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SPITZBERG — SPLÉNITE

première traversée du Spitzberg, de l’O. à l’E. (juil.aoùt 1896). Cette expédition a rapporté une grande quantité de fossiles et de plantes et permit d’établir sur des bases sérieuses quelques données sur la constitution physique de l’intérieur des iles. Plus récemment encore (1898- "1900) deux missions, l’une russe, l’autre suédoise, opéraient dans le Spitzberg en vue de mesurer un arc de méridien. D’autres expéditions scientifiques sont organisées tous les ans durant la belle saison avec des résultats généralement satisfaisants.

Dans l’état actuel de nos connaissances, les iles du Spitzberg se composent donc essentiellement d’une grande terre, de forme triangulaire, allongée vers le S., terminée en pointe (cap Sud) ; trois autres grandes iles émergent de l’Océan le long de la côte orientale de cette terre ; elles portent les noms de : Terre du Nord-Est, Terre de Barendsz, Terre des Etats. A l’O. du Spitzberg central, une seule grande ile, l’ile du Prince Charles, occupe dans la mer une position sensiblement parallèle à la côte dont elle n’est séparée que par un canal étroit. Le voyageur qui vient des côtes de Laponie rencontre d’abord l’île allongée de l’Espérance, sorte de digue posée à l’extrémité S.-E. de l’archipel, le labyrinthe des Mille-Iles, ou assemblages d’écueils qui émergent sur un espace triangulaire, au S. de la Terre des Etats. Un canal immense sépare ces terres du Spitzberg central, dont la côte E. est sensiblement unie ; le bord occidental, par contre, présente de nombreuses et vastes échancrures dont les principales sont, en partant du S., le Hornsound, le Belsound, le Eisfjordou golfe des Glaces. Dans la partie N., la baie Widje s’avance en fourche jusque vers le milieu de l’île. C’est aussi dans la presqu’île formée par ce fjord et le détroit Hinlopen, à une cinquantaine de kilomètres au S. de la baie Treuernberg, que se trouve, d’après les plus récentes reconnaissances (1900), le point culminant du Spitzberg, haut d’environ 1.700 m. Toute la terre ferme est d’ailleurs parsemée de montagnes et de glaciers, d’une ait. variable, 300 à 1.100 m. La nature du terrain est rocheuse ; au N., le granit et le gneiss prédominent ; plus au S., on rencontre des roches appartenant à toutes les séries des âges secondaires, notammentletriasetlejurassien. Certaines parties de l’archipel, notamment le S.-O. de la grande ile, renferment les traces d’anciennes végétations sous forme de fossiles : peupliers, aunes, noisetiers, platanes, ce qui prouve qu’à une certaine époque le climat du Spitzberg était à peu près le même que celui de la Scandinavie vers le 60 e degré de lat. Quelquesunes des couches calcaires renferment de beaux marbres qui pourraient être exploités, n’était la grande rigueur de la température. On a reconnu également l’existence, à quelques milliers de mètres du rivage, d’importants gisements de houille. Sur les côtes, on remarque aussi la présence de roches volcaniques qui revêtent, par endroits, les aspects les plus pittoresques. Elles se montrent généralement sur les escarpements des falaises, sous forme de coupes et en nappes, et se divisent en prismes irréguliers offrant de loin une certaine ressemblance avec les colonnades basaltiques. La plupart des roches sont cachées par la neige durant la majeure partie de l’année. La limite des neiges persistantes dans l’archipel n’a pu être encore fixée d’une manière précise ; elle varie, d’ailleurs, suivant la nature et l’inclinaison des roches, leur exposition, la direction du vent et les différentes conditions du climat. Dans les grandes vallées, les glaciers descendent presque jusqu’à la mer ; quelques-uns s’avancent même en dehors des rivages. L’accès du Spitzberg, assez difficile sur la côte occidentale, est presque impraticable sur la côte E., rendue plus aride par le courant polaire. Le climat est rude et l’hiver règne d’une manière permanente depuis le milieu d’août jusqu’au mois de juin. La moyenne de l’année semble être environ — 9° ; la moyenne de janvier, environ — 19 ; de juillet, 3° 30’. L’état de la température varie assez sensiblement, suivant les latitudes, et la pointe méridionale du Spitzberg jouit d’une différence de 3° à 4° par rapport au bord septentrional de l’archipel. Sir M. Conway a toutefois constaté, dans l’intérieur de la grande île (30 juil. 1896), une température de 15°.

