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SPARSILE — SPARTE

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considérable et elles sont toutes de faible grandeur. Les astronomes modernes les ont, du reste, réunies en constellations secondaires, telles que le Chah, le Quart du cercle mural, etc. (V. Constellation, t. XII, p. 629). SPART, SPARTE. I. Botanique. — Ce nom a été donné à diverses écorces et fibres qui servent à faire des tils, des tissus, des sparteries, etc. ; elles proviennent, soit de Graminées, telles que le Lygeum Spartum L., soit de Légumineuses, entre autres, les Spartium L., qui ne sont qu’une section du genre Genista (V. Genêt), et en particulier le Sp. Junceum L. ou Genêt d’Espagne. IL Agriculture (V. Alfa et Lygeum).

SPARTACUS, l’un des ennemis les plus redoutables de Rome au I er siècle av. J.-C. -- D’origine thrace, Spartacus fut d’abord berger, soldat dans les années romaines, puis chef de bande ; fait prisonnier, il fut vendu comme esclave. En 73 av. J.-C, il faisait partie d’une troupe de gladiateurs qui appartenait à un certain Lentulus Batiatus, de Capoue. Il poussa ses compagnons à la révolte. Soixante-dix d’enlre eux réussirent à s’échapper, sous son commandement. Dès lors, Spartacus se révéla grand capitaine. Rejoint par un nombre toujours croissant d’esclaves fugitifs et de paysans misérables, il fut bientôt maître de la Campanie et de presque toute l’Italie méridionale. Il battit successivement plusieurs généraux romains : le légat Claudius Pulcher, les préteurs P. Valerius Varenus et Q. Arrius, enfin les deux consuls de l’année 72, Cn. Cornélius Lentulus et L. Gellius Publicola. Ces succès répétés n’éblouirent pas Spartacus ; loin de songer à renverser la puissance romaine, il voulait seulement gagner les Alpes, afin que ses compagnons, délivrés de la servitude, pussent rejoindre chacun leur patrie, car la plupart d’entre eux étaient originaires de Thrace ou de Gaule. Mais les soldats furent moins sages que le chef. Ils exigèrent que Spartacus demeurât dans l’Italie du Sud, ou il y avait beaucoup à piller. Spartacus se dirigea vers l’extrémité méridionale de la péninsule. A Rome, la panique était grande. Enfin le préteur M. Licinius Crassus, le futur triumvir, prit le commandement des troupes romaines. Il rétablit d’abord une rigoureuse discipline dans les légions ; puis il refoula progressivement Spartacus et son armée dans la direction du Sud. Spartacus essaya de traiter avec les pirates ciliciens qui étaient alors maîtres de la Méditerranée, afin de passer en Sicile où il espérait provoquer un soulèvement général des esclaves ; mais les pirates le trompèrent. Il se résigna dès lors au combat suprême. Crassus l’avait enfermé, au S. de Rhégium, dans une presqu’ile entourée de trois ci’ités par la mer, et dont il avait fermé l’isthme par un retranchement et un fossé. Spartacus parvint à s’échapper par une nuit obscure, à la faveur d’une tempête de neige ; mais Crassus le poursuivit sans relâche. Une bataille décisive s’engagea en Lueanie. Spartacus fut vaincu et tué (71). Les prisonniers furent crucifiés. Son armée décimée se partagea en bandes peu nombreuses, qui furent massacrées les unes après les autres. L’une d’entre elles tomba sous les coups de Pompée, rappelé d’Espagne en toute hâte par le Sénat. — Les écrivains romains ont dénaturé, semble-t-il, la physionomie et le caractère de Spartacus, qu’ils ont représenté comme un être bas et cruel. La vérité est, au contraire, que Spartacus fut non seulement un capitaine habile et un chef énergique, mais même un ennemi généreux : il s’efforça toujours de réprimer les excès de ses compagnons, et il se montra rarement cruel envers les prisonniers qu’il faisait. J. T. Bibl. : Pujtarque, Vie de Crassus. — Appien, De bell. civil., I.

