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SUPPIRATION — SURCAMl’S

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puration s’accompagne de microbes et que la production du pus dans l’organisme est la conséquence directe de la vie dans les tissus de bactéries que l’on peut isoler et cultiver. Cette conception qui est restée pratiquement vraie est cependant un peu étroite. Les recherches récentes ont démontré, d’une part que le rôle actif dans la production du pus est dévolu aux substances sécrétées par les microbes ; d’autre part, que d’autres substances, d’origine diverse ne contenant point de microbes, peuvent également provoquer la suppuration. Il y aurait donc ainsi deux variétés de suppurations, lessuppurations septiques et les suppurations aseptiques. Quelques caractères séparent bien , en effet, l’une de l’autre cesdeux variétés. Les suppurations aseptiques ne renferment en effet que des leucocytes mononucléaires (V.Pus), elles ne donnent jamais lieu à des phénomènes généraux ni à des abcès métastatiques ; elles peuvent disparaître par résolution, et le pus des abcès aseptiques, injecté à un autre animal, est résorbé sans provoquer d’inflammation. Cependant, il n’existe entre les deux espèces de suppurations aucune différence absolument tranchée, et l’on peut provoquer une suppuration aseptique à l’aide de cultures microbiennes, en ayant soin de tuer les bactéries par la chaleur. L’action suppurative n’est pas elle-même dévolue aux corps microbiens, puisque les cultures filtrées sont aptes à la provoquer. Enfin, parmi les microorganismes, il en existe d’autres que les bactériacées qui peuvent amener la suppuration. Elle est donc due uniquement aux agents chimiques semés par les microbes. En un mot, la suppuration apparaît comme un des épisodes de la lutte de l’organisme contre l’envahissement par des substances étrangères et nuisibles. Le plus souvent il s’agit d’une infection localisée en un point de l’organisme par l’action de la phagocytose. Les abcès secondaires dus à des embolies microbiennes, au cours de septicémies transitoires, sont le résultat d’un processus semblable, mais ayant alors pour siège le plus souvent la profondeur destissus (V. Pïohémie). Il n’existe pas à proprement parler de microbes spécifiques de la suppuration ; ce qui précède le faisait prévoir. Tous les microbes ou à peu près possèdent ou peuvent acquérirla fonction pyogénique. Cependant ils peuvent être, à cet égard, divises en trois classes : les agents habituels de la suppuration sont les staphylocoques (avec leurs diverses variétés : S. aureus, S. aluus,S. citreus, jlanesceus, etc.), le streptocoque pyogènc, le colibacille, le ganocoque, etc. ; les microbes suivants, Micrococcus versatilis, M. prodigiosus, le tétragène, les proteus, etc., etc., se rencontrent plus rarement ; d’autres microbes ne sont qu’accidentellement pyogènes, ce sont divers microcoques ou bacilles, appartenant pour la plupart à la pathogénie des animaux. Le pouvoir pyogénique du bacille de la tuberculose a été fort discuté, mais il semble n’exister aucune raison (Villemin) pour refuser ce pouvoir au bacille que l’on rencontre dans les parois des abcès froids.

En pratique, ce sont les microcoques que l’on rencontre toujours dans les suppurations. Mais il n’est pas constant de rencontrer une race ou une espère microbienne pure ; les microbes s’associent fréquemment entre eux, elle pouvoirpyogèneet infectant dechacun d’eux en semble exalté. Il en résulte cette conséquence importante que les plaies, même infectées doivent être protégées soigneusement pour éviter ces infections secondaires.

