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SPOLÈTE — SPON

il sert de prison ; la cathédrale de Maria Assunta (xii e sièele), dans une position très élevée, restaurée en 1014, con-Za ^àgê

Aqueduc de Spolète.

tient des parties anciennes, un portique Renaissance, cinq arches avec des colonnes antiques, une grande mosaïque de Solsernus (1207), un porche de 1 491 ; des fresques de Filippo Lippi, parmi ses meilleures, ornent le chœur qui renferme son tombeau ; ces fresques ont été terminées en 1407 par Fra Diamante. L’aqueduc grandiose de Ponte délia Torri enjambe la vallée : il a 206 m. de long, une hauteur de 21 m. et repose sur 10 arches : en même temps viaduc, il conduit à une gorge profonde, au Monte-Luco ; bâti probablement par le duc Théodélapius en 604, il a été construit dans sa forme actuelle en 1355. Spolète possède des églises plus anciennes que sa cathédrale : San Pietro (vi e siècle), quiservitde cathédralejusqu’en 1067, Sant Agostino (vi 1 * au ix e siècle), San Ausano avec des fresques du xi e siècle ; une arche appelée Porte d’Annibal, l’arc de triomphe de Drusus et de Germanicus, des restes nombreux de l’époque romaine, de deux temples, d’un théâtre. Le Palais Public et le couvent San Domenieo contiennent des tableaux de La Spagna. Le Monte-Lucco, qui est couvert de végétation, porte des ermitages nombreux, transformés maintenant en maison de campagne. Spoletium fut dans l’antiquité une des plus importantes villes d’Ombrie ; colonie latine fondée en 241 Temple de Clitumnius, à Spolète.

av. J.-C. et dont l’importance stratégique se manifesta aussitôt. Annibal y donna vainement l’assaut après sa victoire de Trasimèue (217). Pompée etCrassus y défirent les partisans de Marius en 82, et tout le territoire de Spolète fut confisqué pour être distribué à de nouveaux colons militaires. Elle demeura florissante, dans la condition de municipe. iErailianus y fut proclamé empereur et il y fut égorgé trois mois plus tard. Les Gots (sous Totila) détruisirent la ville qui fut rebâtie par Narses. Ce fut une des premières places conquises par les Lombards (570), et elle devint le centre d’un de leurs principaux duchés, lequel devint la puissance militaire principale de l’Italie centrale, s’étendit sur l’Ombrie, la Sabine, le pays des Marses, l’erino et Camerino à la fin du ix 1 ’ siècle (V. Italie, S Histoire). Lorsque les rois francs eurent donné aux papes l’Exarchat et la Pentapole, ceuxci revendiquèrent la suzeraineté de Spolète. Leduc Hildebrand prêta serment au pape en 774, lors de la ruine du royaume lombard. 11 conserva vis-à-vis des Francs une certaine autonomie qui s’affirma lors de la dislocation de l’empire carolingien. Le duc Lambert, puis son frère Gui (879-894), entrèrent en lutte avec le Saint-Siège. Lambert pilla Rome (867). Gui, margrave de Spolète et comte de Camerino, intrigua sans cesse entre les Byzantins, les Francs, le pape, les princes de Bénévent et de Capoue et même les Sarrasins. Il prétendit à la couronne de France que lui donna l’évêque de Langres (888). L’archevêque Foulques de Reims, son parent, voulait l’opposer à Eudes ; Gui ne tarda pas à repasser les Alpes pour disputer à Bérenger de Erioul la couronne de Lombardie ; le pape Etienne V lui donna la couronne impériale (21 févr. 891). 11 s’intitula Auguste et para de ce titre son fils Lambert. Cependant quand Gui mourut (894), le pape Formose ne voulut pas donner l’empire à Lambert. H appela le roi d’Allemagne Arnulf, qui reprit Rome au margrave, se fit donner la couronne impériale, mais échoua lamentablement devant Spolète et repassa les Alpes en fugitif (896). Le pape Jean IX annula l’élection d’Arnulf et reconnut empereur Lambert (898). Peu après, celui-ci périt accidentellement à Marengo. Avec lui s’éclipsa la grandeur de Spolète. Le duché fut morcelé ; l’aventurier Albéric, futur époux de Marozia, s’empara du marquisat de Camerino ; Spolète fut réunie au marquisat de Tuscie (Toscane). Elle s’en détacha en 1030. En 1154, elle fut prise et incendiée par Frédéric Barberousse. Au xm e siècle, le pape la réunit aux Etats de l’Eglise avec la marche d’Ancone ; elle y appartint jusqu’en 1860.

Bidl. : Sansi, Storia del comune di Spoleto ; Foligno, 1879. — Jknny, Gescli. des langobnrdischen Herzogtums Spoleto ; Bàle. 1890.

SPOLVERINI (Giambattista, comte), poète italien, né à Venise en 1695, mort en 1762. Disciple de Maffei, il mit vingt ans à écrire son poème (composé de quatre livres en versi sciolti), la Coltivazione del riso (Vérone, 1758). C’est un des meilleurs poèmes didactiques que possède l’Italie, bien qu’il pèche souvent par la recherche et la redondance. La meilleure édition est celle de G. Dehô (Turin, 1879). A. J.

Bibl. : Pindemonte, Elogio di letterati itidiani ; Florence, 1859.

SP0N (Jacques), antiquaire français, né à Lyon en 1647, mort à Vevey le *25 déc. 1685. Il fut reçu docteur à Paris en 1667 et agrégé au collège des médecins de Lyon en 1669. L’exercice de sa profession ne l’empêcha pas de se livrer à ses goûts pour les antiquités, et il se lia avec les principaux chercheurs de son temps, notamment Charles Patin et Jean Vaillant, antiquaire du roi. Comme ce dernier, il parcourut l’Italie, visita la Grèce, Constantinople, les côtes d’Asie Mineure à la recherche des médailles, des manuscrits et des inscriptions grecques et romaines. Outre une collection numismatique considérable, il rapporta de son exploration pleine d’aventures 3.000 inscriptions grecques, 600 latines et 150 manuscrits. Ce voyage fit sensation, surtout après que Jacques Spon en eut publié la savante relation. J. Spon s’était retiré en Suisse avec son père Charles Spon, pour éviter les tracasseries que pouvait lui causer en France sa religion, car il était protestant : il ne survécut qu’un an à son père. Voici la liste de ses principaux écrits : Recherche des antiquités et curiosités de Lyon (Lyon, 1673, in-12 ; nouvelle édition publiée par Léon Renier en 1858, accompagnée d’une notice biographique développée) ; Discours sur une pièce rare du cabinet deJ. Spon (Lyon, 1674, in-12) ; De l’Origine des estrennes (Lyon, 1674, in-12 ; dernière éd. en 1781, Paris, in-18) ; Pielation de fêtât présent de la ville d’Athènes (Lyon, 1674, in-12 ; nou-