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SYÉNITE — SYLLABE

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gique ou de structure et méritent d’en être séparés. L’ùkérite est une roche du golfe de Christiania renfermant à la fois du mica.de l’amphibole, du pyroxène diopside. II. Les syénites alcalines (alkalisyenit) constituent un groupe de syénites à feldspaths exclusivement alcalins. Ces roches sont caractérisées par une composition chimique différente ; elles sont dépourvues de chaux et forment passage aux syéuites néphéliniques dans lesquelles la teneur en soude est encore plus grande. Cette richesse tient non seulement à la présence de feldspaths alcahns, mais encore à celle de silicates ferromagnésiens sodiques. Ce sont des amphiboles sodilères : le barkévicite, l’arfvedsonite, la rtébeckite, etc. , des pyroxones également sodilères : l’augite a j gyrinique et l'a>gyrine. Parmi les syénites alcalines, on peut citer :

1° La nordmakite et la pulaskile. Le premier de ces deux types constitue une syénite grenue ou bien àfluidaliié marquée par l’allongement et l’alignement de ses cristaux en formant le passage aux types microlitiques. Dans cette roche, l’orthose forme très fréquemment des associations perthitiques avec de l’albite secondaire. La pulaskile, très voisine de la nordmarkite, n’en diffère que par l’automorphisme de ses feldspaths qui sont, en outre, peu ou pas albitisés. Une variété de pulaskite a reçu le nom à’hédrumite avec la structure trachytique ; c’est un porphyre syénitique dans lequel des phénocristaux sont noyés dans une pâte de cristaux allongés et alignés tluidalement, rappelant la texture des trachytes. La nordmakite et la pulaskite se rencontrent dans tous les grands gisements de syénites : en Norvège, dans la baie de Christiania ; en Suède, au Brésil (Cabo Frio), au Portugal (Sierra de Moncbique), aux Etats-Unis (Arkansas, Montana). L’âge de ces gisements est variable : silurien, carbonifère, crétacé ( ?).

2° A coté de ces syénites alcalines, il convient de placer deux types de roches qui forment par la présence de la néphéline et de la sodalite, en petites quantités, le passage aux syénites néphéliniques. Ce sont Vumptékite et la laurwikite. C’umplékite est une roche de contact endomorphique des syénites néphéliniques ; elle forme dans la presqu’île de Kola la périphérie des massifs éléolitiques. 1211e existe également au Brésil où elle constitue un massif entier ; dans l’Etat de Montana (Squart Butte), elle montre fréquemment de la sodalite. La laurwikite est une roche à cachet spécial, de couleur foncée, à grands cristaux de feldspaths aux reflets chatoyants : c’est une roche superbe employée comme pierre ornementale. Elle est, parmi les syénites alcalines, le type le plus basique. Elle renferme un peu de néphéline et de sodalite ; ses silicates ferromagnésiens y sont particulièrement sodiques. Les feldspaths présentent, en outre de leurs reflets chatoyants, des formes spéciales : la prédominance des faces m et a 4 / également développées lui donne la forme de rhomboèdres : c’est la forme caractéristique des feldspaths des rhombenporphyres.

III. Les Syénites éléolitioues ou néi-héliniques sont caractérisées par la présence de la néphéline. Ce minéral s’y rencontre sous deux formes : 1" en cristaux vitreux, moulant généralement les feldspaths, et renfermant de nombreuses inclusions à labelles mobiles : 2° en cristaux laiteux, chargés de minéraux étrangers et offrant un aspect gras, particulier, qui lui a fait donner autrefois le nom d’éléolite. Ces cristaux sont remplis de produits d’altération (canérinite, zéolite, etc.). La néphéline est souvent remplacée en partie et en totalité par de la sodalite. Le feldspath dominant est alcalin. C’est de l’ortbose accompagné de ses succédanés : le microcline, l’anorthose, l’albite ; souvent l’albite est secondaire et donne des pertbites. Cessilicatesformentdes cristaux aplatis sur la face*/ 1 ou bien sur la face rhomboédrique des rhombenporphyres (ro t a i / 2 ), comme dans la laurwikite. Les silicates forromagnésiens sont très variables d’espèces et de quantités. Ils présentent généralement le caractère d’être sodiques. Ce sont des micas noirs (biotite, lépidomélane), des amphiboles sodiques et alumineuses (barkévicite, arfvedsonite, etc.), des pyroxènes sodiques (augite iegyrinique, aegyrine). Enfin les syénites népheliques présentent encore unecaractéristique remarquable : celle de renfermer un grand nom bre de minéraux rares dont elles constituent le gisement de prédilection. Ce sont des silico-titanates, des silico-zirconates, etc., riches en soude et en chaux. On peut citer : l’astrophyllite, la lâvénite, la rosenbuschite, l’eudialyte, l’eucolite, la perwoeskite, etc. ; le sphène également est fréquent, il forme même quelquefois des amas, d’où le nom de syénites zirconiennes donné à certaines syénites éléolitiques de Norvège. L’apatite peut aussi se trouver en abondance dans ces roches. Tous ces minéraux forment une association grenue. Sur les bords des massifs de ces roches, cependant, on peut constater des types moins grenus à grain fin, passant à des types microlitiques (phonolites). On peut subdiviser les syénites népheliques d’après la nature de l’élément coloré prédominant qu’elles renferment. On peut ainsi distinguer :

