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SARTHE

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Il débute à Conlie, par des marnes à Eudesia cardium, recouvertes par des calcaires variés à Montlivaultia, Dietyothyris coaretata, Sphœra madridi, etc., couronnées par des calcaires et argiles à Ter. interme dia, Nucleolites elliptica, etc.

La partie supérieure de cet étage a été taraudée, ce qui indique une émersion à l’époque du bathonien supérieur.

Le callorien très fossilifère est discordant sur le bathonien à Mamers, ce qui confirme les mouvements du sol à la fin du bathonien. Dans les environs de Mamers, le callovien est admirablement développé et comprend des calcaires à Am. modiolare, Am. coronatus et Am. anceps, surmontés de calcaires et de sables à Am. athleta. Vers le Sud, l’étage comprend des marnes et des calcaires à Am. macrocephalus et Am. calloviensis. Voxfordien, principalement développé au S. de Mamers, comprend des argiles et des sables à Am. Lamberti, Atn. Mariœ, Am. cordatus, couronnées par des calcaires oolithiques à Echinobrissus scutatus. Dans le reste du département (Aubigné, Ecommoy), ce sont surtout des calcaires oolithiques à Echinides (G lypticus, Hemicidaris), et à Brachiopodes qui forment l’étage oxfordien. Le rauracien et le séquanien forment une série d’affleurements au milieu du crétacé, depuis La Perte-Bernard vers Ecommoy et Soulitré sur la rive gauche de l’Iluisme. Ils comprennent ;! la base des calcaires oolithiques à Diceras minor, Polypiers et Nérinées et à la partie supérieure des argiles à briques surmontées de calcaires oolithiques et lithographiques à Astarte minima, Ostrea deltoïaea, Ostrea bruntrutana.

La partie supérieure du système jurassique ne se montre pas dans le département, de même que tout le crétacé inférieur. En revanche, le crétacé supérieur offre un magnifique développement. C’est un des départements ou il est le plus fossilifère. La mer crétacée avait recouvert une partie du massif breton, ainsi qu’en témoignent les nombreux ilôts de cénomanien qui se trouvent sur le silurien delà bordure orientale de cette région. Ces ilôts s’avancent jusque près de Sillé-le-Guillaume en discordance sur tous les terrains sous-jacents.

Le cénomanien est en grande partie sableux sur cette bordure ; aux environs du Mans, il est constitué par les zones suivantes : 1° glauconie et sables glauconieux à 0. vesicùlosa et Pecten asper ; 2° sables du Mans à Am. rotomagense, A. montelli ; 3° sables du Perche à Ostrea columba ; 4° marnes à Ostrea biauriculata, 0. flabellata. Cet étage couvre de vastes surfaces sur les deux rives et le long des affluents de la Sarthe, principalement aux environs du Mans, de Bonnétable, de la Bazoge, etc. En certains points, il est couvert de grandes forêts. Son épaisseur est très variable suivant les points, et sa constitution est loin d’être uniforme.

Le turonien est moins étendu, on le trouve dans un grand nombre de vallées débouchant, dans la vallée du Loir et de la Sarthe sous les argiles à silex. C’est l’étage de la craie marneuse, dont la constitution est la suivante : 1° des sables à Ter. carentonensis, Rynch. Cuvieri, surmontés de ("2") craie marneuse et glauconieuse à 0. cari- 7i(7/(7, Uemiaster Leymeri et enfin d’une craie sableuse à silex à Ter. Bourgeoisi, 0. columba major, etc. Le cénonien et. le turonien forment une grande partie du sous-sol du département dans sa région médiane. Le sénomanien est, au contraire, très limité, le long de la vallée du Loir, à Château-du-Loir, au S. d’Aubigné. Un autre lambeau existe à Saint-Eraimbault. Il est constitué par des calcaires durs et tendres, glauconieux, parfois avec silex (tun’eau) successivement fossilifère. C’est le niveau de la craie de Villedieu, avec Am. polyopsis, Rhynch. vespertilis, 0. matheroniana, Micraster brevis, Pyrina ovulum, nombreux Bryozoaires, etc. Les niveaux supérieurs du crétacé n’existent pas. Tous les plateaux dominant les vallées du Loir, de la Braye et de leurs affluents sont recouverts par le tertiaire (environs de Saint-Calais, Château-du-Loir, LeLude, etc.). Des ilôts assez importants existent également entre Bonnétable et La Ferlé-Bernard et, là aussi, ils s’étendent sur le crétacé. II en est de même aux environs du Mans à Sargé et aussi de La Flèche. Enfin, les plateaux qui surplombent la vallée de la Vègre, depuis Sablé jusqu’au S. de Sillé-Ie-Cuillaume, sont également constitués par le tertiaire. Us sont couverts en partie de riches forêts. L’éocène forme les deux tiers de la formation tertiaire et s’étend dans la première région ; le pliocène est surtout développé sur les bords de la Vègre. L’éocène, assez variable comme constitution, comprend : 1" L’argile à silex provenant de la décalcification des terrains crétacés et quelquefois des terrains jurassiques sous-jacents.

