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ZRINYI — ZUCCARO

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rope, grâce à Nicolas Zrinyi, le héros de Szigetvâr, né vers 1308, mort le 8 sept. 1366. En 1529, il se distingua à la défense de Vienne assiégée par les Turcs ; partisan de Ferdinand 1 er en Croatie, il se fit remarquer dans la campagne de 15 li. Nommé ban de Croatie la même année, il remporta des victoires sur les Turcsen 4543, 4353 et 4556. Mais en 4566 le sultan Soliman vint l’assiéger avec une grande armée, dans la forteresse de Szigetvâr. Zrinyi, qui n’avait que 3.000 nommes, fît une résistance héroïque, du 5 août au 5 sept. ; quand les remparts, minés et démolis par l’artillerie, s’écroulèrent, les défenseurs, réduits à 600, se retirèrent dans le donjon ; le surlendemain (7 sept.), Nicolas Zrinyi se jeta sur les Turcs et périt dans la mêlée ; les Hongrois survivants se firent sauter avec le donjon et 3.000 assaillants. L’ayant- veille, le sultan Soliman était mort dans sa tente.

Nicolas, arrière-neveu du précédent, fils de Georges Zrinyi, ban de Croatie, né à Zâgrâb le 22 avr. 4016, mort à Csâktornya le 48 nov. 4664. Zrinyi était guerrier et poète. Son père était mort victime de la colère de Wallenstein ; il entra dans l’année, se distingua de bonne heure et devint ban de Croatie (1647). Il combattit brillamment les Turcs. Le pape et les souverains catholiques, entre autres Louis XIV, le comblèrent d’honneurs. La destruction du pont d’Eszék (1663J eut un grand retentissement dans toute l’Europe. Ennemi du général autrichien Montecuccoli, il démissionna après la paix deVasvâr et périt à la chasse, peut-être assassiné. Il a créé par son épopée Obsidio Szigetidna, appelée ordinairement la Zrinyiade (4651), la littérature épique en Hongrie. Son commerce assidu avec Virgile et le Tasse lui inspira l’idée de chanter la mort héroïque de son illustre aieul lors de la défense de S/.igetvàr. Cette épopée a quinze chants et montre un poète de haute envergure. Outre cette œuvre, Zrinyi a écrit des idylles, des élégies et plusieurs ouvrages de tactique. — Pierre, frère du précédent, ne à Verbovâcz le 6 juin 4621, exécuté le 30 avr. 4671 à Wiener-Neustadt. Aussi vaillant guerrier que son frère, il combattit en Allemagne et en Bohème, se distingua surtout dans la défense de la Croatie et battit le pacha de Bosnie à Ottosâcz (46 oct. 4663). Il succéda à son frère comme ban de Croatie, mais la paix de Vasvâr, conclue à l’insu des Hongrois par Léopold I er , fit de lui un ennemi de l’Autriche. Après la mort de Wesselcnyi (V. ce nom), il devint l’âme de la conjuration et entra en pourparlers avec Louis XIV. La cour de Vienne le destitua en 4669 et envoya le général Spankau contre lui. Zrinyi, espérant pouvoir se concilier l’empereur, se rendit avec son beau-frère Frangipani à Vienne, où ils furent emprisonnés et décapilés. Jean ou Ballhasar, le dernier des Zrinyi, fils du précédent, né vers 4650, mort en 4703. Il fut élevé à Prague, et puis surveillé à Vienne. Lorsque Léopold dut fuir devant les Turcs à Linz (1683), on accusa Zrinyi d’avoir montré le chemin aux Tatars qui poursuivaient l’empereur. C’était une calomnie ; Zrinyi passa les vingt dernières années de sa vie dans la prison de Gralz, n’adressant la parole à personne. En lui cette illustre famille s’est éteinte. Hélène, soeur du précédent, née eu 1043, morte en 1703. Mariée à François I’" Ràkoczy (1666). elle en eut deux enfants : François II, le futur allié de Louis XIV, le dernier prince magyar de la Transylvanie, et Juliette. Après la mort de son mari, elle épousa, en 4682, Einéric Thôkôty(V. ce nom), dont elle partagea la vie orageuse. Elle défendit pendant deux ans la forteresse de Munkàes Contre les Autrichiens, et ne la rendit que sur les’ menaces de la garnison (1688). Emmenée à Vienne avec ses deux enfants, elle fut enfermée au couvent des Ursulines. En 4692, on lui permit de rejoindre son mari, mais elle dut se séparer de ses enfants. Elle accompagna Thokoly enTurquie, d’abord à Constantinople (1699), puis à Nicomédie (4700) où elle mourut. Ses cendres reposent au couvent des bénédictins français à Constantinople, à côté de celles de son fils François II Râkoezy. J. K-m. Bibl. : Sur le héros de Szigetvâr : F. Salamon, les Premiers Zrinyi, 1865 (en hongrois) ; Correspondance el actes de Nicolas Zrinyi, édités par S. Barakas, dans les Moriumenla de l’Académie, 189b et 1899, 2 vol. — Sur le poète : F. Salamon, dans ses Etudes littéraires, 1889, I. — Jean Aranv, Zrinyi et le Tasse, dans les Œuvres en prose, 1879. — J. Horvàt a édité les œuvres de tactique (1891). — La biographie la plus complète est celle de Charles SzÉchy, dont 3 vol. ont paru dans les monographies historiques (1^97-1900). - Sur Pierre Zrinyi, V. la bibliographie de l’art. Wesselényi. — Sur Hélène Zrinyi : la biographie de Michel Horvâth, 1873.

