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SOLMLSATION — SOLOLA

celui-ci. Mais la grande affaire était de disposer toujours les noms des notes dans un ordre tel que mi-fa ou la-fa correspondissent partout à un demi-ton de la gamme naturelle. Les inconvénients de cette méthode sont évidents, car outre qu’elle n’a plus de raisons d’être dès qu’il y a plus d’un dièse ou d’un bémol à la clef ou qu’une transposition ou un passage chromatique amène des intervalles altérés, dès que l’on cesse de chanter une série diatonique, deux noms de notes quelconques ne désignent plus un intervalle fixe, mais plusieurs souvent très différents. Ile plus.il fallait sans aucun doute une intelligence musicale déjà exercée pour savoir, dans une mélodie, passer à propos du naturel au bécarre ou au bémol, et le même texte était souvent susceptible d’interprétations très dissemblables. Les Français, qui adoptèrent les premiers la syllabe, si pour désigner la septième note, évitaient la plupart de ces inconvénients. Au témoignage de Carissimi, ils se servaient de son temps de deux gammes, l’une pour chanter par bécarre, l’autre par bémol, et les noms des notes restaient toujours fixes dans chacune, tant en montant qu’en descendant. Ex. :

Par bécarre :

-Cl

o :

-<B^

ix

Re Mi Fa Sol La Si Ut Re

Par bémol

0=O :

-&~

32 :

-O-

H

Ut Re Mi Fa Soi La Si Ut

Sans doute, pour chanter au naturel, ce que l’auteur n’a pas cru devoir dire, appliquait-on le nom des notes comme nous le faisons maintenant, ut correspondant au C du clavier, ré au D, et ainsi de suite. Du temps de Rousseau, on ne solfiait plus en France qu’au naturel et par bémol : la gamme par bécarre n’était plus usitée, et encore beaucoup de musiciens chantaient-ils tout au naturel, c.-à-d. comme nous avons continué de pratiquer de nos jours. Rousseau lui-même aurait préféré qu’on solfiât par transposition, c.-à-d. en réservant toujours les mêmes noms aux notes qui, suivant le ton du morceau, occupent la même place dans la gamme. C’est ainsi que ut eût toujours été la tonique d’un mode majeur ; sol, sa dominante ; mi, sa tierce, etc. Ce système, plus logique en apparence et qui est dit « par transposition », n’a point prévalu. Ses avantages d’ailleurs s’évanouissent dès que la phrase module et passe dans un autre ton. Les musiciens qui tiennent encore pour la notation par chiffres de l’école Câlin- Paris-Chevé, dont le principe remonte à Rousseau, l’ont conservé cependant, mais il cadre mieux avec la notation employée qu’avec la note. Pour notre système de solmisation. aujourd’hui universel, son seul défaut est de désigner par la même syllabe les notes naturelles ou altérées : sol est aussi bien sol naturel que sol dièse ou sol bémol. Le système des Allemands, qui ont conservé les lettres boétiennes en y joignant les syllabes es si la note est bémolisée, is si elle est diésée, est plus complet. En solfiant, G signifie sol, Gis sol dièse, Ges sol bémol. Mais ces syllabes ont le tort de n’être pas d’une articulation facile pour le chanteur, et d’ailleurs notre manière de solfier est trop entrée dans les habitudes pour qu’on puisse songer à la remplacer maintenant par une autre, fut-elle réellement préférable. H. Quittard.

SOLMS. Rivière d’Allemagne, affl. de la Lahn, qui a donné son nom aux comtes, puis princes de Solms, qui résidaient à Braunfels, dans le Wetterau. Ils remontent au comte Maynard de Solms qui vivait en 4429, se son divisés en deux branches (1409), Braunfels et Lich, elles-mêmes subdivisées. La principauté fut médiatisée en 180(3. Citons : le comte Eberhard de Solms-Sonnenwaldc, né le 2 juil. 4825, ambassadeur d’Allemagne à Madrid (1878- 87), puis à Piome (1887-93) ; le comte Hermann de Solnis-Laubach, né à Laubach le 23 déc. 4842, professeur à l’Université de Gœttingue (1879), puis de Strasbourg (4888), botaniste distingué.

