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SYLLABLS — SYLLOGISME

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clercs, soit au civil, soit au criminel, ne doit point être aboli sans consulter le Siège apostolique et sans tenir compte de ses réclamations ». 32 : « L’immunité personnelle, en vertu de laquelle les clercs sont exempts de la milice, ne peut être abrogée sans violation de l’équité et du droit naturel. — VI. Erreurs relatives à la société civile, considérée soit en elle-même, soit dans ses rapports avec "Eglise... 43 : « La puissance laïque n’a pas le pouvoir de casser, de déclarer et de rendre nulles les conventions solennelles (concordats), conclues avec le Siège apostolique, relativement à l’usage des droits qui appartiennent à l’immunité ecclésiastique, sans le consentement de ce Siège et malgré ses réclamations ». 44 : « L’autorité civile ne peut s’immiscer dans les choses qui regardent la religion, les mœurs et le régime spirituel. D’où il suit qu’elle ne peut juger des instructions que les pasteurs de l’Eglise publient, d’après leur charge, pour la règle des consciences ». 47 : « Les écoles populaires, ouvertes à tous les enfants de chaque classe du peuple, et en général les institutions publiques destinées aux lettres, à une instruction supérieure et à une éducation plus élevée de la jeunesse, ne doivent point être affranchies de toute autorité de l’Eglise, de toute influence modératrice et de toute ingérence de sa part, ni être pleinement soumises à la volonté de l’autorité civile et politique, suivant le désir des gouvernants et le niveau des opinions générales de l’époque ». 48 : « Les catholiques ne peuvent approuver un système d’éducation en dehors de la foi catholique et de l’autorité de l’Eglise, et n’ayant pour but, ou du moins pour but principal, que la connaissance des choses purement naturelles et la vie sociale sur cette terre ». 49 : « L’autorité séculière ne peut empêcher les évèques et les fidèles de communiquer librement entre eux et avec le pontife romain». 55 : « L’Eglise ne doit point être séparée de l’Etat, ni l’Etat séparé de l’Eglise ». — VU. Erreurs concernant la morale naturelle et chrétienne. .. 57 : « La science des choses philosophiques et morales, de même que les lois civiles, ne peuvent ni ne doivent s’affranchir de l’autorité divine et ecclésiastique. »

— VIII. Erreurs concernant le mariage chrétien... 67 : « De droit naturel le lien du mariage est indissoluble : en aucun cas, le divorce proprement dit ne peut être sanctionné par l’autorité civile ». 66 : « Le sacrement de mariage n’est point un accessoire du contrat ; il n’en peut être séparé. Le sacrement lui-même ne consiste pas dans la seule bénédiction nuptiale ». 73 : « Un vrai mariage ne peut exister entre chrétiens par la force du contrat purement civil. Le mariage entre chrétiens est toujours un sacrement. Le contrat est nul, si le sacrement est exclu. »

— IX. Erreurs sur le principat civil du pontife romain. .. 76 : Happel des allocutions et des lettres apostoliques affirmant le devoir pour tous les catholiques de professer l’utilité et la légitimité de ce principat. — X. Er- 7-eurs se rapportant au libéralisme moderne... 77 : « Il est encore utile à notre époque, que la religion catholique soit considérée comme l’unique religion de l’Etat, à l’exclusion de tous les autres cultes ». 78 : « C’est sans raison que, dans quelques pays catholiques, la loi a pourvu à ce que les étrangers qui s’y rendent, y jouissent de l’exercice public de leurs cultes particuliers ». 79 : « La liberté civile de tous les cultes, et le plein pouvoir laissé à tous de manifester ouvertement et publiquement toutes leurs pensées et toutes leurs opinions, jettent les peuples dans la corruption des mœurs et de l’esprit, et propagent la peste deYindi/férentisme ». Ce document fut brûlé publiquement à Naples. L’Autriche, la France, l’Italie, le Portugal, la Prusse, la Russie en interdirent la publication officielle. L’Espagne ne la permit qu’en prétextant de la liberté de la presse. — Au mot Pie IX, t. XXVI, p. 871, 2 e col., on trouvera des indications complémentaires sur le Si/llabus et l’encyclique Quanta cura. É.-H. Vollet.

