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SOUSCRIPTION opposition aux petits seings ou seings du nom(.§ 4). Certaines figures sont adoptées régulièrement par certaines catégories de notaires : clefs de saint Pierre et aigle (notaires apostoliques et impériaux), fleurs de lis (notaires Fig. 8. — Seing manuel de notaire (1311). Fig. 7. — Signature de Louis X I V, roi de France (xvn° siècle)royaux en France), etc. Il y avait aussi des seings «parlants » : verre à boire (notaire nommé Verrier), arbre (Delorme) , poulet (Poulet ) , tète d’homme (Teste), etc. Au moyen âge, les notaires traçaient eux-mêmes leurs seings manuels à la plume, avec une dextérité et une sûreté souvent surprenantes. A partir du xv e siècle, ils faisaient quelquefois usage d’estampilles, formées probablement de patrons de parchemin ajourés, constituant des poncifs. Depuis l’époque de la Renaissance, les notaires, principalement en Allemagne, employèrent des étiquettes gravées qui donnèrentlieu aune grande variété de dessins et d’ornements, accompagnés de devises latines, telles que « les contrats sont réglés parles lois »,etc. (fig.ll). Les notaires faisaient enregistrer leurs seings manuels à lu cour de leur ressort judiciaire, au moment de leur entrée en exercice. Les matricules des notaires de Toulouse, contenant il. 000 « signets » (1°266 à 1 536) ont été conservés aux archives municipales de cette ville. IV. Signature. ■ — Dès le xiv e siècle, les notaires firent usage, à côté de leur seing manuel graphique ou grand seing I. (V. § 3), du seing du nom ou petit seing, consistant en Fig. 9. — « Grand seing » manuel du Fig. 10. Petit seing ou « Seing du nom » du notaire Guill. Rajace (xiv« siècle). leur nom seulement. Guillaume Rajace, notaire à Trévoux vers 1400, avait un petit seing (fig. 10), en même temps qu’un grand seing (fig. 9). Au xvi e siècle, les notaires remplacèrent peu à peu leurs anciens seings manuels par la simple signature et amenèrent ainsi un retour à la snbscriptio antique. Les seings manuels des notaires furent définitivement abolis au commencement du xvm e siècle. — Depuis la fin du xm e siècle, la signature apparaît, avec le caractère d’une sanction administrative, dans les actes des grandes chancelleries, qui étaient généralement contresignés du nom des scribes qui les avaient expédiés, collationnôs, etc., ou du nom des fonctionnaires qui les enregistraient. Dans la chancellerie des rois de France, les secrétaires d’Etat contresignèrent régulièrement tous les actes, depuis la fin du xiv e siècle, et y ajoutèrent la mention Par le roy, depuis le xvi e siècle. Dans le courant du xiv e siècle, la signature remplaça peu à peu l’usage du sceau (V. Sigillographie) dans les lettres missives, mandements, quittances, etc. La signature fut rendue obligatoire pour les particuliers, par l’ordonnance royale de Fontainebleau (mars 1554), que confirmèrent les ordont ^. nances ultérieures. — • Les souverains reprirent, au milieu du xiv 6 siècle, l’usage de la signature entièrement autographe. Jean le Ron fut le premier roi de France qui signa les actes royaux. Les rois d’Angleterre signaient souvent, à la même époque, par leur initiale seulement : H. R., pour Henriçus Rex (Henri IV d’Angleterre). Le paraphe, placé à la suite du nom (fig. 6), puis au-dessous, se développa au xiv e et au xv e siècle. Le paraphe se composait très souvent d’une sorte de boucle en forme de 8, entourée de points et de petits traits (fig. 6). Les signatures royales donnent le tableau de toutes les phases du développement paléographique de l’écriture, depuis l’écriture gothique (fie. 6) jusqu’à l’écriture italique moderne (fig. 7). Elles sont aussi du domaine delà Graphologie (Y. ce mot, t. XIX, p. 230, fig. 17 et 19, reproduisant les signatures notaire Gmll. Rajace (xiv« siècle). de Gustave -Adolphe et de Louis XRT). Avec la multiplication des affaires politiques et administratives, les rois de France se déchargèrent de la plus grosse portion de la besogne de la signature sur un personnage de confiance qui s’appelait « secrétaire de la main », qui imitait l’écriture ou la « main » du roi et signait pour lui tous les actes que celui-ci n’avait pas le loisir de signer personnellement. Dès le règne de Charles VU, on distingue deux signatures du roi de France : la signature autographe, irrégulière et négligée (fig. 6), et la signature du secrétaire de la main, en majuscules gothiques larges et régulières {Mus. des Archives nationales. 1872, passim). Quelques souverains, comme François I er , avaient rarement recours à ce procédé expéditif et signaient eux-mêmes leurs actes et toute leur correspondance.