Bibi.. : Comte de Solms-Lauhach, Gesch. des Grafcn und Fii.rstenha.U8es Solms ; Francfort-sur-le-Main, 1865. SOLMS (M me de), femme de lettres française (V. Bianc [Thérèse]).

SOLMS (Marie de) (V. Rute).

SOLNAN. Rivière du dép. de Saône-et-Loire (V. ce mot, t. XXIX, p. 483).

SOLNHOFEN. Village de Bavière, district de Franconie moyenne, sur l’Altmûhl ; 1.200 hab. Ruines d’une abbaye bénédictine fondée en 743 par l’ermite Sola, sécularisée en 4534. Vastes carrières exploitant les schistes de Solnhofen, bancs supérieurs du calcaire jurassique, d’où l’on tire des pierres lithographiques, des dalles, etc. On y a trouvé, parmi d’autres beaux fossiles, VArehœopteryx. SOLO. Ce mot italien, francisé depuis longtemps, désigne les parties d’une composition musicale où un seul instrumentiste ou un senl chanteur, soutenu d’un simple accompagnement, est chargé d’exposer la mélodie. On disait communément récit autrefois au lieu de solo, le terme italien ne s’employant qu’au cas où une simple basse continue, sans aucun trait d’orchestre, constituait cet accompagnement. Aujourd’hui, ce qui caractérise proprement le solo, c’est bien plutôt l’importance de la partie récitante dans l’économie de l’ensemble que le nombre plus ou moins grand d’instruments qui lui font cortège. Dans la musique dramatique, toutes les parties des voix, les chœurs exceptés, sont en solo : dans les concertos, l’instrument principal est aussi un soliste et cependant, dans les deux cas, le rôle de l’orchestre est souvent bien plus complexe et plus important que ne le serait un simple accompagnement. L’emploi du solo dans la musique ne remonte pas plus haut que l’époque ou la basse continue fut mise en usage. Dans l’art polyphonique, bien qu’il dût arriver souvent que les parties diverses d’une pièce à plusieurs voix fussent exécutées par des chanteurs seuls à faire leur partie, il n’y avait point de solo au sens propre : aucune partie n’imposant, par-dessus toutes les autres, sa prééminence.

Quand, à l’orchestre, des instruments réunis d’ordinaire par groupe tels que les violons, altos, violoncelles, un ou deux se détachent exceptionnellement, on leur applique aussi le nom d’instruments soli. Souvent, dans la musique moderne, quelques-uns de ces instruments exécutent une partie spéciale ou en doublent d’autres tout différents. Cet effet d’instrumentation, dont on a peut-être quelquefois abusé, est souvent d’un très heureux effet. SOLOGNE. Pays de France (V. Cher, Loiret, Loiret-Cher).

SOLOGNY. Com. du dép. de Saône-et-Loire, arr. et cant. (N.) deMâcon ; 788 hab.

SOLOGOÏ. Ville de Mongolie (V. ce mot, t. XXIV, p. 65).

SOLOI. Ville antique de Cilicie, à l’O. de Tarse, colonisée par les Achéens et les Rhodiens ; l’incorrection du langage de ses habitants devint proverbiale et donna naissance à l’expression de solécisme. Détruite par Tigrane et restaurée par Pompée, elle prit le nom de Pompeiopolù.

SOLOIRE. Rivière du dép. de la Charente (V. ce mot, t. X, p. 622).

SOLOLA. Ville du Guatemala ; ch.-l. de département, située à 2.446 m. d’alt., sur la rive N. du lac Atiilan ; cette rive est une terrasse de débris porphyriques dont la décomposition a donné une couche d’argile jaune, en formant une falaise à pic de 600 m- de hauteur ; à l’E, et à