2° Les sables et grès à pavés ou grès à Sabali/es. formés de grès et de sables très fins à nombreux débris végétaux : Sabalites andegavensis, Flabellaria, Araucarites, Podocarpus, Myrica, etc.

Cette flore est très intéressante. C’est une flore subtropicale, qui fournit de précieuses indications sur l’élément du bassin parisien à l’époque éocène.

3° Au S. et à l’E. du département, on trouve des meulières et un calcaire lacustre reposant sur les argiles à silex ou sur les sables à Sabalites. Ces formations, exploitées en plusieurs points (Bonnétable, Villaines, etc.), renferment une faune qui les ont fait synchroniser avec le calcaire de Saint-Ouen : Planorbis rotundatus, Lymnea longiscata, Cyclostoma mumia, Cer. lapidum. Ces fossiles sont habituellement silicifiés v Saint-Aubin). Les grès à Sabalites et le calcaire lacustre ont été assimilés à l’étage bartonien.

j oligocène serait à peine indiqué au Lude et en quelques rares points du S. du département par des calcaires à Nystia Duchasteli, Planorbes et Paludines (on aurait là l’équivalent du calcaire de Brie).

Le calcaire de Beauce a été signalé en deux points seulement. Enfin on range dans le miocène de vastes affleurements formant la partie supérieure de plateaux compris entre Saint-Calais et Château-du-Loir, et constitués par une argile à silex remaniée, qui parait ne pas avoir d’âge bien précis.

Le pliocène forme surtout, à part quelques ilôts, une partie des plateaux de la vallée de la Vègre. Il est formé d’argiles et de sables quartzeux, parfois assez épais, et qui se relieraient en dehors du département, aux sables à Ter. perforata et à des dépôts avec Crocodiles et Tortues. Les alluvions anciennes offrent une extension assez considérable dans les vallées de la Sarthe, de l’Huisme et du Loir. En plusieurs points on signale des tourbières. Hoches éruptives. Il ne faut naturellement chercher les roches éruptives que dans le massif breton. Le massif de granité et de granulite qui s’étend au S.-O. d’AIençon, pénètre dans le dép. de la Sarthe jusqu’à Saint-Céneri.

Ce massif ainsi que l’Ilot ancien de Percigne et la région silurienne de Sillé-de- Guillaume, sont pénétrés par des filons de porphyres variés, depuis les microgranulites jusqu’aux porphyres pétrosiliceux.

Les porphyrites et les diabases existent en petits filons dans les mêmes régions. Ce sont là les seules roches éruptives ; encore leur extension géographique est-elle faible. Hydrologie. Géologie agricole. — Il existe surtout trois niveaux aquifères importants : le niveau des marnes oxfordiennes, et surtout les deux niveaux argileux du cénomanien, l’un correspond à la base des sables du Maine, l’autre au niveau marneux des sables du Perche. Ce sont ces trois niveaux qui servent dans une grande partie du département à alimenter les sources d’eau potable, et les ruisseaux et rivières affluents de la Sarthe, de l’Huisme et du Loir. On va les chercher fréquemment par des sondages (nom breux puits artésiens aux environs du Mans).