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SCANDINAVIE

sur eux. Ils n’ont pas encore une musique proprement nationale, c.-à-d. s’inspirant des traditions mêmes du peuple et sachant mettre à prolil le précieux trésor des mélodies populaires — il faudra attendre l’époque contemporaine pour que les compositeurs s’avisent d’utiliser les richesses qu’ils ont là sous la main, — mais ils auront des artistes estimables, supérieurs même quelquefois, qui tiendraient une place honorable dans les écoles étrangères dont ils suivent les traditions. Il suffira de citer l’admirable organiste Buxtehude (1 635-4707), qui ne fut pas seulement un exécutant remarquable, mais dont les compositions ont contribué pour une large part à créer la personnalité du grand Bach ; Niels Hansen, qui fut surtout un théoricien ; Heinrik Rung, compositeur d’opéras ; Kuhlau (1786-4832) le premier qui, bien qu’Allemand de naissance, ait songé, dans ses drames, à s’inspirer des thèmes populaires. II. Quittard.

En Islande, dès le xvi e siècle, l’évèque Erasme Willadson compose, ou introduit tout au moins dans l’Ile, des chansons à deux voix, dont l’harmonie s’est conservée jusqu’à nos jours. Ce a’ est cependant que dansla seconde moitié du xix siècle qu’y a été inaugure le chant à quatre parties par un charpentier, doué d’un réel talent musical, llelgi Helgasson. A côté de lui, le pasteur Bjarni ïhorsteinson a rendu de sérieux services au développement du chant dans sa patrie par la publication d’un recueil de mélodies islandaises. Les chansons populaires sont nombreuses et, pour bizarres qu’elles puissent paraître parfois à nos oreilles modernes, non dénuées de charme. On exécute actuellement dans la perfection à Reykjavik des chœurs de Grieg, deKjerulk, etc., et les derniers vestiges de l’art musical du moyen âge disparaîtront peu à peu (li. Filet). En Norvège, les chants populaires sont nombreux aussi et plusieurs sont d’une grande originalité : on les chante à la danse ou à la veillée aux sons du violon de Hardanger ou du langeleik, sorte d’instrument à corde avec caisse de résonnance. L.-M. Lindeman (1842-87) a le mérite d’avoir, le premier, songé à les recueillir : il a ainsi sauvé de l’oubli des centaines de chants nationaux. A côté de la musique populaire, la musique savante a pris en Norvège, au xix e siècle, un rang très élevé : le goût du chant — en ce pays où les voix sont fort belles — et de la musique d’orchestre s’est développé dans les diverses classes de la population, et les chœurs d’étudiants norvégiens sont dignes de leur réputation. Pour ne pas être nombreux, les compositeurs n’occupent pas moins une place importante parmi les musiciens contemporains. Avant Edvard Grieg (né en 1843), l’illustre auteur de la musique de Per Gt/nl et de tant de lieder d’une exquise originalité et le plus national des compositeurs norvégiens,’ HafdanKjerulf (1815-08) : I.wder : Collège nuptial de Hardanger, Winter Hjelm (né en 1837) : lu Lumière, cantate, Richard Nnrdraak (4842-66) : Maria Stuart,ieB}ôrnson,Chanl national norvégien, avaient produit des œuvres d’une réelle valeur. Les contemporains de Grieg : Johan Svendsen (né en 1840), chef d’orchestre à l’Opéra de Copenhague et Johan Selmer (né en 1844) : V Année terrible 1870, ont écrit des ouvrages symphoniques, des rhapsodies et des chœurs d’un style très riche et brillamment instrumentés. Comme symphonistes, musiciens dramatiques et auteurs de lieds, se sont distingués de notre temps : Olaus A. Grdndhal (né en 1847), Iver Holler (né en 4850) : Gmtz de lierliohingen, Johan Haarklou (né en 1847) : le Bon vieux temps, opéra, Ole Hansen (né en 1850), Christian Sinding (né en 4856), Gerhard Schjerderup (né en 4859) : la Vigile, suite pour orchestre, Catharinus Elling (né en 4858) : les Cosaques, opéra, Johan Halvorsen (né en 1864) : Vasantasena, Sigurd Lie (né en 1871), etc. Le plus célèbre des virtuose» norvégiens est le violoniste Ole Bull (1810-80), le roi du violon ; après lui, les pianistes Thellefsen (1823-74), Edmund Neupert (1832-88) et M"" ? Agathe Grbndahl (née en 1847), qui est aussi compositeur, occupent une place fort honorable. Parmi les cantatrices, on citeM mes Oselio-Bjdrnson (née en4859) et Ellen Gulbranson (née en 1873).

