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même ordre de travaux, le théorème qu’il a énoncé en 1884 et qui permet de ramener, dans tous les cas possibles, l’étude des fonctions non uniformes à l’étude bien plus facile des fonctions uniformes. En algèbre, il est entré dans le détail des propriétés des substitutions linéaires et il a abordé, Le premier, la question de la résolution d’un nombre infini d’équations linéaires dépendant d’un nombre infini de variables. En arithmétique, il a dirigé exclusivement ses recherches vers la théorie des formes, formes quadra- < i formes cubiques, signalant entre la théorie des nombres, à laquelle il a appliqué les méthodes infinitésimales, et celle des fonctions fuchsiennes un certain nombre de points de contact et introduisant une fois de plus dans la science une notion nouvelle, celle des invariants arithues. En mécanique céleste, il a signalé plusieurs solutions originales du problème des trois corps. Il a recherché, d’autre part, quelles sont les figures d’équilibre d une ma ;se fluide soumise à diverses influences, el il a ajoute aux deux formes ellipsoïdales depuis lonj connues une infinité d’autres formes, dont une est en équilibre stable. Il a montré, en même temps, que cet équilibre n’est possible que si la vitesse de rotation dépasse une certaine limite et, de ce principe, il a fi il aux anneaux de Saturne une application tendanl à confirmer l’hypothèse de Trouvelot, qui les considère, on le sait, comme constitués par une multitude de petits satellites solides. En physique mathématique, il a proposé des solutions diverses du problème de Dirichlel et de quelques autres problèmes analogues (vibrations d’une membrane, refroidissement d’un corps solidi . etc.) ; mais il s’est surtout attaché, pendant les dix années de son enseignement à la Faculté des sciences, à élucider, au fur et à mesure des expériences et des discussions qui ont eu lieu dan les divers pays, les problèmes les plus délicats d’une branche de la science qui a pris un développement très considérable depuis un quarl de siècle celle qui s’occupe des ondulations de l’éther et des rapports entre les phénomènes électriques

les phénomènes el lumineux (théorie électr agnétique

de la lumière de Maxwell et de Helmholfz, tourbillons de lord Kelvin, oscillations de Hertz, dispersion anormale, théorie de Lorentz el phénomène de Zeemann, etc.).

Nous ne pouvons entrer plus avant dans le d admirables travaux, qui oui consomme, en qui la transformation des méthodes analytiques, préparé* a demi-siècle plus tôt, par Cauchy, et qui, en outre, par plus d’un côté, notamment par les incursions faites dans

le do ine île la géométrie non euclidienne, ont ouvert à

une autre science, l la philosophie des mathématiques, une longue suite d’aperçus nouveaux. Les résultats s’en trouvent consignés dans plus dedeuxeent cinquante mémoires originaux, notes el articles, publiés par lesdivers i e1 périodiques spéciaux : Journal de l’Ecole polytechnique (années 1878 etsuiv.), Comptes rendus del demie des sciences de Paris (1879 el uiv.), Journal de mathématiques pures et appliquées (1881 etsuiv.), Acta mathematica (1882 et suiv.), Malhematische viilen (1882 (i suiv.), Bulletin dt le S i U n matique de France (1883 et suiv.). Bulletin aslrono-

que ( i S.s i et suiv.), American Journal ofMathemt (1885 et suiv.). Annales des sciences physiqt es • turelles de Genève, Revue de métaphysique el de morale. Ri île des sciences, Rendiconti del Circolo i alermo, Ai

des longitudes, I ■

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1 881 t

tait i / ’i ■ 86 (Paris, - ’ursdephy-

me mathématique (Taris, 1890 et suiv., 13 |j thodi ue céL sle (Paris,

1892-93,3 vol.) ; les Oscilla cl iqu

1894) ; la Th orie de Maxwell et les Oscillation, ■ rues (Paris, 1899) ; Théorie du potentiel newt

(Paris, 1899), etc. Il a entrepris, sous les auspices de l’Académie des sciences el avec la collaboration de Cb. Hermite et E. Rouché, l’édition des (Encres coms de Laguerre (t. I er , Algèbre, calcul intégral ; Paris, 1898). Léon Sagnet.

liioL. : H. PoiNCARÉ, Noticesurses ti ai ti lues :

Paris, 1886.