SPARTE ou LACÉDÉMONE. Capitale de la Laconie. La vilie de Sparte et l’Etat spartiate ont joué dans l’histoire de la Grèce antique un rôle considérable. Pendant longtemps, Sparte fut la cité la plus puissante du inonde hellénique. Son histoire et ses institutions caractérisent le génie dorien, comme l’histoire et les institutions d’Athènes caractérisent le génie ionien. La rivalité de ces deux villes fut en même temps la rivalité des deux races principales de la Grèce. Situation de Sparte ; description de la ville. — Sparte était située au centre de la Laconie (V. Laconie), sur la rive droite de l’Eurotas, à environ 40 kil. de la mer. Elle se trouvait au débouché des routes qui descendent du plateau d’Arcadie vers le golfe Laconique ; elle occupait une vallée, parsemée d’éminences, dominée à l’O. par le mont Taygètc, à l’E. par un contrefort du mont Parnon. Eormée de plusieurs quartiers distincts qui s’appelaient Cynosura, Limn,e, Messoa, Pitana, et qui n’étaient probablement que d’anciens villages groupés en une seule cité, Sparte resta une ville ouverte jusqu’à la fin du ni e siècle av. J.-C. Aucune muraille ne l’entourait, aucune forteresse ne protégeait ses abords. Au sommet d’une colline, qui s’élevait auN. de la ville et qui portait le nom d’Acropole, avait été construit un temple d’Athéna, surnommé Poliouchos ou Chalciœcos. Ce fut le tyran Nabis qui, le premier, fortifia Sparte ; plus tard, sous la domination romaine, un rempart fut édifié tout autour de la ville. Sparte renfermait de nombreux édifices, des temples, des tombeaux de héros, des monuments publics, mais nous n’en savons à peu près rien ; quant à l’aspect général de la ville, il n’avait point la magnificence artistique d’Athènes ou de Corinthe ; les maisons étaient d’une simplicité presque grossière ; le faste ni le luxe ne s’étaient donné libre carrière sur les bords de l’Eurotas.

Fondation de Sparte ; origine de l’Etat spartiate.

— Sparte fut fondée par les envahisseurs doriens ; mais d’autres villes plus anciennes existaient en Laconie, paf exemple Amyclée et Pharis, dans la vallée moyenne de l’Eurotas, ^gia-, Las, Helos, Boœ sur les bords du golfe de Laconie. Avant l’arrivée des Doriens dans le Péloponèse, la race dominante dans le pays était celle des Achéens ; c’est en Laconie que les poèmes homériques placent le royaume de Ménélas. L’Etat spartiate ne fut définitivement constitué qu’après l’établissement de la prépondérance de Sparte et de la domination dorienne. Il est impossible de fixer avec précision la date de cet événement qui devait avoir des conséquences si importantes pour l’histoire du Péloponèse et de la Grèce tout entière ; on admet en général que l’invasion dorienne dans le Péloponèse se produisit vers le xi e siècle av. J.-C. ; la constitution de l’Etat spartiate doit avoir été de peu postérieure. Les débuts de Sparte furent troublés par des luttes extérieures et des guerres civiles, dont les historiens de l’antiquité n’avaient pas perdu tout souvenir. Sparte triompha par les armes des autres cités laconiennes, qui étaient restées indépendantes et autonomes, et l’Etat spartiate comprit bientôt la Laconie tout entière ; mais, malgré ces victoires, la cité fut déchirée par des dissensions intestines, qui faillirent dissoudre l’Etat nouvellement créé. Au début du ix e siècle, une réforme profonde fut accomplie ; Sparte reçut alors la plupart des institutions politiques et sociales qui tirent sa force et qui lui donnèrent, dans le monde grec, un caractère si original. La tradition attribuait ces institutions à un personnage plutôt légendaire qu’historique, Lycurgue. Lycurgue était considéré par les Spartiates eux-mêmes comme un dieu ou tout au moins comme un héros ; ils lui avaient élevé un temple, et ils célébraient un culte en son honneur. D’autre part, ils lui attribuaient toute leur législation, sans songer à distinguer dans cette œuvre les matéraux antérieurs et les additions plus récentes. Lycurgue était à leurs yeux l’unique législateur de leur patrie, le véritable organisateur de l’Etat lacédémonien. (moi qu’il en soit, l’ensemble des institutions attribuées à Lycurgue forme ce que l’on appelle d’habitude la constitution de Sparte, constitution qui dura de longs siècles sans éprouver d’altérations essentielles.

Constitution de Sparte. — ° Etat social. Les habitants du territoire laconien, dont Sparte était la capitale, n’étaient pas égaux entre eux ; ils se divisaient en trois