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SYNTHESE — SYPHILIS

tincts seulement, le chimiste peut dans son laboratoire, en suivant la méthode indiquée par Berthelot, créer un nombre aussi grand qu’il veut de matières grasses nouvelles.

La méthode une fois créée a été étendue depuis à un grand nombre de corps de la chimie organique ; partout où la synthèse a pénétré, elle a créé un grand nombre de types nouveaux inconnus. Ainsi dans le groupe des sucres, la synthèse a permis, dans ces dernières années, grâce surtout aux travaux de Fischer, de mettre en évidence l’existence d’un grand nombre de glucoses et de lévuloses (V. ces mots 1 , alors qu’il n’existe dans les fruits sucrés qu’un seul glucose et qu’un seul lévulose. C. Matignon.

Biiil. : Philosophie. — Descartes, Discours de l.< Méthode, II’ partie, Regulae ad directionem ingenii. — Duhamel, (a Méthode dans les sciences de raisonnement. — Rauier, Logique, oh. xvi. — Condillac, Logique, Art de penser. — Berthelot, la Synthèse chimique. — Taine, les Philosophes classiques auxix" siècle, ch. xm et xiv.

— Ravais=on, (a Philosophie en France au xix" siècle, ch. xxxn et xxxiu.

Chimie. — Berthelot, Chimie organique fondée sur la synthèse.

SYNTHESIS (Y. Costume, t. XII. p. 1.156). SYNTHÉTIQUES(.lugements)(Y.KANT,t. XXI, p. 408). SYNTONINE (China.). A. Bouchardat a reconnu en 1842 que la myosine de la chair musculaire, le blanc d’œuf cuit, le gluten, la fibrine, toutes matières insolubles, se transforment sous l’influence des acides dilués en composés solubles désignés sous le nom générique de syntonines. On a démontre depuis que toutes les matières albuminoïdes éprouvent les mêmes transformations dans les mêmes conditions. Les syntonines dérivées des divers albuminoïdes sont très analogues entre elles et aussi très voisines de la protéine (V. ce mot).

Syntonine musculaire. La syntonine la mieux étudiée est la syntonine musculaire. Un la prépare en broyant, avec de l’eau contenant 1/100 d’acide cblorhydrique, la viande linement hachée et bien lavée, celle-ci se dissout en grande partie, on filtre, puis l’on précipite la syntonine en neutralisant exactement la solution. La syntonine se présente alors en llocons gélatineux, qui se réunissent par la dessiccation en une masse élastique. La solution chlorhydrique de syntonine est douée du pouvoir rotatoire au = — 72°. Les alcalis étendus dissolvent la syntonine qu’on peut précipiter en neutralisant la solution, même en présence des phosphates alcalins. Cette précipitation ne permet pas de confondre les syntonines et les albuminates. L’acide carbonique du carbonate de chaux n’est pas mis en liberté par les syntonines. Enfin leurs solutions acides sont précipitées par des sels neutres comme les sels alcalins ou alcalino-terreux. C. M. Bihl. : Bol’CHarijAt, Compfes rendus de l’Académie des sciences, t. XIV, p. 960.

SYNTRACTRICE. Courbe dont l’équation est x + (h- — y 1 ) 1 -

k los

son équation différentielle est

dx —

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du

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y

arr. d’An-

V/f- — y’ w/n* — y

SYNTR1CLASMA (Paléont.) (V. Porambonites). SYON. Corn, du dép. de la Haute-Savoie, necv, cant. de Rumilly ; 326 hab.

SYONDYLE (Entom.) (V. Blatte).

SYOUK tjong, roi coréen (V. Ri).

SYOUN mi, roi coréen (V. Ri).

