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SAXO — SAXOPHONE

(Joli —

tante pour l’histoire primitive du Danemark. Son ouvrage se compose de seize livres, dont les neuf premiers sont consacrés à l’histoire légendaire du Danemark, de l’époque du guerrier Dan, qui vivait plus de mille ans av. J.-C, à celle de Gorm-le-Vieux (f 930 ap. J.-C). ; les livres X à XIV vont jusqu’à l’élévation d’Absalon à l’archiépiscopat (1178), et les deux derniers livres traitent de la fin du règne du roi Waldemaret des premières années du règne de Canut VI, jusqu’à la soumission de la Poméranie en 1187 environ. Les sources de Saxo pour la première partie de son histoire (1. I-IV) sont les antiques légendes et les vieux chants danois ainsi que les sagas islandaises : les aventures fabuleuses et héroïques se succèdent, entremêlées de poésies nationales dont les originaux sont souvent perdus, poésies traduites en latin avec une exactitude médiocre, mais suffisante pour qu’apparaisse leur analogie avec les poésies islandaises de la même époque. Saxo est trop crédule et trop indifférent à toute chronologie pour qu’on le puisse considérer comme un véritable historien : chez lui, le môme personnage par exemple reparait à des époques très diverses et parfois finit même par se dédoubler, ou c’est le contraire qui arrive, et deux personnages n’en forment bientôt plus qu’un. Sa théorie mythologique est l’évhémérisme : les dieux ne sont que des hommes habiles, espèce de sorciers qui ont réussi à tromper leurs semblables et à les séduire par leurs supercheries. VHistoria Danica est d’ailleurs absolument remarquable comme peinture des mœurs et de l’esprit du temps, et elle est grandement précieuse par les documents qu’elle nous a conservés de l’ancienne poésie Scandinave. La seconde partie (1. X-XVI) a historiquement plus de valeur que la première. L’auteur s’appuie sur des récits qu’il tient de la bouche d’Absalon et sur ses propres souvenirs : Absalon joue ici un rôle considérable, et le XIV e livre qui lui est particulièrement consacré occupe à lui seul plus d’un quart de tout l’ouvrage. C’est peut-être même par écrire ce livre-là que Saxo a commencé, après quoi il conduisit son histoire jusqu’à son époque dans les livres XV et XVI, puis composa les livres X à XIII comme introduction au livre XIV, et enfin les neuf premiers livres comme introduction générale à toute son histoire. Les manuscrits du moyen âge de VHistoria Danica sont perdus, sauf quelques fragments découverts en partie à Angers. La première édition fut publiée à Paris en 154 i par les soins de Christiern Pedersen. D’autres éditions suivirent en 4534, en 4576. puis,en 4644, celle, très supérieure, de Stephanius, illustrée de notes critiques abondantes, d’une érudition très sûre ; en 4774, celle de Klotz, qui s’appuie sur la précédente ; dans notre siècle, enfin, l’édition excellente de Muller et Velschow (3 vol., Copenhague, 1837-58) et celle de Holder (Strasbourg, 1885), très commode, où l’on trouvera la liste complète des éditions antérieures, des traductions en danois (par Vedel, 4875, par Grundlvig, 4848, 4 e éd., 4880) et de très nombreuses études publiées sur Saxo et son ouvrage. Th. Cart. SAXON-les-Bains. Village de Suisse, cant. du Valais ; 4.389 hab. Située sur la rive gauche du Rhône, non loin de Martigny, à 539 m. d’alt., cette localité était précédemment très connue à cause de son grand casino avec salles de jeu ; les jeux ayant été supprimés en 1S77 par une disposition constitutionnelle fédérale, l’établissement dut fermer. On cultive à Saxon et dans les environs beaucoup de fruits et de primeurs dont il se fait un grand commerce. Sur une colline, église et ruines d’un vieux château.

Eaux minérales. — Les eaux de Saxon sont froides (+24°), bicarbonatées calciques, sulfatées magnésiennes, bromo-iodurées, avec acide carbonique libre, et s’emploient en boisson, bains, bains de vapeur, dans le lymphatisme et la scrofule, les aflections des muqueuses, les ophtalmies, le rhumatisme, la goutte, le goitre, les kystes de l’ovaire, etc. SAXON-Sion. Coin, du dép. de Meurthe-et-Moselle, arr. de Nancy, cant. de Vézelise ; 344 hab. Chapelle-Notre-Dame de Sion, avec statue de la Vierge, but d’un pèlerinage remontant au x e siècle.

Hiol. : Grandkury, Notice historique sur le pèlerinage de Notre-Dame-de-SionVaudemoht, 1850, in-12. SAXON I EN (Géol.). Nom donné, dans la nomenclature de Munier-Chalmas et de Lapparent, au type continental du permien moyen (V. Permo-Carbonifère). SAXONS (llist.) (V. Saxe, (j Histoire). SAXOPHONE. Instrument de musique à anche, inventé par Ad. Sax. Le corps du saxophone est constitué par un tube conique de métal percé de trous, ou la colonne d’air est mise en vibration par une anche de roseau, absolument semblable à celle de la clarinette. Mais, tandis que le tube de ce dernier instrument est régulièrement cylindrique, ce qui le classe tout à fait à part parmi les instruments à anche (on sait que les tuyaux à anche de cette forme se comportent comme les tuyaux fermés et ne peuvent donner, outre le son fondamental, que les harmoniques impairs), la perce conique du saxophone le rapproche, pour le doigté, de la flûte ou du hautbois. En outre, son timbre, grâce à son genre spécial d’embouchure, se distingue profondément de celui de ces instruments et ne diffère pas moins de celui de la clarinette. II ne faut donc pas le prendre pour une simple modification des clarinettes. C’est un instrument absolument original, qu’aucun autre essai antérieur ne laissait pressentir, et, sans contredit, c’est la plus belle et la plus neuve de toutes les inventions du célèbre facteur belge.

Cette nouvelle voix donnée à l’orchestre possède des qualités rares et précieuses : une grande beauté de timbre, beaucoup d’agilité et de douceur, une grande facilité pour passer du pianissimo au fortissimo par progrès successifs. En un mot, l’instrument, du premier coup, est arrivé à sa perfection. Le timbre du saxophone est sui generis : il rappelle un peu celui de la clarinette-alto et du cor anglais, avec quelque chose du violoncelle : mais cet amalgame a une couleur qui lui est propre et qui attire l’attention au plus haut degré. L’étendue de l’instrument est assez considérable, bien que moindre de celle de la clarinette. La voici telle qu’elle est écrite : il faut la rapporter au diapason de chacune des diverses variétés en observant que les instruments graves ne peuvent pas facilement atteindre les dernières notes aiguës : 11

m

Etendue

du

Saxophone

Comme tous les autres instruments de Sax, les saxophones comprennent, de l’aigu au grave, une famille complète. Six variétés différentes avaient été créées à l’origine : 4° le petit saxophone sopranino en mi bémol ; 2° le saxophone soprano en si bémol ; 3° le saxophone alto en mi bémol ; 4° le saxophone ténor en si bémol : 5° le saxophone baryton en mi bémol ; 6° le saxophone basse en si bémol, tous ont le même doigter et se jouent de la même façon. Leur réunion donne pour la famille l’étendue suivante, de la basse an sopranino : te fi

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Mais il faut remarquer que certains d’entre ces instruments ne sont pas usités et ne se rencontrent nulle part. Le sopranino est dans ce cas. Le soprano lui-même