La végétation est forcément très restreinte et limitée, pour la flore arborescente, à quelques saules nains. Les plantes florifères semblent pourtant assez variées ; on en a compté jusqu’à 1 :20 espèces. Parmi les fleurs les plus répandues, on signale diverses variétés des Draba, la clochette, différentes espèces de saxifrages. Les animaux de Scandinavie, les poneys notamment, déjà habitués aux maigres pâturages de l’extrême Nord, trouvent, durant la saison d’été, lorsqu’ils sont transportés au Spitzberg, une faible subsistance.

La faune du Spitzberg, relativement plus abondante, comprend plusieurs espèces de mammifères, communes aux régions polaires : l’ours blanc, le renard, le renne, le campagnol, ainsi que divers cétacés, le morse, dont la chasse constitue l’une des principales industries de Hammerfest et de Tromsô. On a constaté en outre la présence de 28 espèces d’oiseaux et de 23 espèces d’insectes : la perdrix de neige, qui forme, à cause de certaines particularités, une espèce à part, l’eider, le pingouin, les guillemots, le pétrel gris blanc, les mouettes. Habitations. Sauf quelques cabanes de pêcheurs établies temporairement sur les côtes, le Spitzberg ne possédait, jusqu’à l’année 1896, aucune habitation humaine. En cette dernière année, un hôtel fut édifié à Adventbay, ou baie de l’Avent, dans l’Eisfjord (golfe des Glaces), presque au centre de la côte occidentale de la grande Ile, et destiné aux touristes et aux savants qui, tous les ans de plus en plus nombreux, se rendent au Spitzberg. L’hôtel, pourvu de tout le confort moderne et d’une imprimerie spéciale destinée à la publication d’une gazette locale, est ouvert durant les mois de juin et juillet. Durant ces mêmes mois, un service régulier de paquebots fonctionne entre la Norvège et Adventbay. L’archipel du Spitzberg, considéré j usqu’en ces dernières années comme tei~ra nullius, est revendiqué à présent par la Norvège qui désirerait déclarer ces iles comme colonie norvégienne. La Russie, également intéressée dans l’exploitation de ces iles dont elle est la plus proche voisine, s’est refusée jusqu’à ces jours à reconnaître cette souveraineté. Nul doute que, dans un avenir prochain, les deux puissances ne s’entendent pour organiser sur ces iles tout au moins un service de police temporaire, destiné à protéger la vie et les biens des touristes de plus en plus nombreux quelles facilités de transport et l’attrait du nouveau attirent depuis quelques années dans ces parages. P. Lemosof. SPITZER (Daniel), écrivain satirique autrichien, né à Vienne le 3 juil. 1835, mort à Méran le 11 janv. 1893. Ses articles, dont le succès fut considérable, ont été réunis sous le titre Wiener Spaziergœnge (Vienne, 1869-85, 6 vol.) : non moindre fut celui de ses romans satiriques, Das Herrenrecht (1877), Verliebte Wagnerianer (1878). SPLANCHNOLOGIE (Anat.) (V. Anatomie).

SPLÉN ALGIE (Pathol.) (V. Rate).

SPLÉNIQUE (Anat.)(V. Rate).

SPLÉNITE. La splénite ou inflammation de la rate est une affection relativement rare, se traduisant, lorsqu’il y a suppuration, par des abcès. Elle est presque toujours consécutive à une maladie générale, septicémique (embolies, infarctus) ou infectieuse (fièvre typhoïde, fièvres paludéennes, éruptives, etc.) ; elle peut être causée par un traumatisme, soit directement, soit secondairement (formation d’infarctus hémorragiques par embolie détachée d’un thrombus veineux). Le diagnostic n’est pas toujours facile ; souvent la splénite n’est reconnue qu’à l’autopsie. L’abcès est précédé par un gonflement douloureux de la rate, accompagné de longs et fréquents accès fébriles, et n’est formé qu’au bout de plusieurs jours ; on le reconnaît à une matité prononcée au-dessus du rebord des