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SONGEONS — SONGOUE

lieu dit Les Muguets. Dans le bois de Fontaine, restes d’une forteresse du moyen âge, le Château-Gaillard. Deux Eglise de Songeous.

hameaux importants portent les noms de Limmermont et de Séronville. Tuileries, fours à chaux, polissage de verre, fabrique de garnitures de lunettes et d’instruments d’optique. C. St-A.

SONGESON, Com. du dép. du Jura, arr. de Lons-le-Saunier, cant. de Clairvaux ; 174 hab.

SONGHAÏ, SONRHAÏ. Peuple important du Soudan fiançais habitant un assez vaste territoire aux deux rives du Niger, à partir de Timbouctou qui leur appartenait autrefois, et à une grande distance dans la « boucle » du grand fleuve, en tirant sur le Mossi et le Macina. Son importance lui vient de son nombre, de son expansion géographique, non de sa puissance politique, car aujourd’hui les Songhaï ne commandent nulle part ; ils obéissent à peu près partout, « sauf dans quelques districts isolés, comme dans les montagnes de Hombori (au S.-E. de Timbouctou), où ils sont protégés par des citadelles de rochers et les marais riverains du Niger, dont ils connaissent seuls les gués fangeux ». Il y a aussi de ces indépendants dans de grandes îles du Niger moyen, entre Zinder et Saï : « Ces Songhaï là, dit le commandant Hourst, sont des hommes superbes, en général d’une haute stature et d’une force herculéenne : on comprend eu les voyant ce qu’a du être la race lorsqu’elle dominait le Soudan occidental ». D’après le commandant Toutée, « leurs villages nigériens sont proprement tenus, le peuple étant très laborieux et très industrieux » ; tandis qu’au contraire, d’après le colonel Klobb, « tombés dans un état d’avilissement profond, ils sont abêtis, réduits à un état de dépression morale par suite de l’asservissement profond ou ils ont été plongés par les conquérants marocains, puis par les Touareg et les marabouts ; ils sont menteurs et lâches ». Ce n’est pas une race pure, et ils sont diversement métissés.

En moyenne, ils sont grands, mais mal pourvus de mollets ; ils ont un visage aussi peu nègre que possible, dans le sens péjoratif du mot, puisqu’on a pu les traiter de « tètes de poupée » en raison de la distinction de leurs traits, et encore, comme différence avec les vrais nègres, si leurs cheveux sont laineux, au moins sont-ils longs. Comme costume, ils ont pris le vêtement des peuples avec lesquels le sort les a mis en relations, Maures, l’euls, Touareg, moins les retardataires qui, fidèles à la mode antique, se contentent d’un tablier de cuir faisant le tour du bassin. Leurs armes étaient et sont encore du genre primitif : un petit bouclier, une sorte de casse-tête, des dards, des piques ou épieux, des flèches ; ils ne sont ni assez riches, ni assez belliqueux maintenant, pour se pourvoir de fusils perfectionnés. Etant donnés certaines coutumes, certains rites, certaines ressemblances dans l’architecture et la disposition de leurs demeures, simples cases, on soupçonne une lointaine parenté entre les Songhaï et les peuples du haut Nil venus du Maroc. I, ’histoire des Songhaï est celle de leurs luttes contre les Berbères sahariens du Nord et les nègres soudanais du Sud. On a rapproché ce peuple du moyen Niger des Egyptiens primitifs ; quoi qu’il en soit, leur histoire commence vers le iv c siècle de l’ère chrétienne où l’on signale un royaume songhaï de Ghana, à peu près aux lieux où fut ensuite Timbouctou. Plusieurs fois envahis par les Berbères, leur roi Zakasi embrassa en 4009 l’islamisme, dont ils devinrent de zélés adeptes. Toutefois, l’autre centre sonrhaï, Gogo, situé plus bas sur le Niger, ne devint exclusivement musulman qu’au xa e siècle, lors de la conquête du Soudan septentrional par les Almoravides. Lors du déclin de ceux-ci, les Sonrhaï furent subjugués par les nègres Sousou, auxquels se substituèrent bientôt les princes de Mali, fondateurs auxiu e siècle d’un grand empire qui engloba, sous la domination de la race mandé ou mandingue, tous les pays jusqu’à l’Atlantique. Au xiv e siècle, les princes Sonrhaï se révoltent et, après la prise de Timbouctou par les Touareg (1433), ils achèvent la défaite des Mandé, refoulés à l’O. La seconde dynastie sonrhaï, dont la capitale fut Gogo (1492), eut une brillante histoire : leurs grands rois Sonni Ali, Askia, conquirent le Ghana, le Oualata, le Bakhounou, Agadès, Mais en 4588, après un premier échec, une armée marocaine de Roumas (Andalous, Berbères, etc.), armés de fusils, conduits par un pacha d’origine espagnole, conquit Timbouctou et mit fin à l’histoire nationale des Sonrhaï. Leurs familles princières se sont réfugiées dans le Kourouraa, à l’O. du Niger ; le gros du peuple s’est retiré vers Gogo et Saï. En 1770, soumission des descendants métissés de ces Roumas aux coupe-jarrets touareg ; ensuite invasion des Peuls et dislocation définitive des Songhaï, qui n’en restent pas moins l’élément principal des deux bords du Niger, de Gogo (Gao-Gao) jusqu’en aval de Saï. — Leur langue, d’après Er. Millier, ne ressemblerait à aucune autre ; toutefois il faut noter que, de même que ce peuple s’est mêlé au sang de ses voisins et a pris leur costume et certaines de leurs manières d’être, sa langue aussi, le ki-songhaï, dit également kissour, s’est adultérée et fortement modifiée en vocabulaire, même en structure, par le contact de l’arabe des Maures et du berbère des Touareg.

Avant 1898, en cela semblables auxFellahs d’Egypte, ce n’est pas pour eux im’ils plantaient, qu’ils arrosaient et qu’ils récoltaient, mais bien pour les Touareg, qui n’étaient pas des patrons indulgents. En 1898 et 1899, les Français sont arrivés, aux ordres de Klobb etde Grave ; ils ont mis une fin au despotisme des guerriers voilés du litham et assuré la paix du pays par l’établissement des postes nigériens de Gao-Gao, d’Ansongo, de Zinder, de Saï. Les Songhaï, heureux d’échapper à leurs maîtres, n’ont fait aucune opposition aux Franco-Sénégalais dans lesquels ils voyaient les soldats de la délivrance. 0. Reclus. SONGIEU. Coin, du dép. de l’Ain, arr. de Belley. cant. de Champagne ; 565 hab.

SONGOUÉ. Rivière située dans l’Afrique équatoriale, région orientale. Elle prend sa naissance à l’O.-S.-O. des monts Yomaliéma, et se perd sur les rives marécageuses du lac Nyassa, à son extrémité N.-E., après un cours de 210 kil . D’après la convention franco-allemande du 1 er juil. 1890, la rivière Songoué forme, entre le Tanganyika et