SCOLOPENDRE — SCOPAS
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Scolopendre officinale .
SCOLOPENDRE. I. Botanique.— Genre de Fougères de la famille des Polypodiacées, tribu des Aspléniées, à sores distribués en groupes linéaires, obliques par rapport à la nervure média-
ne, d’un brun
noirâtre à la ma-
turité, à frondes
entières, oblon-
giîës lancéolées,
ayant de 30 à
(il) cefttim. de
longueur, d’un
vert luisant, avec
partie centrale
blanchâtre. Ces
Fougères, très
i h m in unes, con-
nues vulgaire-
ment sous le nom
de langue de
bœuf, de cerf,
de chien , sont
très ornementa-
les et font un
bel effet déco-
ratif. La Scolopendre officinale vermifuge, employée aussi contre les brûlures, croit dans les fentes de rochers, sur les vieux murs, les ruines, les sols calcaires de préférence et non sur les sols granitiques. La culture (le semis surtout ) fait varier à l’infini son polymorphisme et dans les conditions les plus heureuses. D r Henri FoURNir.n. IL Horticulture. — Cette plante croit, sur les rochers ombragés et humides, entre les pierres des vieux nuits ; le milieu de culture qui lui convient est, par suite, indiqué par ces stations. On la dispose sur rôcailles, à l’abri de l’action directe du soleil, ou en pleine terre sous l’ombrage des arbres. Elle demande une bonne terre franche, bien drainée et fraîche. La Scolopendre est une plante curieuse et dont la fraîche verdure n’est pas sans agrément. Sa souche, divisée et mise en place à la fin de l’hiver, sert à la multiplier ; on l’obtient aussi de ses spores semées au printemps, sur terre de bruyère humide, en pots ou en terrines. G. Boyer. SCOLYME (Bot.) (V. ÀRTiCHAÙî). SCOLYTE (Scolytus Geoï.).î. Entomologie.— Genre dé Coléoptères tétramèresde la famille des Xylophages, tribu des Scolyites, caracté-
rise par un corps très
épais, convexe en des-
sous et déprimé en des-
sus, la tète en forme de
museau très court, les
antennes à funicule de
cinq articles, termi-
nées par une masse
ovalaire , le corselet
oblongjtrès grand, les
élytres tronqués, assez
courts, l’abdomen brus-
quement coupé en ar-
rière et garni de tu-
bercules chez les mâles,
les jambes comprimées
et terminées par un
crochet. Ces insectes,
ainsi que leurs larves, causent un dégât très préjudiciable à quelques arbres des familles des Amentacées et Rosacées dont ils perforent l’écorce tout à l’entour. Il convient de signaler : S. Deslriictor 01. sur 1rs bouleaux, .s. Pygmœus F. sur les ormes, 5. multistriatus Marsh, sur le chêne. P. Chrétien.
II. Paléontologie. — Des Scolytides des genres Pla~ typus, Scolytus , Hylurgus, Hylcsinus, et des larves Bois de charme rong-é par le Scolytus Cixrpini Ratz. de ce dernier genre, sont connus dans le tertiaire, notamment à Aix (Provence) et dans l’ambre de Prusse. E.Trt. SCOMBER (Ichtyol.) (V. Maquereau). SCOM BRIDES (Ichtyol.) (V. Maquereau). SCONERLOCH. Ancien nom de la Pôvtroie (V. ce mot).
SCOPAS, sculpteur grec du iv e siècle av. J.-C. L’on sait peu de chose sur sa vie. Le grand nombre de ses a’uvres et la diversité des lieux où elles se rencontraient nous prouvent seulement qu’il eut une carrière très active, que sa renommée fut aussi grande de son vivant qu’après sa mort, et qu’il mena, comme beaucoup d’artistes grecs, une existence assez nomade. Né à Parus, il était fils d’Aristandros ; artiste lui-même, à la fois descendant et ancêtre d’une lignée d’artistes. Pline place sa pleine activité vers 4*20. C’est plutôt sa naissance qu’il faut fixer à cette date, car en 352, il travaillait au mausolée d’Halicarnasse. Né en 420, il aurait eu alors soixante-huit ans, ce qui est vraisemblable. Il est probable qu’il émigra très jeune dans le Péloponèse avec son père et travailla d’abord sous la direction de celui-ci. On le voit successivement à Tégée, en Attique, en Asie Mineure. Sa carrière parait donc pouvoir se partager en trois périodes. A la première se rat lâchent les œuvres suivantes : à Elis, une Aphrodite Pandemos, en bronze, montée sur un bouc et que l’on croit reconnaître sur des monnaies d’Elis. Ce type s’opposait à [’Aphrodite Ourania, ou céleste, de Phidias, placée dans le même temple. A Argos, une Hécate. A Gortys d’Arcadie, un Asklépios, une Ilygie. Puis il est appelé par les Tégéates qui lui confient de grands travaux. Il construit et décore le temple dWthâna Aléa, destiné à remplacer l’ancien temple détruit par un incendie en 395. Il fit concurremment usage des trois ordres dorique, ionique, corinthien. Le temple d’Athèna Aléa était, au dire de Pausanias, le plus beau et le plus orné de tout le Péloponèse. Il y avait placé une Hygie et un Asklépios et tout au moins composé les groupes des deux frontons : à l’E., une Chasse dti sanglier de Calydon , avec un grand nombre de personnages ; à l’O. , le Combat d’Achille et de Téléphe. Le musée d’Athènes possède des fragments de ces frontons : la tète du sanglier, très énergique, et deux têtes de jeunes gens, pleines de vie et de pathétique, traitées en outre avec une solidité qui rappelle la manière de Polyclète.
La seconde période parait être remplie par un long se jour en Attique. Les œuvres qu’il exécuta alors sont mal connues et seulement
par les textes. Pour
le temple des Furies
(£ ;p.va(), près de
l’Acropole, il avait exé-
cuté deux Èrinnyes.
De l’At tique, on avait
apporté à liome plu-
sieurs statues de Sco-
pas. Dans le jardin de
Servilius était une Hes-
lia assise ; Àsinius
Pollion avait acquis et
apporté à Rome des
Canéphores ; on
voyait dans la même
ville un Her)nès et
une très célèbre Bac-
chante déchirant un
chevreau, pleine de mouvement et de passion, à en juger par les éloges que lui décernent les poètes de YAnthologie : Auguste avait enlevé à lUiammonte et placé dans son temple d’Apollon, sur le Palatin, un Apollon cytharède, que l’on retrouve très probablement sur une monnaie de Néron. Rome possédait encore quelques figures dont nous ignorons l’origine : un Ares colossal, placé dans le temple consacré à Mars par L. Junius Brutus Gallicus (138-136