Page:Grande Encyclopédie XXIX.djvu/553

Cette page n’a pas encore été corrigée

— S27 —

SARTHE

noise », comme on nomme le petit pays de Belin, au midi du Mans, à la rive droite de la Sarthe. Au N.-O. du Mans, au pied des roches de la forêt de Sillé-le-Guillaume (2.000 liect. dans le département, le reste en Mayenne), la Champagne de Conlie est une plaine calcaire peu attrayante ; la Champagne mancelle, au raidi de celle de Conlie, sur le cours de l’Orne champenoise et de la (’.ce, n’est guère aimable et pittoresque non plus. Mais, pour le redire en finissant, l’aspect général de la Sarthe est bocager, pastoral et fort agréable aux regards. Le lieu culminant du territoire étant le haut de la Forêt de Perseigne, son lieu le plus bas est, au-dessous de La Flèche, par 20 ra. environ, le lieu ou l’abandonne la rivière du Loir, qui vient de couler, au sein d’une heureuse vallée, devant des bourgs et hameaux en partie troglodytiques, nombre de leurs maisons, de leurs étables, chais et granges étant creusés dans la roche tendre. L’endroit où la Sarthe quitte le département est aussi à l’ait, de 20 m. environ ; la pente totale du territoire est donc de 320 m. O. Reclus. Géologie. — Généralités. — Le dép. de la Sarthe comprend deux parties bien tranchées au point de vue géologique. Toute la région située à l’O. d’une ligne passant par Fresnay-sur-Sarthe et Sablé se rattache au massif breton et comme telle est constituée par un ensemble de formations primitives et primaires, fortement plissées et disloquées, et pénétrées par places de roches éruptives. Cette région a servi de rivages aux diverses mers secondaires, aussi y trouve-ton de nombreux lambeaux jurassiques et crétacés et vers le S. (entre Sillé-le-Guillaume et Sablé) des dépôts pliocènes.

Le reste du déparlement se rattache au bassin de Paris proprement dit. Il est formé par une série d’auréoles jurassiques et crétacées qui sont de plus en plus récentes à mesure qu’on s’éloigne vers le S.-L., car elles ont, d’une manière générale, une direction N.-E.-S.-O. Toutefois, il existe un petit massif ancien compris au N. du département entre Beauvoir et Bourg-le-Roy. Ce massif est enveloppé de sédiments jurassiques et crétacés. Toute la portion S.-E. entre Saint-Calais et La Flèche comprend des dépôts tertiaires recouvrant les dépôts crétacés visibles seulement dans les vallées. Tectonique. — On a montré que les plis anciens de la Bretagne, d’âge hercynien, se prolongeaient par les plis tertiaires qui intéressent les sédiments du bassin de Paris. Ces plis traversent en écharpe le dép. de la Sarthe dans une direction générale N.-0.--S.-E. Ce sont du N. au S. : 1° L’anticlinal de Mamers qui se prolonge, d’une part vers Aleneon, d’autre part vers La Ferté-Bernard. Le massif silurien de Percigne est précisément situé sur l’axe de cet anticlinal qui relève fortement vers Mamers et La Ferté-Bernard les diverses couches de jurassique à travers le crétacé. 2° Le synclinal de Sillé-le-Guillaume, Fresnay. très remarquable par le plissement du silurien le constituant. Viennent ensuite 3° le synclinal de Chemiré qui parait se continuer par celui du Mans, passant par Conlie et Bouloire. 4° L’anticlinal de Brùlon qui se poursuit vers Ecommoy et La Chartre où il fait reparaître le jurassique au milieu du crétacé. 5° le grand synclinal de Laval qui s’épanouit dans le département au N. et au S. d’Auvers, se poursuit vers le S.-E. à Malicorne et Pontvallain. G" Le dernier plissement qui intéresse le S. du département est l’anticlinal de La Flèche, qui se prolonge dans le massif ancien vers Sablé-sur-Sarthe. Ces plis sont parfois brisés et ont ainsi donné naissance à des failles. C’est principalement dans le massif breton que les plis et les failles sont accentués. Stratigraphie. — Le précambrien est le premier terrain sédimentaire que l’on observe dans le département. Il forme le cadre du synclinal de Sillé au N. vers Douillette, et au S. vers Rodez et Garennes. Un troisième ilôt forme la bordure méridionale du bassin de Laval, au S. de Sablé. Enfin la partie S. du massif de Percigne est constituée par le précambrien.

