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PHALANSTÊKr

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tion el ateliers, le groupement des ateliers selon l’affinité des travaux, Il centralisation des services de communication el il échange sonl les caractères les plus frappants de sa disposition.

Organisation phalanstérienne di horde. — La propagation phalanstérienne. Klle se fera, avec une extrême rapidité, par deux voies : l’imitation, car l’œuvre sera parfaite, el la colonisation, car elle produira surproduction el surpopulation. Fourier estimait que la propagation dans le monde serait achevée en cinq ans. Relations et organisation. Les premières relations entre les phalanstères s’établironl par l’échange el par les voyages. Les voyages rendront universels les progrès locaux ; l’échange universel tendra h organiser la production du monde ; une organisation du travail du monde sera possible. Larépartition des travaux sera faite rationnellement aux phalanstères appropriés ; la division du travail scia assurée cuire ions les phalanstères ; quand il s’agira d’entreprises considérables qui exigeront l’emploi (lésinasses. îles années industrielles seront formées avec les volontaires du monde, et feront des campagnes d’intense coopération. Ainsi se réalisera l’unité du monde. L’adoption d’une lamine unitaire l’achèvera, et le mécanisme énorme, exact el simplifié d’une administration unitaire en réglera la prodigieuse économie. Voies et moyens. Institutions transitoires. Le phalanstère /l’essai. Les difficultés d’exécution de l’organisation phalanstérienne sonl évidentes. Sans r pter le mauvais vouloir de gouvernement de tout Etat dans lequel sera choisi le terrain (l’épreuve, il faillira prévoir deux dangers : d’une part, l’influence mauvaise des voisins, non organises en phalanges ; d’autre part, la mauvaice disposition de ; isscius mal prtp îr es iu rsgimt du phalanstère ; en particulier, l’absence d’éducation sociétaire et d’attraction passionnelle sera un péril grave. Etant données ces difficultés, la nécessité d’un phalanstère d’essai, provisoire et spécial, s’impose. Ce phalanstère ne comprendra que 500 à 1.000 membres ; de purs salariés leur seront adjoints ; les travaux seront organisés surtout en vue de l’agrément ; le commerce sera conservé d’abord ; la famille ne subira aucun bouleversement ; le gouvernement subsistera, plus ou moins réduit. Un devis exact peut être établi pour le phalanstère d’essai, dont les frais s’élèveront à ï millions.

Institutions transitoires. Une série d’institutions a été imaginée par Fourier pour préparer et faciliter l’installation du phalanstère, et pour servir de transition entre le régime présent et le régime de l’avenir. Ce sonl : 1° des établissements de consommation ; i° des établissements d’épargne et de crédit, sous forme de banques populaires ; 3° des établissements de prévoyance et de placement : assurances, agences de placement ; 4° des établissements d’échange, pour permettre les communications directes entre producteurs ; .Viles établissements île production ■ colonies agricoles, fermes modèles, comptoirs communaux sous forme d’entrepôts avec entreprises agricoles et industrielles annexées. — Os institutions diverses ont des caractères communs : elles appliquent chacune une partie des règles qui seront appliquées toutes à la fois dans le phalanstère, el elles font appel à l’esprit d’initiative el d’association qui en dirigera la vie. Elles ne sont pas assez parfaites pour durer, mais elles sont nécessaires pour amasser les matériaux et assurer les fondements (l’une œuvre qui dure.

Les essais pratiques dans l’école de Fourier.

— La Réclame. — Dès son second ouvrage, le traité de P Issociation domestique agricole (1822), Fourier l’organise :