POINCARÉ (Raymond), avocat et homme d’Etal français, cousin germain du précédent, né à Rar-le-Duc le 20 août 1860. Il est fils de Nicolas-Antonin-Hélène Poincaré, inspecteur général des ponts et chaussées en retraite, auteur d’intéressants travaux de météorologie. Il vint faire ses études à Paris, passa son doctoral el sa licence es lettres, se fit inscrire au barreau et, lors de la rentrée des tribunaux, en 1883, prononça, comme premier secrétaire de la conférence des avocats, un Elo de Dufaure (Paris, 1883) qui fui très remarqué. Rédacteur judiciaire au Voltaire de 1883 à 1886, chef de cabinet de M. Develle, ministre de l’agriculture, du ’, janv. 1880 au 31 mai 1887, il se présenta, le 31 juil., dans le dép. de la Meuse, au siège de député laissé vacant par le décès de M. Liouviile, fut élu, comme républicain libéral et antirevisionniste, par 34.984^oix sur 16.069 votants, et, le 22 sept. 1889, aux élections générales, fut réélu, dans l’arr. de Commercy, par 9.644 voix contre 7.297 à M. Gérardin, candidat monarchiste. A la Chambre, où, tout en se tenant à l’écart de tout groupement, il siégea parmi les progressistes, il ne tarda pas à acquérir, grâce à sa laborieuse activité, à son sens profond des affaires et à son remarquable talent de parole, un renom el une autorité con idérables, particulièrement en matière financière, et il fut nomme, dès 1888, rapporteur de plusieurs projets et propositions de lois importants, puis, en 1890 et en 18IM, rapporteur du budget des finances. Rapporteur général du budget en 1892, ministre de l’instruction publique, des beaux-arts et des cubes dans le premier cabine ! Dupuy, du 4 avr. au 25 nov. 18 !J ;>, il fut de nouveau, dans l’intervalle, le 20 août, réélu député, cette fois sans concurrent et avec 14.377 voix, prit, au mois de janv. 1894, comme rapporteur, une part très active à la ilisciissu.ii du projet de conversion de la renie 1/2 °/ , et, le 30 mai 1894, malgré les diflicultés budgétaires du moment, .ii cepta, dans le second cabinet Dupuy, le portefeuille des finances. Il signala son | a sage dans ce département par d’importantes mesures, lit voler par le Parlement une évaluation nouvelle du revenu des parcelles, et, dans le projet de budget de 1895, proposa, en même temps que la suppression de l’impôt des portes et fenêtres el son remplacemenl par une taxe proportionm Ile, la réforme du régime des successions 1(111 a été adoptée, dans son prin- 1 ipe, par la Chambre des députés el qui consiste liellement dans l’établissement d’un droit progressif. Resté, après la chute du cabinet Dupuy, dans le cabinet Ribol (’27 janv. -2 nov. 1895), mais avec le portefeuille de l’instruction publique, il défendit, avec énergie, au mois île juin, en réponse à une interpellation sur l’ingérence d 1 1 lergé dans la politique, les droits concordataires. Il s’occupa, d’autre pari, de la constitution des universités. el ce fut lui qui prépara, sur la question, le projet de loi qu’il eut plus lard la charge de rapporter. Le 12 nov. il fut nommé vice-présidenl de la Chambre, et pendanl les deux années qui suivirent, en 1896 el en 1897, il l’ut maintenu dans ces fom tions. Il a été réélu députe pour la quatrième fois, le 8 mai 1898, ave< I i 176 voix, fs sans concurrent. L’un des leaders du parti républicain progressisti , il en a développé à plusieurs reprises le

aune dans de grands discours, not.iiinuenl mercy, au mois d’août 1896, et au Havre au mois d’oct. 181)7 ; mais il s’est, sur plusieui points au cours des 1 ompagné li 1 eyfus, nette-

ment séparé de M. Méline et îles rallies ; le l6nov. 1811 !’. il a Mite, avec la majorité, l’ordre du jour de confiance