il accepta de nouveau le ministère, mais se retira douze jours après. Il reprit les fonctions de gouverneur de Paris, mais, quatre mois plus tard, Gallifet, ministre de la guerre, le relevait de son commandement. ZURSTRASSEN (Melchior), sculpteur allemand, né à Munster (Westphalie) en 1832, mort à Leipzig en 1896. Ses premiers travaux attirèrent l’attention de Rauch qui fit de lui son élève. Après un long séjour en Italie, il revint à Berlin où il exécuta une colonne commémorative de la guerre de 1866 et, pour la bibliothèque de l’hôtel de ville, huit bustes de personnages célèhres des lettres et des sciences. Devenu professeur à l’Académie des beaux arls de Leipzig, il travailla activement à la décoration de plusieurs monuments de celte ville (Postes, Musée, Université, etc.).

ZUTKERQUE. Corn, dudép. du Pas-de-Calais, arr. de Saint-Oraer, cant. d’Audruicq ; 1.617 hab. ZUTPHEN ou ZUTFEN. Ville des Pays-Bas, ch.-lieu d’arr. de la prov. de Gueldre, sur la Berkel, affl. de l’Yssel ; "20.000 hab. Stat. du chem. de fer de Groningue àArnhcin. Grand commerce de bois ; briqueteries ; fabriques de papiers, de colle, de meubles ; imprimeries, savonneries, corroiries, minoteries. Le principal édifice de la ville est l’église Sainte- Walburge, de style ogival. On y voit des fonts baptismaux en cuivre, œuvre remarquable de la Renaissance. La salle capitulaire a conservé l’ancienne bibliothèque dans laquelle il y a de nombreux manuscrits attachés par des chaînes de fer. — Zutphen était, au moyen âge, la capitale d’un comté situé entre la Veluwe, Munster et Clèves. Elle fut assiégée et prise en 1202, 1572, 1586, 1391 et 1672.

ZUYDCOOTE. Com. du dép. du Nord, arr. et cant. (F.) de Dunkerque ; 402 hab.

ZUY OERZÉE. Golfe des Pays-Bas (V. ce mot, p. 162). ZUYTPEENE. Com. du dép. du Nord, arr. de Hazebrouck, cant. de Cassel ; 703 hab.

ZVORNIK. Ville de Bosnie, sur la r. g. de la Drina ; 3.100 hab. en 1895. Mines de plomb ; commerce de bois. En face est la ville serbe de Mali-Zvomik. ZWEIBRÙCKEN. Ville de Bavière (V. Deux-Ponts). ZWENTIBOLD, princede Moravie (V. Svatopluk). ZWICKAU. Ville de Saxe, ch.-l. d’un cercle, sur la r. g. de la Mulde deZwickau ; 55.829 hab. en 1900. Eglise gothique de Marie très restaurée ; vieilles maisons. Riches archives. Grand centre manufacturier au N. d’un bassin houiller qui produisait, en 1896, plus de 2 millions et demi de tonnes. Fontes, machines, produits chimiques, glaces, papier, tanneries, lainages, bonneterie, etc. Aux environs, grandes fabriques de cellulose, papier, porcelaine ; usines métallurgiques, etc. La ville n’avait que 6.127 hab. en 1832. Llle remonte au temps des Sorbes, fut annexée par la maison de Wettin en 1348 et fut la patrie de l’anabaptiste Thomas Munzer.