SYOUT ou SIOUT. Ville d’Egypte, ch.-l. de prov. à 320 kit. S. du Caire, sur la r. g. du Nil ; 31.575 hab. Elle a pour port le village d’El Hamra. Divisée en quartiers clos, elle renferme 15 mosquées, de riches bazars, des bains publies, un vaste palais khédivial. C’est l’entrepôt du commerce du Dar-Eor et le point de départ vers la Grande Oasis. Son nom actuel est dérivé du nom éyptien Osyout ; durant la période ptolémaïque et romaine, la ville s’appela Lycopolis, Osiris y étant vénéré sous le symbole du loup ; le nome Lycopolitc faisait partie de la Thébaïde. La nécropole de la ville antique est visible dans les collines occidentales, creusées de grottes funéraires. SYPHAX, roi des Numides (V. Numidie). SYPHILIDE (Pathol.) (V. Syphilis).

SYPHILIS (Méd.). Maladie générale, virulente, contagieuse, pouvant se transmettre par contact immédiat, vénérien ou autre, ainsi que par hérédité, et conférant au sujet qui en est atteint une immunité à peu près absolue contre une nouvelle infection. La syphilis est une maladie microbienne ; mais le microbe est encore mal caractérisé, malgré les recherches les plus assidues. Le principe contagieux semble surtout contenu dans les produits d’élimination des lésions dites primitives et secondaires de la syphilis ; il existe aussi dans le sang au cours des accidents de ces deux mêmes époques, comme l’ont établi des expérimentations assurément coupables, mais positives comme résultat. Il est beaucoup moins probable qu’il s’y rencontre pendant les époques de latence de la période dite secondaire au cours desquelles la maladie ne se décèle par aucun signe apparent. A la période qu’on qualifie de tertiaire, les productions morbides semblent bien avoir perdu tout caractère contagieux, au moins à partir d’un certain laps de temps à dater de l’origine de l’infection, car on ne peut être aussi allirmatif au point de vue de l’innocuité pour les cas où des productions gommeuses se montrent dès le début de la maladie, quelques mois après le chancre, au cours de ces syphilis, qu’on a pu à bon droit qualilier de galopantes et qui s’otlrent à l’observateur avec des caractères sinon de malignité, du moins de précocité extraordinaire de développement.

Histokioue. — La dénomination de syphilis a été usitée pour la première fois par Fracastor, médecin italien célèbre, auteur d’un traité intitulé Syphilis, sive morbus (lallicus (1530). Le terme de morbus gallicus était employé avant Fracastor, au même titre queceuxdemal napolitain, mal des Fspagnols, des Polonais, des Turcs, Allemands, etc. (aucune nation n’a été laissée dans l’oubli), mal de saint Roch, de saint Sèment, du saint homme Job, de saint Mévius (tous les saints du paradis ou à peu près). Mais la dénomination de mal français a gardé, au point de vue de l’usage courant, la prééminence. Le nom vulgaire de vérole fut employé beaucoup plus tard, parce qu’on avait cru pouvoir rapprocher les lésions pustuleuses de la syphilis de celles de la variole (dite d’abord vairole, puis petite vérole). On a dit aussi la grosse vérole par opposition à cette dernière.

La syphilis date probablement des temps les plus reculés. On retrouve dans les auteurs de l’antiquité des descriptions qui semblent bien indiquer que cette maladie sévit sur l’humanité de longue date. La fameuse épidémie de 1494, qui a été longtemps considérée comme le début de la syphilis, semble bien avoir été tout autre chose. Quant à l’origine américaine de la maladie, on ne saurait s’y attacher bien longtemps aujourd’hui, et il est infiniment plus probable que ce sont les compagnons de Christophe Colomb qui en ont doté les Antilles plutôt qu’ils ne l’ont importée en Europe. Ce que l’on sait, à coup sur, c’est que la syphilis sévit à l’heure actuelle sur l’humanité tout entière et d’autant plus gravement qu’elle attaque des groupes humains plus dénués de soins entendus et de mesures thérapeutiques. Elle est par excellence un mal cosmopolite contre lequel l’entente universelle pourrait obtenir des mesures eliicaces de préservation en raison de la connaissance exacte qu’on a aujourd’hui de cette maladie infectieuse et de la puissance indiscutable de la thérapeutique à son endroit.

Makche de la maladie. — Pour la commodité de l’exposition, il faut conserver le mode de division ordinaire adopté depuis longtemps pour décrire la marche de la maladie selon trois périodes : primaire, secondaire, tertiaire,