Ce sont les poètes E.-G. Ceijer (f 4847) — excellent musicien aussi — etAf/.elius (f 870), qui, en Suède, eurent les premiers l’idée de réunir les vieilles ehansons populaires et de leur rendre, pour le plus grand honneur de la musique suédoise, la place à laquelle elles avaient droit par le charme de la mélodie et la délicatesse du sentiment. C’est grâce à leurs efforts que la musique suédoise qui, avec ’les O. Âhlstrom (1756-4855) et J.-E. Nordblom (4788-4848), avail suivi docilement les leçons de l’Allemagne, | > ii t acquérir nue originalité véritable, sinon dans la symphonie ou l’opéra, du moins dans la romance et dans les choeurs. Il serait téméraire, sans doute, de nier toute influence allemande chez eux, mais ils sont surtout Suédois les remarquables compositeurs de chants qui se nomment : A. Sôderman (1832-76). A. et 0. Lindblad (4804-78 et 4809-64), J.-A. Josephson (1818-80), Wennerberg’né en 1847) : Gluntarne, le prince Gustave, frère du roi (1827-52), F. Arlherg (1830-06), V. Svedbom (né en 1843), E. Sjogren (né en 1853), et, enfin, Ivar Hedenblad (né en 1851), le directeur distingué du chœur d’étudiants, les Orphei Dràngar (Serviteurs d’Orphée), qui, à Paris et ailleurs, a remporté de grands et répétés succès. Les opéras suédois sont rares ; on peut citer, entre quelques autres : les Frondeurs, de A. Lindblad ; Estrella de Soria, de F. Bervahl (1796-1868) ; la Jeune fille enlevéeparle gnome, de J. Hallstom (né en 1826), un disciple de Meyerbeer et de Gounod ; Harald Viking, le Trésor de Valâemar,de A.Hallén (né en 1846) ; Sueagaldrar, de Peterson-Berger (né en 1867), et Tir/ing, de W. Stenhammar (né en 1 871). Ces derniers, assez nettement wagnériens. Les principaux auteurs de musique symphonique sont L. Norman (1831-84), Hallén, déjà cité comme auteur d’opéra, R. Henneberg (né en 1853), T. Aulin (né en 1866), H. Alfvén (né en 1872), etc. De la Suède sont sorties quelques-unes des cantatrices les plus célèbres du ix e siècle : Jenny Lind (1820-87), M"’ c Michaeli (1830- 75), Christine Nilsson (née en 1843), d’autres encore, dont la réputation grandit chaque jour, ou connues surtout dans leur patrie : Sigrid Arnoldson (née en 1861), M me Ellen Gulbranson (née en 1863), M me Carolina ustberg (née en 1853), etc. Th. C.

Bibl. : Géographie. — G. Sundbarg, (a Suéde, son peuple el sou industrie ; Stockholm, 1900. — Illustreradt Sverige ; Stockholm, 1892. — Vàrt Land ; Stockholm, 1888.

— Hofberg, Genom Sveriges bygder ; Stockholm, 1882. — Genera.lsta.bcns Karta ôfver Sverige (en cours de publication ) ; Stockholm. — Cohrs’ atlas ôfver Sverige ; Stockholm, 1699.— Konow et Fischer, la Norvège ; Christiania, 1900.

— G. S.etren, (es Rivières de la Norvège ; Christiania, 1900. — Y. Nielsën, Reisehandbooh over Norge ; Christiania. , 1900. — J.-E. Kraft, Topografisk-StaMstih Beshrivelse over Kongerihet Norge ; Christiania, 1820-35 et 1838-42, 6 vol.

— O.-.l. Broch, le Royaumede Norvège et le Peuple norvégien ; Christiania, 1878.— Norges Land og Folk, Topografisk-Statistih beshrevet (en cours de publication) ; Christiania. —G. y. Mayr. Statislili undGesellschaftslehre, II ; Fribonrgen-lirisgau, 1897. — Norges officielle Statistik (en cours de publication) ; Christiania. — Topografisk Karl over Kongerihet Norge ; Christiania.— Commermeyers Lommereisekart over Norge ; Christiania, 1899. — H.i-.i>eker, Suède et Norvège ; Leipzig, Paris, 1892.

Histoire. — L’Histoire du Danemark d’Allen (tr. IV.), Copenhague, 1878, t. I, contient uni’ bibliographie excel lente de l’histoire du Nord Scandinave. Cf. C.-G. Waumiioi. Tx, Bibliotheca historica Sveo-Gothica ; Upsal, 1801-11, 15 vol. in 8, a sec une table publ en 1889 ; etE. Hildebrand, Srensfta publicationcr af historislia handlingar, dans VHistorish Tidshrift de 1886, pp. 317-367. — Les principales histoires générales de la Suéde sont celles de Geijer, traduite en français parLuNOBLAb en 1810, continuée par F.-F. Carlsson (tr.cn allemand dans lacoll.de Hecrenet Uckert), de Fryxell, Récits de l’histoire de Suède (en suédois) ; S kholm, 1823-79,’ 46 vol., et de Hii.de’ikaind, Illustrerad svensh Historia : Stockholm, 1875-80, 6 vol. — Les principales histoires delà Norvège sont celles de R. Keysrr<h de P.-A. Mo.xcn jusqu’à ta fin du xiv° siècle ; celles de J.-E. SARS,{/ds((/(ouer c/en norske Historié : Christiania, 1873-91, 4 vol., et de O.-A i Iverla.nd, îllustreret Norges Historié ; Christiania, 1887-95, 3 vol., jusqu’en 1814. A partir de 1814,