Ces divers îlots comprennent une série de schistes plus ou moins argileux avec des intercalations de poudingues. Le cambrien est principalement développé autour des régions du précambrien, vers Fresnay, Sillé, Gesnes. Il est constitué par une série assez variée d’assises comprenant : 1° le poudingue pourpré surmonté de schistes à Lingules, couronnés par les grès de Sainte-Suzanne à Dinobolus, et à la partie supérieure par une série de brèches d’orthophyres et de porphyres se reliant à la sortie de porphyres pétrosiliceux.

Enfin le tout est couronné par des grès à Lingules. Le silurien moyen forme l’axe du synclinal de Sillé dans la forêt de Sillé. On le trouve également aux environs de la foret de la Charnie, où il est formé par des schistes à Calymene Tristani, et des grès et schistes à Trinucleus Pongerardi. Entre le cambrien et le silurien moyen s’étend le grès armoricain à Bilobites et Tigillites.

Le silurien supérieur se montre sur quelques points seulement dans le fond des synclinaux déjà cités. Il comprend une série de schistes, de grès et de quartzites à Cardiola înterrupta et Orthocères.

Le dévonien n’offre que des affleurements assez limités aux environs du bois de la Charnie, Cheminé, auN. et à l’O. de Brulon et près de Sablé sur la Sarthe, où il est principalement développé. Tous ces îlots font partie des bords du bassin de Laval.

Le dévonien comprend des schistes et quartzites à Orthocères, recouverts par les grès à Ortkis Monniefi, et par les schistes et calcaires à Atlujris undata. Le carbonifère s’étend à l’extrémité du synclinal de Laval depuis Bannes, Auvers jusque près de Sablé. On y a reconnu plusieurs zones importantes : à la base des poudingues, des schistes et des grès offrant le faciès du euhn, avec anthracite, puis des calcaires noirs à Productus giganteus, surmontés par des schistes argileux exploités comme ardoises.

Le houiller est représenté par des grès et des schistes avec quelques minces couches de houille. On ne trouve pas de dépôts permiens et triasiques. Quant au lias, il se réduit lui-même à des affleurements très limités le Io ;ig du bord du massif breton, du massif de Percigne aux alentours de Berton, de Bernany, et les flancs de la vallée de laVègre, encore ne comprend-il que les étages du lias moyen et du lias supérieur. Le premier est constitué par le calcaire dit de Jupille, qu’on a rangé dans l’hettangien. Le second, beaucoup plus typique, est formé de sables, de calcaires marneux et d’argiles bleuâtres à Am. bifrons, Am. Holandrei, Zeil. Lycetti. Le jurassique proprement dit forme au contraire une assez large bande de direction N.-N.-E.-S.-S.-O. encadrant le bord du massif ancien et enveloppant le petit massif de Percigne. Cette bande s’étend depuis Bellème, Mamers et Fresnay au N., vers Conlie, Loue, Malicorne, jusqu’à Précigné. Mais c’est surtout entre Ballon, Mamers et Bellème que la bande prend un grand développement. Elle est recouverte en trangression, par le crétacé, surtout à l’O. du Mans. Les plissements dont il a été question plus haut font reparaître le jurassique à La Ferté-Bernard, Céton, Vouvray, entre Ecommoy et Mulsanne et à l’O. d’Aubigné.

Autour du massif de Percigne, le bajocien et le bathonien présentent un faciès de rivage très net avec sables et lits charbonneux intercalés. Dans le reste du département, le bajocien est constitué par des calcaires marneux, oolithiques et lithographiques dans lesquels on a pu distinguer les zones à Am. concavus, Am. Murchisonœ, Am. Sautei. La partie supérieure de l’étage formée de calcaires oolithiques et lithographiques à Am. Parkinsoni se sépare difficilement de la base du bathonien. Vers le N. de Mamers, le bathonien inférieur, sableux, renferme des fossiles végétaux (Zamites, Otozamites, Cycadites, etc. Le bathonien offre également une certaine complexité.