Page:Grande Encyclopédie XXX.djvu/494

Cette page n’a pas encore été corrigée

STÉNOGRAPHIE

— 476

nographie», permettant à l’homme de lettres, au journaliste, au reporter de suivre exactement la parole. Ce système peut donc être enseigné aux enfants auxquels il facilitera l’étude de leur langue maternelle, aussi bien que celle des langues étrangères. Plus tard, l’étudiant, familiarisé avec cette écriture, pourra à l’aide d’abréviations très simples et plus ou moins nombreuses, suivant le degré de rapidité nécessaire, prendre en partie ou en totalité les cours de ses professeurs. Le système Aimé-Paris diffère ainsi essentiellement du système Prévost-Delaunay en ce qu’il ne comporte pas, comme ce dernier, un seul degré d’écriture et qu’il peut représenter exactement tous les éléments phoniques. Système Duployé. — Le système bien connu des frères Duployé (V. Duployé) est par excellence une écriture phonétique d’un tracé aisé et mise à la portée de toutes les intelligences. Nous voudrions appeler le système Duployé, ou plutôt le genre d’écriture sous lequel il est le plus usité, « phonographie ». réservant l’appellation de « sténographie » pour son degré supérieur ; ce dernier degré devient d’ailleurs de jour en jour plus connu sous le nom de « métagraphie » et consiste en un système très développé d’abré-I , — x / /

pe be te de fe ve ke gue

■> o o ^ ^ c

viation du principalement à J. Depoin et Humbert, de l’Institut sténographique de France.

Un alphabet (fig. 13), trois ou quatre règles, et vous possédez la clef du système Duployé. Ces règles sont en outre si naturelles, si simples, qu’elles peuvent être considérées comme les premiers conseils devant guider la marche de l’étudiant. La représentation des voyelles, simples, diphtongues et nasales présente seule une légère difficulté au débutant. Le principe, jusqu’ici très large, « de tracer les signes ainsi qu’il est le plus aisé », (principe de mobilité des voyelles), tend à être réglementé afin de pouvoir profiter de la position relative de ces signes dans différents procédés d’abréviations (métagraphie, abréviations de H. Dupont, etc.). Certains « sténogrammes » sont trop longs par suite de la simplicité et de l’exactitude de cette écriture. La métagraphie de l’Institut sténographique de France donne lieu à des critiques par suite du peu d’exactitude dans la représentation des mots : la lecture des sténogrammes, écrits à la hâte et, par suite, plus ou moins déformés, devient difficile et laborieuse. Emile Duployé a toujours eu comme principal objectif 7 / C } D r~ rr W ^

le re me ne gne je che se ze

o ou p g i eu h an on in un

Fig. 13. — Alphabet Duployé.

la masse du peuple, les illettrés et les enfants. C’est pour cela que son écriture est, avant tout, simple et phonétique. File se trace aisément et s’apprend à lire beaucoup plus rapidement et plus facilement que l’écriture ordinaire. Sténographie Riom. — Cette écriture rappelle, dans une certaine mesure, la tachygraphie Coulon-Thévenot. Comme celle-ci, elle est essentiellement syllabique, mais ne représente d’une manière satisfaisante que les monosyllabes ou les premières syllabes des mots de plusieurs syllabes. Comme aspect, cette écriture rappelle l’antique écriture « cunéiforme », les signes représentant les consonnes étant des lignes droites et les voyelles étant représentées par un petit trait se liant aux consonnes par un angle plus ou moins ouvert. Simple en théorie, ce système est très critiquable au point de vue pratique ; cependant, maintes personnes s’en servent avec habileté. D’autres systèmes sont en usage de nos jours, tels que ceux de Ruisson (Duployé-Prévost), Canton (Duployé modifié), Carabasse, Amyot ; Grosselin-Drouet, Lelioux, Lagleize (Prévost), etc. J. Martin, chef du service sténographique de l’agence Reuter à Londres, pratique un système personnel ayant comme caractéristique de présenter une écriture très compacte : cela étant d’une grande utilité pour les <i prises », au téléphone. Le système de Fug. Razin résulte d’une idée intéressante, celle de donner aux caractères une signification suivant la position respective qu’ils occupent les uns par rapport aux autres. Ces caractères en nombre très limité présentent, comme nos chiffres arabes, outre leur valeur propre, une valeur relative. L’écriture qui en résulte est ainsi extrêmement réduite et semble très rapide. Autres pays. — Dans les pays de langue anglaise, dans l’immense domaine colonial de la Grande-Rretagne, la « phonography Pitman » se propage de plus en plus. Aux Etats-Unis, ce système légèrement modifié par Benn Pitman, frère du célèbre inventeur, est répandu dans une mesure très considérable. Les autres systèmes les plus connus sont ceux de Graham , Munson , Cross , Lindsley, Perin, Scott-Brown, Longley, Me. Ree, Moran, Sloan-Duployé, etc. On évalue actuellement à Nexv York le nombre des sténographes à près de 50.000 (dont 30.000 femmes environ). Pour tous les Etats-Unis, une statistique accuse plus de 120.000 dames connaissant « Shorthand and Type-Writing ». On cite des exemples de sténographes gagnant jusqu’à 5.000 dollars par an (plus de 25.000 fr.). Toutes les branches de l’industrie et du commerce, les diverses juridictions emploient des secrétaires connaissant la sténographie et l’écriture à la machine. A lacour suprême de New York, chaque sténographe reçoit en moyenne 2.500 dollars ; quelques-uns gagnent près de 30.000 fr. Des sténographes sont attachés aux différents parlements australiens, à laNouvelle-Zélande, etc., ces « reporters » reçoivent de beaux émoluments. Au Canada, les systèmes les plus usités sont ceux de Duployé (Canada français), de Pitman et de Scovil (Canada anglais). Les systèmes allemands, dits « graphiques » ou à pente uniforme, se sont répandus au S., en Autriche-Hongrie, dans la presqu’île des Balkans et en Italie ; au N., dans les pays Scandinaves et dans l’Empire russe. C’est ainsi qu’en Autriche les systèmes les plus répandus sont ceux de Gabelsberger, de Stolze et la sténographie phonétique de Faulmann ; qu’en Hongrie, des adaptations des deux grands systèmes allemands ont été faites aux nombreux dialectes. La sténographie est très répandue en Autriche, et s’est considérablement propagée dans les milieux militaires. En Italie, outre la célèbre adaptation Gabelsberger-Noë, existe une adaptation Pitman. En Roumanie, en Serbie, en Rulgarie et en Grèce existent des services sténographiques officiels. Le Danemark, la Suède, la Norvège ne sont pas en retard dans le mouvement sténographique ; ainsi qu’en Finlande, il existe dans ces pays des services officiels de compte rendu in extenso des Chambres. D’importantes associations, de nombreuses publications ne contribuent pas peu à l’étude et à la propagation de l’art abrèviatif. Le Grand-Duché de Finlande excepté, dans tout le reste de l’Empire russe le développement de la sténographie est des plus restreints, malgré l’élan favorable que donna le gouvernement en 1863, lors de la réorganisation judiciaire.

Dans la presqu’île ibérique, les systèmes usités sont tous « géométriques » ; ce sont notamment ceux de Marti (adapté au Portugais), de Garriga y Marill (1864). Dans