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— 1-251 le seul signe qui dislingue cette lettre de l’F minuscule. La base de l’S longue se termine toujours en ligne coupée ou en ligne pointue et se prolonge presque toujours au-dessous de la ligne de l’écriture, jusqu’à l’époque carolingienne. A partir de la fin du x u siècle, la base de l’S repose généralement sur la ligne de l’écriture et se replie légèrement vers la droite. L’S longue a donné lieu à plusieurs ligatures de lettres qui sont restées très longtemps en usage, notamment celle de s et /. Dans les écritures irlandaise et anglo-saxonne, l’S longue diffère souvent à peine de l’R. Toutes les formes de la cursive, jusqu’au xn e siècle, dérivent de l’S longue. Les formes de la minuscule sont également toutes dérivées de l’S longue jusqu’au ix° siècle. La forme d’S minuscule qui dérive de l’écriture capitale (s) ne passa, d’une façon régulière, dans l’écriture minuscule, qu’au x e siècle seulement. Elle y fut d’abord introduite, soit à la fin des lignes, soit à la fin des mots, principalement dans les abréviations surmontées d’une barre horizontale, comme EPS (episcopus). Cette nouvelle forme d’S minuscule resta en usage simultanément avec l’S longue. La minuscule irlandaise et la minuscule anglo-saxonne sont au nombre des écritures qui adoptèrent de très bonne heure la petite s de forme capitale. Les proportions de l’S restèrent incertaines jusqu’au xm e siècle. La moitié inférieure de la lettre n’avait pas toujours, comme l’S romaine moderne, un peu plus 3. ÉCRITURES DITES NATIONALES Mérovingienne . Lombarde Visigothique Irlandaise . . Anglo-saxonne Capitale (9rwmz 3 Cu/Uioe 1%’inxucuLt t £ xs S v <r S S V 7 SIX s r s EX$ s f r fr s d’amplitude que la moitié supérieure, et le rapport était souvent inverse (V. tabl. n° 2, 2 e et 3 e fig. de la minuscule du x° siècle). Dans les écritures gothiques, l’S majuscule eut souvent ses deux extrémités terminées par des fioritures dirigées vers l’extérieur et par de gros points saillants. La partie médiane de la lettre fut dirigée, tantôt diagonalement de gauche à droite, tantôt horizontalement ou légèrement relevée vers la droite. Les deux extrémités de la lettre se replièrent, de sorte que l’S eut souvent la forme d’un ovale complètement fermé, avec des appendices au côté droit supérieur et au coté gauche inférieur. Dans les lettres à miniatures ou historiées, l’S fut souvent divisée en deux compartiments superposés qui donnèrent lieu à des miniatures doubles (V. le frontispice), Dans la minuscule et dans la cursive gothiques, il y eut trois formes d’S simultanément en usage. La lettre S est, avec la lettre R, une des lettres dont l’histoire paléographique est la plus compliquée. Les Bénédictins ontdressé un tableau où ils ont montré que l’S a pris la même forme que presque toutes les lettres de l’alphabet latin et qu’un certain nombre de lettres de l’alphabet grec (Dom de Vaines, Dictionnaire raisonné de diplomatique, 1775, t. II, pi. 28 et pp. 234-36). L’S minuscule proprement dite (s) se développa principalement au xn e siècle. Dans le courant du xm e siècle, elle se referma et prit graduellement une forme très voisine de celle du chiffre 8 tracé plus ou moins irrégulièrement. L’S minuscule gothique du xiv° siècle se décompose en plusieurs petites lignes droites, au nombre de 8, 6 et 4, se coupant en formant des angles et placées symétriquement de chaque côté d’une diagonale traversant le milieu de la lettre de droite à gauche et se prolongeant souvent en dehors. Au xv c siècle, l’ancienne S minuscule est