En dehors des microbes proprement dits, des champignons tels que les actinomycètes, lesaspergyllus, les oïdium, des amibes, des infusoires, des psorospermies peuvent provoquer des phénomènes suppuratifs. En certain nombre de substances chimiques peuvent aussi, comme nous l’avons dit, déterminer des suppurations. Le mercure stérilisé par la chaleur, l’essence de térébenthine, l’essence de girofle, l’huile de pétrole, etc.. jouissent de cette propriété. — A plus forte raison, certaines substances, d’origine organique mais dépourvues de microbes. telles que la cadavérine et diverses ptomaïnes jouissent-elles du même pouvoir. Par contre, il existe un grand nombre de substances qui peuvent être introduites sous la peau, même en grande quantité sans provoquer de suppuration ; c’est là une propriété précieuse au point de vue thérapeutique, soit pour l’introduction des médicaments par la voie hypodermique, soit même, comme on l’a proposé il y a peu de temps, pour remédier à une difformité par l’injection d’un corps étranger, tel que la vaseline stérilisée. 11 est bien entendu que l’introduction de ces substances doit être pratiquée dans des conditions d’asepsie parfaite, sous peine de provoquer une suppuration septique par l’introduction des germes surajoutés. En réalité, la suppuration est donc due à l’action sur les phagocytes de diverses substances chimiques, mais en pratique ces substances sont toujours sécrétées par des microbes et toute suppuration doit être considérée comme la conséquence d’une infection microbienne. D r M. Potel.

SUPRALAPSAIRE (V. Akminiamsme).

SUPT. Com. du dép. du Jura, arr. de Poligny, cant. de Champagnole ; 260 hab.

SURAND. Rivière du dép. du Jura (V. ce mot, t. XXI, p. 343).

SU RAN NATION (Lettres de). On appelle lettres de surannation des lettres destinées à rendre force et validité à d’autres lettres dont l’effet était prescrit. C’est cette prescription, qui se produirait au bout d’une année, qui explique le mot de surannation. On discutait sur le point de savoir si toutes les lettres de chancellerie étaient sujettes à surannation et quels étaient les signes permettant de trancher cette question. Quoi qu’il en soit de cette controverse, lorsqu’on voulait empêcher la prescription des lettres surannées, on demandait à la chancellerie d’accorder des lettres du petit sceau, portant mandement au premier huissier ou sergent de mettre à exécution la commission nonobstant la surannation. On attachait ces nouvelles lettres sur des anciennes. Ernest Champeaux. Bibl. : Deni/.art, Collect., v" Surannation. — Perrière, Dict., v" Surannation et lettres de surannation. — CîiRY, Manuel de diplomatique, pp. 779-80. — "Guyot, 7 ?< : pert. . v" Surannation .

SURATE. Ville de l’Inde, présidence de Bombay, sur la r. g. de la Tapti, à 22 kil. du golfe de Cambave : 109.229 hab. en 1891 dont 78.240 Hindous, 20.420 musulmans, 5.893 parsis, 4.263 djainas et 377 chrétiens. Nombreux temples hindous et parsis, mosquées, églises anglicane, catholique et arménienne, palais du Navab. On y fabrique des cotonnades et des soieries. L’ensablement du fleuve et l’insécurité du port de l’embouchure de la Tapti (Suwalli) ont ruiné le commerce de Surate, transféré à Bombay. Jadis capitale du Goudjerat, conquise par Akhar en 1372, Surate fut très prospère au xvn c et au xvm e siècle, on évaluait en 1796 sa population à 800.000 âmes ; le choléra et la famine la décimèrent. Les Anglais y établirent une factorerie en 1612, et ce fut de 1639 à 1683 le centre des aflaires de leur compagnie des Indes ; les Hollandais vinrent en 1617, les Français en 1075. En 1759, les Anglais l’annexèrent définitivement.

SURBA. Coin, du dép. de l’Ariège, arr. de Loi x, cant. de Tarascon ; 208 hab.

SURBAISSEMENT (Archit.). Ce terme s’emploie, en opposition à surhaussement (V. ce mot), pour désigner la manière d’être d’un arc ou d’une voûte dont la hauteur, prise de la naissance au sommet, est inférieure à la moitié de la largeur : ainsi l’ellipse est une courbe surbaissée par rapport à la circonférence. Ch. L. SURBRISURE (BIas.1. Nouvelle brisure ajoutée à une première. Elle sert à désigner les cadets d’une branche cadette.

SURCAMPS. Com. du dép. de la Somme, arr. de Doullens, cant. de Domart ; 131 hab.