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SUPERSTITION — SUPPORT

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nières qui ne lui conviennent pas. Dans tout culte, il faut donc considérer deux choses : 1° l’objet auquel on le rend ; 2° la manière dont il est rendu. Lorsqu’on rend un culte au démon ou à quelque autre créature, ce culte est superstitieux par rapport à l’objet, parce qu’on met une créature à la place de Dieu. Lorsqu’on fait entrer dans le culte rendu à Dieu des pratiques ou des intentions basses, indécentes, vaines, superflues, le culte est superstitieux par rapport à la manière. — Par rapport à l’objet, il y a six sortes de superstitions : Vidoldtrie, la magie, le maléfice, le pacte, implicite ou explicite, avec les démons, la divination et la vaine observance. Par rapport à la manière, il y en a deux sortes : 1° le culte faux, qui consiste à rendre à Dieu un honneur aboli ou spécieux, par exemple, en observant, comme religieusement obligatoires, la loi de Moïse, en vénérant de fausses reliques, ou en annonçant de faux miracles ; 2° le culte superflu, qui consiste à employer dans l’exercice de la religion certaines choses dont l’Eglise ne se sert point, et qui sont vaines et inutiles, comme d’ajouter à la messe, ou à l’administration des sacrements, des cérémonies autres que celles qui sont indiquées dans les rubriques. Les superstitions qui ont pour cause la simplicité ou l’ignorance, et qui ne proviennent que d’un culte superflu, qui n’est ni faux, ni indécent, ni injurieux à Dieu ou à l’Eglise, ne sont point mortelles de leur nature. Telle est celle qui fait rougir au feu la clef d’une église dédiée à Saint-Pierre, et l’applique sur la tête des bœufs, des chiens et d’autres animaux, pour les guérir de la rage. Il est recommandé aux curés de travailler à l’abolition des superstitions de ce genre, mais seulement de l’avis et consentement de l’évêque, et lorsqu’ils peuvent le faire sans scandaliser la foi du peuple. E.-H. Vollet. Bibl. : J.-B.Thiers, Traité des superstitions selon l’Ecriture sainte ; Paris, 167 l J, in-12.

SUPERSTRUCTURE. I. Architecture. — Ce mot, synonyme de superstruction qui n’est guère usité, exprime le contraire du mot substruction (V. ce mot). La superstructure est, en général, toute construction s’élevant sur une autre qui lui sert de base, que cette dernière construction consiste en une simple fondation ou en un étage inférieur. IL Chemin de fer (V. Chemin de fer, t. X, p. 1031). SUPERVILLE (Daniel de), né à Saumur en 1657, mort à Rotterdam le 9 juin 1728. Descendant d’une famille d’origine béarnaise (le nom primitif est Supervielle), fils, petit-fils et arrière-petit-fils de médecins, il fit ses études à l’Académie de Saumur, puis à Genève. Ministre à Loudun en 1683, la dénonciation d’un curé lui valut une lettre de cachet (28 juil. 1685), qui le retint trois mois à la cour, pendant que l’on convertissait ses fidèles et qu’on faisait de vains efforts pour le convertir lui-même. Banni à la révocation, il n’eut pas même l’autorisation d’emmener sa femme et sa fille, qui réussirent à le rejoindre en Hollande. Quoiqu’il ne fût à Rotterdam qu’un ministre surnuméraire, il refusa la place de chapelain de Schomberg, une chaire à Berlin, un ministère en Savoie. En 1690, il reçut des offres de l’Eglise française de Hambourg. Pour le conserver, Rotterdam créa en sa faveur (1691) une charge de pasteur ordinaire, qu’il remplit trente ans. Les infirmités le forcèrent à la retraite. Auteur de quelques ouvrages de théologie (dont un catéchisme paru en 1706), il est surtout connu comme prédicateur.

— De ses six enfants, l’aîné lui succéda à Rotterdam. Un autre , Daniel, fut professeur à Stettin, médecin de la cour de Prusse, membre de l’Académie de Berlin, médecin (en 1738) de la margrave de Baireuth, puis chancelier de l’Université en 1743. Destitué de cet emploi en 1748, il mourut à La Haye, comme envoyé du margrave, en 1768. Bibl. : France prolestante.

SUPIN (Gramm.) (V. Verbe).

SUPINATION. Mouvement de rotation de l’avant-bras qui porte la main en dehors de façon à ce que la paume regarde le ciel.

SUPPÉ (Franz de), chef d’orchestre et compositeur autrichien, néà Spalato, enDalmatie,lel8avr.l820, mort à Vienne en 1895. La famille de cet artiste était originaire de la Belgique, et son père occupa des fonctions administratives à Spalato, puis à Zara. L’enfant étudia la musique de bonne heure ; dès l’âge de treize ans il faisait exécuter une messe de sa composition à la cathédrale. Plus tard sa mère devenue veuve s’étant fixée à Vienne, le jeune homme acheva ses études au Conservatoire où il était bientôt nommé professeur suppléant. Donizetti, alors à Vienne, et qui lui était quelque peu parent, lui donna des conseils qui lui furent utiles. Après avoir été chef d’orchestre de divers théâtres, soit hors de Vienne, soit dans cette ville même, et fait exécuter diverses opérettes de sa composition, sa réputation en ce genre s’est établie solidement en Autriche, en Allemagne et aussi à l’étranger. Franz de Suppé était d’ailleurs un compositeur d’une remarquable fécondité : chaque année a été marquée par lui d’une œuvre nouvelle. Ces petites pièces, où la facilité italienne s’unit à une correction d’écriture indéniable, ont été jouées un peu partout, et plusieurs ont obtenu en France un succès mérité. H. Q. SUPPLÉANT (Admin. universit.) (V. Institutecr). SUPPLÉMENT (Géom.). Le supplément d’un angle ou d’un arc est la différence obtenue en retranchant cet angle ou cet arc de 180° ; en appelant a l’arc ou l’angle rapporté à l’unité trigonométrique, le supplément est donc r. — a ; il peut être positif ou négatif, mais en géométrie élémentaire, on considère surtout des angles plus petits que deux droits, et alors les suppléments sont positifs. Quand deux angles ou deux arcs a, a’ ont pour somme k, on dit qu’ils sont supplémentaires ; chacun d’eux est alors le supplément de l’autre. SUPPLICE (V. Torture).

SUPPORT. I. Artillerie. — Support de chargement.

— Tige d’acier ou taquet qui se place sous la culasse des canons courts et des mortiers pour que le canon soit horizontal quand on le charge.

Support de pointage. — Nom donné dans les pièces de 80 millim. et de 90 millim. de campagne, du système de Bange, à deux lames métalliques qui supportent l’écrou de vis de pointage et permettent à celui-ci de se mouvoir le long de la vis de pointage, en se déplaçant dans deux glissières pratiquées dans les lames du support de pointage. A l’avant de l’affût, le support de pointage est fixé : deux boulons formant axe de support de pointage. Quand on tourne la manivelle de pointage, l’écrou de vis de pointage se déplace le long de la vis, le support tourne autour de son axe, l’écrou est donc forcé de se déplacer dans les glissières, puisque la vis est rectiligne et que tous ses points ne sont pas à égale distance de l’axe du support de pointage. En outre, l’écrou de vis de pointage possède un mouvement de tourillonnement autour d’un axe perpendiculaire à celui de la vis, afin qu’il soit toujours en prise avec les filets de la vis et qu’il n’y ait pas coincement. Support pivotant. -- Appareil servant à charger le Support pivotant du wagon pour voie de m ,60. fardeaux de grandes dimensions sur deux wagons accouplés