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SANNAZZARO — SAN SALVADOR - 446 —

château de San Nazaro (Saint-Nazaire), propriété de cette famille dans la Lomelline. Pontano l’introduisit, non seulement dans son Académie, où il prit le nom d’Actius Sincerus, mais à la cour, où il fut bien accueilli, notamment par Alphonse, duc de Calabre (roi en 1494) et son frère Frédéric. R suivit le premier dans ses campagnes contre les Turcs à Otrante (1480), contre Sixte IV et Innocent VIII ; en 1486, il se rendit à Rome avec Pontano, i|iii négociait la paix entre le Saint-Siège et Naples. En 1501 , il suivit en France le roi Frédéric, dépouillé de ses Etats par Louis XII, et ne revint en Italie qu’à la mort de son protecteur (1504). Il s’occupa alors de réunir les ouvrages de son ami Pontano et de mettre la dernière main aux siens. Sannazar dut d’abord sa réputation à des œuvres de circonstance, destinées à embellir les fêtes de la cour : c’est dans ce but qu’il composa ses Gliommeri (ce mot signifie, en napolitain, échcveau) aujourd’hui perdus, sorte de monologues burlesques composés de proverbes en dialecte, la « farce » allégorique (le mot farce n’impliquait alors aucune intention burlesque), // Trionfo délia fuma, représenté le 4 mars 1492 pour célébrer la prise de Grenade par les Espagnols, le dialogue de la Giovane e la Vecchia, et l’idylle de Venere che cerca Amore, etc. Son ouvrage capital en langue vulgaire est Y Arcadia, commencé dès 1 480, publié malgré l’auteur par R. de Vercelli (Venise, 1502), puis avec son assentiment par les soins de P. Summonte (Naples, 1504). C’est un poème mêlé de prose où l’auteur est censé venir se consoler de ses chagrins amoureux parmi les bergers d’Arcadie, dont il décrit la vie, les jeux, les amours, et dans la bouche desquels il place des pièces de vers où abondent les allusions contemporaines. Les morceaux en prose sont surtout descriptifs ; ils alternent avec des sextines, des chansons, et surtout des églogues en terzines (quelques-unes des terzines sont envers sdruccioli). 11 n’y a dans YArcadie presque rien d’original. Le cadre, le ton et la physionomie des personnages sont empruntés à YAmeto et au Ninfale fiesolano de Boccace, les détails à Théocrite, Virgile, Ovide, Calpurnius, etc. La forme métrique même n’est pas, quoi qu’on en ait dit, de l’invention de l’auteur. Les sentiments des personnages sont peu naturels, le style trop savant et souvent pèdantesque. Le succès de YArcadie, qui nous surprend aujourd’hui, était précisément dû à ces défauts : on se plaisait à y retrouver l’antiquité traduite ou imitée à chaque pas. VArcadie parut le chef-d’œuvre du genre pastoral ; elle eut, au xvi e siècle, 59 éditions, et exerça une grande influence sur les littératures étrangères ; elle fut imitée, notamment en I Ispagne parGarcilaso (Eglogues), Lope de Vega( Arcadia), Cervantes (Galatée), eten France par Belleau (Bergeries). Dans ses Rime (Naples et Rome, 1530), médiocrement intéressantes, l’imitation de Pétrarque est flagrante. — Dans la seconde partie de sa vie, Sannazar renonça à peu près à la poésie italienne, découragé, dit-on, par la perfection des écrits de Bembo. Ses meilleures œuvres latines sont un long poème de Partu Virginis, auquel il travailla vingl ans, et cinq Eclogce piscatoriœ, genre qu’il prétendait avoir inventé, mais où eu réalité il imite Théocrite. II faut cifter enfin une Lamentatio de morte Christi, trois livres d’Elégies et autant ÏEpigrammes. Les Opère volgari de Sannazar ont été publiées intégralement à Padoueen 1723. La meilleure édition de YArcadie est celle de Scherillo (Turin, 1888). A. Jeanroy. Bibl. : G.-B. Crispo, VitadiJ. Sa.nna.zza.ro (écrite en dans l’éd. de 1723. F. Torraca, Gli imitatori stranieri del 8anna.zza.ro ; Ro ,1882.— Du même, la Materia dell’ Arcadia : Città di Castello, 1888. — Gaspary, Storiu dalla lelt. ilal., II, chap. xxi. — E. Percopo, la Prima imitazione del’ Arcadia ; Naples, 1891. SANNERVILLE. Corn, du dép. du Calvados, arr. de Cacn, cant. de Troarn ; 375 bab.

