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céments de pharmacologie bieii compliquée : laveh euvoyail l.i maladie el en délivrait ; la prière était le meilleur moyen de guérison, aussi les remèdes étaient-ils peu nombreux el fort simples : la pluparl étaient empruntés au règne végéta] et tirés des matières alimentaires ei des condiments : le mii, l.i bière, l’huile surtout étaient des excipients fort employés ; les fruits étaient .1 lu fois des aliments et des rem des. On lii dans Ezéchiel : •■ Les fruits serviront pour nourrir les peuples et leurs feuilles les guériront ». Les résines, la myrrhe, le baume de Judée, les mandragores, etc., sont cités dans la Bible comme des médicaments. — La conception thérapeutique changea d’ailleurs après le retour il’- la captivité. La science pénétra dans le pays, et le courant grec y introduisit des données plus scientifiques el des médicaments nouveaux. F. Perses. La l’erse avait des documents fort anciens dans li’ Zend-Avesta de Zoroastre, et particulièremenl dans la partie intitulée : Vendldâd, consacrée .1 la médecine. Ici encore los idées religieuses dominent la thérapeutique : l’essentiel était de se rendre favorable le dieu du bien, Ormazd (V. Ahcra Mazda), pour détourner les mauvais esprits envoyés par Aliriinau (V. Am.ka Mainyu). De là des prières et des moyens magiques. Mais cependant l’emploi des remèdes restait encore considérable, et nombreuse la liste des médicaments appartenant à la région (gommes-résines, telles que .1m/ fœtida, Galbanum, Sagapenum, Opium, sac delAllium sylvestre contre la morsure des animaux venimeux) on venus des régions voisines, Inde, Asie antérieure, etc.

— Les mélanges étaient bizarres, les excipients variés, vin, urine de l’homme ou des animaux, particulièrement de la vache. Tel fut la pharmaceutique des premiers âges. La Perse fut, au temps tic Cyrus, dans une période de prospérité qui y attira force étrangers, Grecs, Indous, et qui mêla aux données primitives beaucoup île notions scientifiques et des éléments de développeineni que nous suivrons plus loin, lorsque nous nous serons occupés du mouvement des sciences pharmaceutiques clans les régions européennes.

-1° Les Médicaments chez les Gkecs et les Romains. ■ A. Grèce. C’est en Grèce que nous verrons s’épanouir la science dans toute sa liberté. Cependant, ici comme au début de toutes les civilisations, la religion joue tout d’abord le rôle prépondérant, la thérapeutique est un mélange d’incantations, de prières, d’hymnes et de remèdes parfois très efficaces. Orphée est à la fois musicien, poète el médecin ; Galien lui attribue un livre sur la préparation îles médicaments ; Mélampe, qui jouit dans l’Argolide de la même réputation qu’Orphée en Thrace, guérit Iphicus avec des médicaments, et la folie des filles de Prêtas avec l’hellébore. Ce sont les dieux qui, dans les sanctuaires mystérieux, rendent les oracles, et, par la bouche de la prêtresse inspirée, indiquent les remèdes à employer : les temples sont le théâtre des guérisons, et le malade témoigne par des sortes cYex-voto sa reconnaissance envers les dieux. mais en même temps son désir d’être utile à ses concitoyens en transcrivant le remède qui l’a délivré de ses maux. Ainsi, l’esprit d’observation, qui va se développer chez ce peuple privilégié, perce déjà d’une façon inconsciente dans ces pratiques des temps anciens. Un grand nombre d’inscriptions nous sont ainsi parvenues. Elles ont été des documents précieux pour les médecins des tiverses écoles. Puis des applications plus directes à l’art le guérir sans intervention de formules magiques nous sont indiquées ; des personnalités à demi légendaires, telles que le centaure Chiron, forment des élèves dont les poèmes du temps et particulièrement les chants homériques nous disent toute l’habileté à soigner les blessés de leurs armées. Quels sont exactement les remèdes calmant la douleur, les vulnéraires fermant les plaies qu’employaient Machaon, Podalyre, Achille et Patrocle ? 11 est bien difficile de le dire. Sprengel et bien d’autres après lui mil dressé le catalogue des plantes citées par Homère, la Flora Hotntrm, m. us dans cette liste il se trouve bien peu de plantes réellement officinales et il est difficile de [es identifier exactement. Deux espèces en particulier, le Molyei le Nepenthesoai été l’objet de discussions nombreuses. I.e V"/’/ est-il un Mltiini. b- Piepenihes, l’opium que connaissaient déjà les Egyptiens et qu’Hélène .jurait . d’eux en abordant sur leurs cotes ’ Rien n’es ! plus 1 problématique.