1° Syénites éléolitiques à mica noir que Rosenbusch désigne sous le nom général de (byaïtes, mais, d’après Fouqué, il convient de réserver ce nom aux syénites à pyroxène. On peut distinguer dans ce groupe : la lichte/îeldite caractérisée par son feldspath albite ; la ditroïte dont le feldspath est du microcline ; la rniascite qui a l’aspect d’un granité à cause de l’abondance de la biotite ; 2° Syénites éléolitiques à amphibole qui sont rares, renfermant de l’arfvedsonite, de la cossyrite ; 3° Syénites éléolitiques à pyroxène. Ce sont de beaucoup les plus répandues. Le pyroxène est du diopside, de l’regyrine ou du titanaugite d’une coloration brune particulière. Le principal gisement de ces syénites éléolitiques est à Foya (Sierra de Monchique, en Portugal), aussi Fouqué lui réserve-t-il le nom de foyaïtes. Les gisements de ces roches sont nombreux : dans la baie de Christiania (Norvège), en Suède (île d’Alnô, etc.), au Brésil (Cabo Frio, San Paulo ; la Sierra de Tingua), aux Etats-Unis (Magnet Cove, Texas, Montana, etc.), en France dans les Pyrénées (Pouzac), en Hongrie, etc. Les syénites éléolitiques montrent encore des types aberrants : la laurdalite qui ressemble à l’œil nu à la laurwikite : la lujaurite, Vurtite, la tawite dans laquelle la néphéline est complètement remplacée par de la sodalite ; la borolanite dans laquelle la leucite altérée substitue la néphéline ; la jacupirangite du Brésil, caractérisée par la texture gneissique, etc. L. Gentil.

Bibl. : Fouquè et Michel-Lkvy, Minéralogie micrographique ; Paris, 1879. — H. Rosiînbusch, Elemente der Gesteinlehre : Stuttgart, 1898. — BrOgger, Die Emplivgesleine des Kristianiagebietes , 1894.

SYLHET. Ville de linde, ch.-l. de district de l’Assam, sur le Surma ; 14.000 hab. en 1891 . Commerce fluvial actif. Mosquée très visitée des pèlerins. — Le district, à l’E. du Tipperah et au S. du Khasi, a 13.396 kil. q. et 2.154.593 hab. (en 1891) dont 1.123.984 Musulmans et 1.016.068 Hindous.

SYLLA (Eucius Cornélius), dictateur romain (V. Sulla). SYLLABE. I. Grammaire. — Les sons articulés produits par l’appareil vocal sont susceptibles de se réunir, dans de certaines conditions, en des groupes auxquels on a donné le nom de syllabes (ouXXaSrî, de auXXaaSâve-.v, rassembler). Priscien donne, d’après les grammairiens grecs, la définition suivante : Syllaba est comprehensio litterarum umgruens sub unoaccentu etuno spiritu prolata, ce qui est une excellente définition. On entend par syllabe un ensemble de sons qui sont prononcés d’une seule émission de voix sans discontinuité. Mais tous les sons ne sont pas aptes à se réunir en une syllabe ; pour qu’un ensemble de sons soit réellement perçu comme une unité, il est nécessaire, du moment que la syllabe se compose de plus d’un son, que tous ces sons soient subordonnés à l’un d’entre eux suivant des rapports qui résultent de leur résonance naturelle et de la manière naturelle dont ils sont émis. Ce son unique, qui porte l’ac-