il fait appel au fondateur éventuel, prince, philanthrope, 

ou banquier. Dix ans plus tard, ses disciples la reprennent ; ils fondent un journal, le Phalanstère (1832), multiplient les publications, font des campagnes de conférences à Paris el en province : ri. i ; Je tout cela ne dure, mais, des la fin de 1832, le premier essai pratique est lente. Ii Phalahstebi de Corde. — Les fondateurs furent deux propriétaires dévoués a la doctrine de Fourier, De vay l’alné, el Baudet-Dulary, député. Lear part de fondation fui le domaine de Condé—sur-Vesgre, ont. d’Houdan (Seine-et-Oue). Leur zèle était grand, et celui de leurs amis uel’étail pas moins : mais on ne trouva que 500.000 te alors que le capital racial était fixe i 1 .200.000 fr. ; on éprouva des retards ; on eut affaire i la mauvaise volonté du gouvernement, qui lit si longtemps attendre son autorisation pour li aété anonyme a fonder qu’il fallut s’en passer, el faire une commandite. Les premiers projets d’organisation furent conformes 1 la doctrine de Founer : on s’en écarta peu a peu. et assez iie, sans doute parce que les difficultés matérielles qu’on rencontra lin-ut fléchir la foi théorique, lussi, eût-elle réussi, l’œuvre de tonde n’aurait pu être mise an compte de Fourier : au reste. H ne tarda pas a en trouver la direction fautive, le déclara, s’en tint éloigné, ei proclama qu’il n’y était pour rien. Mais dans les conditions OU elle naquit et se développa, e||e ne pouvait p.p> réussir : on ne lit que quelques défrichements et quelques constructions, lies 1833, on cessa les travaux. Les derniers projets. — lin IK’iT el 18/JH, les rédacteurs de la Phalange reprirent l’idée d’un phalanstère enfantin que Fourier avait exposée lui-même avec faveur a plusieurs reprises ; ils formèrent le projet d’une sorie lYiustiint agricole, industriel et scientifique, avec éducation intégrale selon les principes du maître : ce projet ne fui pas réalisé. En même temps, ils (entèrent de ranimer l’entreprise de Coude ; on se remit au travail : de nouveaux (dans furent dressés : en vain, car l’entreprise fut définitivement abandonnée. — On ne peut pas considérer connue des tentatives phalanstériennes celles d’Arthur Yoiing el de .M"" Catti de (iainoiiil qui, de îXii a I s ; t . dirigèrent une exploitation agricole à Château-lès-Clteaux, sans aucun appui des disciples de Fourier, et sans succès : ni celle du capitaine Gautier, qui fonda à Saint-Denis-du-Sig, en Algérie, une société agricole de production, encore existante, e ! sans caractère spécial.

Les essais pratiques en dehors de l’école de Fourier. — La Colonie do Tk.xs. — Dans le courant de 1839, la Phalange annonça l’établissement, au Texas, d’une colonie sociétaire, sur laquelle on n’a pas de renseignements. — En 1854, Considérant el CantagrelQf. noms) firent au Texas un nouvel essai : mais I entrepris mal organisée, échoua avant même qu’ils pussent songer à lui appliquer les règles du phalanstère. Les Ph al aï stères des Ètats-Unk. — Une propagande active de la doctrine de Fourier fut faite aux États-Unis à partir de ls ;o. Le signal en fut la publication du livre de Brisbane, Social Destiny of Man (1840), qui était un résumé de la doctrine et un appel. Autour de lui se groupèrent un certain nombre d’hommes el de femmes de la classe cultivée, malheureusement plus rélés que capables d’organiser et de diriger des entrepris -Aussi bien se proposèrent-ils moins de créer des institutions nouvelles que de renouveler, avec l’esprit de Fourier. d’anciennes communautés, dont la plupart avaient été fondées par des sectes religieuses, et dont beaucoup avaient déjà reçu, on ne sait au juste par quelle voie. l’influence des doctrines de Fourier : ils en transformèrent un grand nombre en phalanges. Plusieurs de ces phalanges furent prospères, notamment Brook Farm Pha~ lanx, Wisconsin Phalanx,North American Phalanx ; cependant aucune d’elles, et même de celles-là. ne dura : plusieurs . furent détruites par des incendies : d’autres eurent à souffrir de l’ingratitude du sol et de l’insuffisance des capitaux : toutes furent mal organisées. Au reste, la pari qu’elles faisaient aux procédés phalanstériens restait petite, el l’esprit en était purement chrétien el protestant. Les juger comme des phalanstères véritables serait une erreur. Leur succès n’eut pas fait la