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SCANDEB-BEG — SCANDINAVIE

Scander-beg mourut peu après, et l’Albanie tomba dans l’anarchie. M. G.

Bidl. : Georges T. Pétrovitch, s runder-beg [Georges l ’astriota , Essai de bibliographie raisonnée. Ouvrages sur Scander-beg écrits en langues française, anglaise, allemande, lutine, italienne, etc. ; Paris, 1881, in-8. — J. von IIammeu, Gescftichfe des osmanischen Reiches ; Pest, 1827- 35, vol. I el II. — Le P. Duponcet, Exploits héroïques du Scander-beg ; Liège, 1854, in-8. — M.-C. Paganel, Histoire de Scander-beg ; Paris, 1855, in-8.— Nicolas Voulitch, Scander-beg ; Belgrade, 1892, in-8 (en serbe). SCAN DICUS(Mus.)(V.PLAiN-CHANT,t.XXVI,p. 4048). SCANDINAVIE. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.— Situation, Limites, Superficie. — La Scandinavie ou Péninsule Scandinave est une région d’Europe située au N.-O. du continent, vaste péninsule que l’océan Glacial baigne au X., l’océan Atlantique à l’O., les détroits danois (Skager Rak, Cattégat et Sund) au S. et au S.-E., la mer Baltique à TE. Elle a une superficie de 770.466 lui. q. et une population de 7.472.948 hab. (1898). Elle s’étend entre 2° 30’ et 28° 20’ long. E., 7 1° 74’ 42" el 53° 20’ 48" lat. N., les points extrêmes étant au N. le promontoire de Knivskjrelodden sur l’Ile de Magerœ, et au S. le Smyge-Heck. Reliée à la Russie du Nord par l’isthme très bas qui s’étend du fond du golfe de Botnie au Varangerfjord, cette vaste péninsule se trouve, de plus, intimement rattachée aux autres pays voisins par un plateau sous-marin qui supporte les dépressions sans profondeur des détroits danois et de la Baltique en rétablissant sous une tranche d’eau de moins de 200 m. sa continuité avec le continent. Dans ces conditions, on ne peut méconnaître qu’un simple gauchissement du terrain, combiné avec des effets subséquents d’érosion marine, a sulli pour déterminer son isolement.

Le versant oriental de la péninsule Scandinave esl occupé par la Suède (Sverige) ; le royaume de Norvège (Norge) occupe le versant occidental.

La Suède forme une figure à peu près régulière avec une longueur (4.000 kil.), quadruple de la largeur maxima (500 kil.), et est entourée de mers à l’E., au S. et en partie à l’O. (golfe de Bothnie, Baltique, Sund, Cattégat et Skager Rak) ; la Suède possède des frontières terrestres du coté de la Finlande au N.-E. où la frontière est formée depuis 1809 par les tleuves de Muonio et Tornea, et du coté de la Norvège à l’O. ou elle consiste dans la ligne de partage des eaux qui sépare au N. les affluents de la Baltique et de l’Atlantique, et au S. les tributaires du Cattégat et du Skager Rak. La Suède s’étend entre 69° 3’ 2" et 55° 20’ 48" de lat. N. et entre 8° 46’ et 24° 49’ de long. E. Le périmètre est évalué à 9.847 kil. (7.624 kil. de côtes, 536 kil. de frontière finlandaise, 4.657 kil. de frontière norvégienne). La superficie de la Suède est de 447.862 kil. q.