SYLLEPSE (Gramm.). La syllepse est une figure de construction par laquelle l’accord se fait suivant le sens, au lieu de se faire régulièrement’ suivant la forme. In exemple classique se trouve dans ces vers de Racine (Athalie, IV, 3) :

Entre le patwre et vous, vous prendrez Dieu pour juge, Vous souvenant, mon fils, que, caché sous ce lin, Comme eux vous fûtes pauvre, et comme eux orphelin. Cette figure est extrêmement usitée dans la plupart des langues, où l’usage peut assigner à un substantif, au lieu de son genre propre et du nombre exprimé par sa forme, le genre et le nombre qui sont jugés convenir à l’objet signifié : l’accord est logique et non grammatical, et c’est là ce qui constitue la syllepse. Les cas les plus fréquents sont les suivants. Pour le genre : en grec, un neutre qui désigne des personnes est souvent considéré comme du masculin et accompagné d’un qualificatif de ce genre ; les exemples latins comme capita conjurationis virgis ccêsi (Tite-Live) sont plus rares ; de même en français, avec on désignant une femme, l’attribut est au féminin : On vous épousera, toute fière qu’on est (Marivaux). L’attribut pluriel des collectifs désignant des personnes se construit également au masculin. Pour le nombre : en grec, le verbe se met au singulier avec un sujet du neutre pluriel ; dans toutes les langues, le verbe et le participe peuvent se construire au pluriel avec un collectif singulier comme sujet. En français, l’adjectif s’emploie au singulier avec vous s’appliquant à une seule personne. — On entend quelquefois par syllepse oratoire l’emploi simultané d’un même mot au sens propre et au sens figuré dans une même phrase ; c’est une sorte de métaphore. SYLLIS {Syllis Sav.) (ZooL). Genre d’Annélides Polychètes-Errantes, type de la famille des Syllidiens. Le corps allongé est formé d’un grand nombre de segments, la tête munie de 2 palpes et de 3 tentacules frontaux, le pharynx, protractile, d’ordinaire entouré de papilles molles, les pieds uniramés avec des cirres ventraux et dorsaux, le premier anneau avec deux cirres tentaculaires sans soies de chaque coté. La même espèce, dans tous les Syllidiens, est dimorphe ; l’une des formes représente l’animal adulte, sexué ; l’autre, la nourrice. Espèces principales : S. hamata Clap., S. vittata Gr., S. aurita Clap., .S", sexoculata EhL, S. spongicola Gr., etc., sont plus ou moins cantonnés dans la Méditerranée ; S. aurica Quatr. est propre à l’Atlantique et à la Manche, S. variegatus Gr. et 6’. gracilis Gr. se rencontrent dans toutes les mers de l’Europe. D r L. Un.

SYLLOGISME (Logique). Le syllogisme, dont le nom en grec signifie proprement conclusion, a été défini par Aristote un ensemble de trois propositions tel que les deux premières étant admises il y a nécessité d’admettre la troisième. Cependant cette définition conviendrait aussi bien à d’autres formes du raisonnement déductif, par exemple aux raisonnements mathématiques de cette sorte : A — B, B = C ; donc A = C, ou encore A > B, B = C ; donc A > C. 11 faut donc entendre ici par « propositions » des jugements de l’ordre qualitatif dont les deux termes soient des notions de genre et d’espèce ; et c’est seulement à la condition de se placer à ce point de vue, lequel est d’ailleurs celui d’Aristote dans son Organon et de toute la logique traditionnelle, que le syllogisme peut être considéré comme le type ou le schéma du raisonnement déductif. On pourrait encore définir le syllogisme en disant qu’il a pour but, deux propositions étant données qui contiennent un terme commun, d’en tirer une troisième proposition qui en soit la conséquence nécessaire par l’élimination de ce terme commun et le rapprochement des deux autres termes. Les deux premières propositions s’appellent prémisses ; la troisième s’appelle conclusion ; le terme commun aux deux prémisses s’appelle moyen terme ; les termes non communs s’appellent extrêmes. Soit ce syllogisme : Toute institution humaine est imparfaite ; toute forme de gouvernement est une institution humaine ; donc toute forme de gouvernement est im-