ZSCHIMMER(Erail), peintre allemand, né à Grosswig, près de Schmiedeberg (Mersebourg), le 44 sept. 4842. Son œuvre, qui se trouve en grande partie dans des collections particulières, est composée de paysages de son pays natal : laudes, forêts, etc.

ZSCH0KKE (Johann-lleinrich-Uaniel), écrivain allemand, né à Magdebourg le 22 mars 4774, mortàsacampagne de Blumeuhalde (Suisse) le 27 juin 4848. Il quitta le gymnase pour s’engager dans une troupe de comédiens errants (4788), entra l’année suivante à l’Université de Francfort-sur-l’Oder, publia un roman très goûté, Abœllino der grosse Bandit (4794), en tira un drame, suivi d’une tragédie, Julius von Sassen (4796), voyagea et se fixa dans les Grisons où il prit la direction d’une institution scolaire à Reichenau et rédigea l’histoire du pays (Gesch. des Freistaats der drei Blinde in Rhœtien, 4798). Il fut élu député au parlement d’Aarau, chef du département de l’instruction publique, commissaire fédéral en Unfervvalden, puis aussi pour Uri, Schwytz et Zug, pacilia ces cantons et fut ensuite chargé d’organiser la Suisse italienne (4800), et nommé administrateur de Râle. Il se retira quand prévalut la teudance fédéraliste, se fixa en Argovie, ou il publia : le Schioeherbole (4804-32) ; des ouvrages sur les forêts (Gebirgsfa rsler, 4803, 3 vol. ; Alpenwceldler (1804), propageant les idées libérales, la franc-maçonnerie, publiant divers recueils, eu particulier une revue mensuelle, Erheiterungen (1814-27), etc. Il eut en 1813-44 une influence pacificatrice, fut élu au grand Conseil, au consistoire, etc., rédigeant d’excellents ouvrages de vulgarisation populaire, et des romans imprégnés du même esprit (Biîdefti ans ’1er Schwei%,19Ûi- 26, 5 vol.) ; ses Stunden der Andacht (4809-46), u’uvre souvent rééditée (4890, 8 vol.), sont une des meilleures expressions du rationalisme. Les œuvres complètes de Zschokke forment 35 vol. (Aarau, 4851-54). Bibl. : WernLy, Vater II. Zschohkb ; Aarau, 1894. ZS0MBul_YA(aIl. Hahfeld). Ville de Hongrie, comitat de Toroutal, sur le ehem. rie fer de Budapest à Verciorova ; 40.000 hab. Colonie sociale fondée en 1718 au milieu du Ranat. Château et haras du comte Csekonirs. Grand marché agricole.

ZUANI. Com. dudép. de la Corse, arr. de Corle, cant. de Moita ; 503 hab.

ZUBER (Jean-Henri), peintre fiançais, lié à Rixheim (Alsace) le 24 juin 1814. Elève de l’Ecole navale (4861 ), il abandonna la marine (4868) pour se consacrer à la peinture. Elève de Gleyre, il débuta au Salon de 4869 avec deux toiles, Grande rue de Peking et la Tour de porcelaine du Palais d’été. Parmi ses œuvres ultérieures, nous citerons : les Rochers de San Montana, la Mare, Lisière de forci, une Halte, le Vieux Chêne, une Soirée à Versailles, En pleine forêt {Haute-Alsace), Journée d’octobre (bords de la Loue).

ZU Bl RI. Rivière àe’Navarre (V. ce mot). ZUCCARI (Anna), femme de lettres ital. (V. Radius). ZUCCARO ou ZUCCHER0 (Taddeo), peintre italien, né à Sin Angelo in Vado en 4529, mort en 4566. Elève de Pompeo da Fano et de Giacomo da Faen/.a, il se rendit à Rome, où il produisit un grand nombre d’ouvrages exécutés d’un pinceau facile, mais qui ne sont point exempts d’une certaine monotonie dans la composition. On cite de lui, principalement, ses fresques du château de Caparola, près de Viterbe, où sont représentés divers épisodes de la vie dc.-î Furnèse. G. C.