La Norvège est comprise entre 74" 7’ — 57° 58’ (cap Lindesna’s) de lat. N. et entre 2° 30’ — 28° 20’ de long. E. La Norvège, qui s’allonge en bordure de l’Atlantique, est, en somme, une terre étroite, très escarpée, plongeant dans le N. vers l’océan Glacial, échancrée dans le S. par le Skager Rak. baignée dans l’O. par les eaux de l’Atlantique septentrional. La superficie du royaume est évaluée à 322.305- kil. q. (dont 12.830 kil. de lacs). La population s’élève à 2.410.000 hab. (1897), c.-à-d. 6,5 hab. par kil. q. Les frontières continentales du royaume (2.340 kil.) à l’E. sout limitrophes de la Suède (sur 1.540 kil.), de la Finlande (sur 750 kil.) et de la Russie (sur 470 kil.). Partant du fond de l’Iddelfjord sur le revers E. du Skager Rak pour se diriger d’abord vers le S., la frontière se recourbe ensuite très brusquement en sens inverse pour venir gagner rapidement la zone des hauts plateaux en recoupant obliquement tout le réseau de rivières dalécarliennes qui viennent se jeter dans les grands lacs de la Suède méridionale. A partir des monts Dofrines, après avoir laissé sur sa droite les hauts massifs du Syltoppen (1.790 m.) et de l’Areskutan (1.472 m.), elle nequitte plus les sommets en ne s’écartant guère de l’axe général de la péninsule, mais sans coïncider avec la ligne de partage des eaux. Son tracé ensuite, entre les pays voisins finlandais, puis russes, devient des plus capricieux. L’apophyse singulière lancée par la Finlande dans l’intérieur même du massif montagneux la refoule si bien vers l’O. qu’elle ne laisse plus entre elle et la cote, en face de cette zone intrusive, qu’une bande étroite, large à peine de 40 kil. Elle la contourne ensuite pour descendre au S.-E. sur le versant oriental jusqu’au 25° de long. E., puis remonter vers le N. ou elle atteint bientôt, près de sa source, la Tana, pour la suivre ensuite jusqu’à Rajala ; à partir de ce point, en effet, juste au moment où cette grande rivière arctique se replie au N. en filant droit vers l’océan Glacial, la frontière tinno-norvégienne, lui tournant le dos, descend tortueuse, indécise, à travers les terres basses de l’isthme de jonction, jusqu’au Pasviq où se fait son raccord avec les plaines glacées du N. de la Russie (toundras). Cette rivière l’entraîne alors à sa suite sur les bords du Varangerfjord, jusqu’à son embouchure, mais, loin de s’y terminer, elle revient pour ainsi dire sur ses pas pour venir rejoindre, après avoir décrit une grande boucle, une seconde rivière laponne, le Gacôbs Elv, où cette fois elle prend fin ; et cela en comprenant comme terme extrême une petite église solitaire qui, dressée sur les rives basses du débouché à la mer de cette rivière laponne, fait pour ainsi dire office de borne-frontière à son extrémité.

Cette frontière, purement conventionnelle comme d’habitude, n’est déterminée dans la topographie par aucune influence qu’on puisse qualifier de directrice ; elle est soumise aux variations que peuvent lui faire subir la fortune des armes ou les conventions politiques ; par exemple sa pénétration actuelle, assez lointaine sur le territoire russe, au delà du Pasviq, correspond à une convention ne remontant guère au delà du commencement de ce siècle (14 oct. 1826), mais, dans la majeure partie de son tracé, notamment quand elle prend sur ces hauteurs, entre Suède et Norvège avec un rejet si marqué vers l’O., une allure sensiblement rectiligne, elle suit fidèlement le trajet d’une zone désertique simplement fréquentée par quelques troupes errantes de Lapons nomades, ou, plus fixes, de Finlandais sylvicoles, mais qui ne parviennent guère à lui fournir plus d’un habitant par kil. q. ; si bien que cette zone, avec son caractère isolant, s’introduit sur l’axe même du dôme de faite Scandinave comme une ligne naturelle de délimitation entre deux pays qui, par suite d’un accord commun («Rigsakt, 1815, »), sont sans doute unis sous un même roi, mais dont les affinités aussi bien que les relations au dehors sont absolument inverses et conformes d’ailleurs à la pente générale du terrain qui entraine l’un, suédois, dans l’Est vers les régions baltiques, l’autre norvégien, dans l’Ouest et surtout dans le Sud où viennent se concentrer les 2/3 de sa population, en face du Jutland danois et de ces pays de la mer du Nord avec qui se font la majeure partie (4/5) de ses échanges internationaux. Ph. B. Généralités et Géologie. — Parmi les grandes régions naturelles de l’Europe, la Scandinavie, avec sa forme péninsulaire d’un type peu ordinaire, constitue sans doute un terme spécial, bien différencié, mais son individualité comme unité géographique distincte ne lui est acquise qu’après séparation, dans le sud, d’un élément qui, construit d’une tout autre façon, forme vraiment une région à part. Cet élément c’est la Scanie.

La péninsule Scandinave, en effet, n’est pas seulement la terre des fjords et des glaciers par excellence dans sa partie norvégienne, celle aussi des longues déclivités et des plaines du enté suédois, c’est encore, dans son ensemble, la vraie terre des gneiss et des granités. Or rien de semblable ne s’observe dans cette Scanie ; avec sa nature surtout crayeuse, son relief insignifiant, ses côte rectilignes, elle représente une sorte d’éperon ajouté après coup au pays suédois et n’ayant avec lui aucune analogie. Ses plaines basses, d’une fertilité qui lui a valu le nom de « grenier d’abondance de la Suède », la localisa-