D’autre part, les sectes philosophiques qui ont précédé Socrate 8e sont plus OU moins occupées île médecine : Thaï s, Démocrite, Empédocle.Pythagore.etc., ne négligent ni l’étude des maladies, ni ceÛe des remèdes ; il reste cependant bien peu de notions pharmacologiques de ces recherches spéculatives plus qu’expérimentales. Pythagore avait appris des Egyptiens l’usage d’un certain nombre de médicaments ; il connaissait la scille et les propriétés de plusieurs des remèdes dans la composition desquels entraU cette plante ; il vantait le chou, la moutarde, el 1 pythagoriciens employaient b-, remèdes externes sous des formes variées : lotions, fomentations, onguents. Les philosophes eurent donc une mfluence marquée sur la médecine ei la pharmacologie ; ils eurent surtout le mérite de la faire sortir de l’intérieur des temples et des lieux île mystère.

B. Hippocraie ci ses successeurs en Grèce. Quand Hippocrate, profitant des observations accumulées dans les sanctuaires et recueillies par les Asclépiades qui en étaient les preires, apporta dans la médecine la vraie méthode scientifique, la pharmaceutique prit un nouvel essor. En extrayant de ses divers livn s les moyens thérapeutiques employés par lui. on a composé une liste approximative des drogues utilisées el des luîmes pharmaceutiques sous lesquelles elles furent prescrites. Les animaux fournissaient les cantharides, la bile et la chair de plusieurs animaux ; le règne minéral, des préparations de cuivre, des sels variés ; le règne végétal, de nombreuses espèces. On n’avait pas de sudorifiques directs ; les narcotiques étaient surtout l’opium, la mandrag lajusquiame ; les fébrifuges, l’absinthe, la petite centaurée ; les vomitifs, l’asarum, l’hellébore blanc et l’hellébore d’Antycire ; les purgatifs, la mercuriale, les baies de Guide, lélaterium, la coloquinte, la scammonée, etc. Quant aux formes d’administration, c’étaient pour les médicaments externes les fomentations, les fumigations humides ou sèches, les gargarismes. les huiles et les onguents, les huiles composées par infusion de plantes, les cérats faits d’huile et de cire, les cataplasmes ; pour tes médicaments internes, les décoctions et les infusions de plantes végétales dans lesquelles on délayait des poudres, les jus de plantes, les mélanges de vin. d’huile, de miel, de vinaigre ou d’autres liquides simples et composes. On employait aussi des préparations solides, extraits, gommes, résines, poudres, le tout mêlé avec du miel et d’autres ingrédients ; ou leur donnait des formes variées : celle île collyres, masses longues, analogues aux suppositoires et aux pessaires ; celle de nos trochisques ; enfin des éclegmes, médicaments mous que l’on suçait et avalait lentement ; on employait aussi les mellites, les oxymels, enfin, les condits, mais non les sirops, qui ne furent apportes que par les Arabes. Toutes ces préparations étaient faites par le médecin ou ses aides ; la pharmacie était encore confondue avec le médecine.

Apres Hippocrate. des philosophes de premier ordre, Platon et Aristote, comprirent la médecine dans le cercle de leurs éludes ; Aristote avait même au commencement de sa carrière vendu des médicaments comme rhizotome. mais ses efforts se portèrent surtout sur l’histoire de^ animaux et il fut plus naturaliste que médecin. Théo phraste, son disciple, étudia les plantes, mais lui aussi fut surtout botaniste et très peu pharmaeologue ; aussi la matière médicale n’a-t-elle pas grand profit à tirer de la liste de plantes, données pai Sprengel, d’après ses ouvrages. C’est dans l’école d’Alexandrie, a la cour des