ZWILLING (Gabriel), sectaire allemand (V. Didyme). ZWINGLI (Ulrich ou Huldreich), réformateur suisse, né à Wildhaus, dans le Toggenbourg, le l 0r janv. 118 4, mort à Cappel le 11 oct. 1531. Il a été l’un des trois grands réformateurs, et, avec Calvin, le fondateur de l’Eglise réformée. En 1506, âgé de vingt-deux ans, il fut élu curé de Claris, avant d’avoir reçu les ordres. Il y poursuivit l’étude de l’Ecriture sainte, des pères de l’Eglise et des auteurs classiques et apprit, sans maître, le grec, qui devint sa langue favorite. C’est plus tard seulement, à Zurich, qu’il étudia l’hébreu. A Claris (1506- 16), il se trouva pour la première fois en présence d’une pratique qui exerçait une influence corruptrice sur le peuple ; les Suisses louaient leurs bras et leur vaillance à des souverains étrangers ; Zwingli accompagna plusieurs fois ses ouailles sur les champs de bataille d’Italie ; il combattit à Ravenne (1512) et à Marignan (1515), maniant l’épée et la hallebarde aussi bien que la parole et la plume. Après Marignan, il s’opposa à l’alliance française, ce qui le mettait du parti du pape ; celui-ci eut dès lors le plus grand intérêt à le ménager ; aussi Zwingli put-il commencer son œuvre réformatrice sans être inquiété. En 1516, l’administrateur de l’abbaye d’Einsiedeln (Notre-Dame des Ermites), Dieboldde Geroldseck, lui offrit une place de prédicateur et une retraite paisible dans son couvent. Son séjour à Einsiedeln fut pour Zwingli ce qu’a été pour Luther son voyage à Rome. Il y avait là une image miraculeuse de la Vierge, qui attirait de nombreux pèlerins ; sur la porte on lisait : « Ici l’on trouve une pleine rémission de tous les péchés ». Peut-être Zwingli connut-il là déjà le vendeur d’indulgences, Bernardin Samson, le Tetzel de la Suisse. Vers la fin de 1518, il fut appelé comme curé de la cathédrale, à Zurich. Il y entra en fonctions le 1 er janv. 1519. Il se mit aussitôt à expliquer l’Ecriture sainte, en commençant par l’Evangile selon saint Matthieu. Sa prédication était simple, sans art, mais claire et à la portée de tous. Il s’attaqua aux abus del’Fglise et gagna rapidement Zurich à la Réforme. Déjà en 1520 la majorité du conseil des Deux-Cents enjoignit aux prêtres de prêcher sur les évangiles et les épitres des apôtres. Cependant ce n’est qu’en 1522 qu’il entra en conflit avec l’Eglise, à la suite d’un sermon sur le jeûne. Zwingli et ses adhérents prirent alors la résolution de ne pas prêcher autre chose que ce qu’enseignent les Ecritures. Comme il y eut quelques troubles dans la ville, on convoqua, à la demande de Zwingli, un colloque (29 janv. 1523), où vinrent les chefs du parti catholique, et à leur tête Jean Faber. auparavant l’ami, et maintenant l’adversaire déclaré du réformateur. On discuta sur des thèses (Schlussredcn) rédigées par Zwingli ; un second colloque se réunit le 26 oct. de la même année, à la suite duquel il y eut un mouvement populaire pour enlever des églises les images, crucifix et ii’uvres d’art. Un troisième colloque fut convoqué (13 janv. 1521), pour empêcher ces désordres et procéder avec ordre et modération ; on abolit alors également la messe. Mais alors déjà Zwingli dut entrer en lutte avec l’anabaptisme, qui lui suscita beaucoup d’embarras. C’est aussi de 1524 à 1529 que commença et s’accentua la querelle sur la sainte Cène, qui amena la séparation entre luthériens et zwingliens. En 1525, Zwingli dédia au roi François I e son principal écrit, Commentarius de vera et falsa religione, où il exposa tout son système doctrinal, mais qui est bien inférieur à l’Institution de Calvin. En 1528, au colloque de Berne, Zwingli décida le triomphe de la Réforme dans ce puissant canton.

On est frappé de la grande place que la politique a prise dans l’œuvre réformatrice de Zwingli. Beaucoup en ont été scandalisés et ont été induits à porter sur lui un jugement injuste. Zwingli n’a pas été un réformateur se mêlant à la politique, mais un patriote suisse s’apliquant à réformer l’Fglise. Comme prédicateur et comme chanoine, il ne pouvait, pas se désintéresser des affaires politiques, sous peine d’être considéré comme un mauvais citoyen. Ses principes politiques étaient du reste ceux de l’Eglise catholique, c.-à-d. absolument théocratiques. Pour lui, quiconque ne veut pas se soumettre à la « Loi de Dieu », n’a pas le droit de rester dans le pays, car il faut « que le Seigneur Jésus-Christ règne dans le pays». Dans ses Schtussreden, il ne fait aucune distinction entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel : « Le prétendu pouvoir spirituel n’a aucun fondement dans l’ensei-