SANNES. Coin, du dép. de Vaucluse, arr. d’Apt, cant. de Pertuis ; 106 hab.

SANNOlS.Com. du dép. de Seine-et-Oise, arr. de Versailles, cant. d’Argenteuil ; 4.101 hab. Briqueteries, carrières à plaire.

SANN0ISIEN (Géol.). Dans la classification de Munier-Chalmas et de Lapparent, l’oligocène débute par le tongrien (d’Orbigny, non Dumont), dont le sous-étage inférieur est désigné sous le nom de sannoisien (de Sannois, près Paris) et comprend la série des marnes supragypseuses, le calcaire de Brie et ses équivalents marins. C’est l’hénisien de Mayer-Eymar, le tongrien supérieur des géologues belges.

SANNYASI. Ce mot sanscrit désigne proprement le brahmane, au quatrième stage de son existence, quand il a « renoncé » au monde et mène la vie de religieux errant. Il s’applique à présent, dans une acception beaucoup plus large, à presque tous les moines mendiants qui pullulent dans l’Inde, à tel point qu’on a pu en évaluer le nombre à près de 6 millions ! Ils voyagent perpétuellement dans le plus léger des costumes, de place sainte en place sainte, sauf pendant la saison des pluies, et vivent des aumônes que la vénération populaire ne leur marchande jamais. La direction religieuse de l’Inde se trouve ainsi à l’heure actuelle partagée entre les brahmanes restés dans le monde et ces sannyàsis : il existe, il va de soi, entre eux, un antagonisme analogue à celui qui se marque ailleurs entre le clergé séculier et les réguliers. Les brahmanes organisent surtout des cérémonies rituelles et des pèlerinages permanents ; mais les sannyàsis ont la meilleure part dans l’institution des foires religieuses {mêla) périodiques. Leur influence, médiocre au Bengale, et balancée dans le Sud par celle de leurs rivaux, serait surtout grande dans le N.-O. de l’Inde. A. Foucher.

SANO m Pietuo, peintre italien (V. Pietro). SAN ONORIO (Marquis de) (V. Fagnano dei Fagnani). SANOUS, Com. du dép. des Hautes-Pyrénées, arr. de Tarbes, cant. de Vic-en-Bigorre ; 110 hab. SAN PHILIPPO u’Ahgiro. Ville de Sicile (V. Agira et Agyrium).

SAN PIETRO. Ile de la cote S.-O. de Sanlaigne, prov. de Cagliari ; vaste de 52 kil. q., haute de 214 m., peuplée de 7.000 hab., elle abrite le port de Carloforte (mouvement 100.000 tonnes). Les paquebots qui font route à l’O. de la Sardaigne (de Marseille à Tunis, par exemple) vont reconnaître San Pietro et passent entre deux ilôts rocheux situés plus au S.-O., au large, et dénommés la Vache et le Taureau.

SAN RE MO. Ville maritime d’Italie, prov. de Port-Maurice, sur une baie du golfe de Gènes ; 20.000 hab. Abritée du N. parle mont Bignone (1.298 m.), elle a un climat assez humide (hygrométrie 76 °/ en moyenne), mais très doux en hiver (température hivernale moyenne -4- 10°, 5), ce qui a permis aux Italiens d’essayer d’eu faire une succursale de Nice et de Cannes. Les poitrinaires y sont nombreux. La vieille ville a des ruelles étroites, tortueuses, escarpées, une église du xm e siècle ; la ville neuve s’est bâtie le long du rivage, toute en hôtels et en villas, égayée par ses palmiers.

SAN RON (Secte) (V. Japon, t. XXI, p. 27). SANSA. Com. du dép. des Pyrénées-Orientales, arr. de Prades, cant. d’Olette ; 171 hab.

SANSAC-de-Marmiesse. Com. du dép. du Cantal, arr. et cant. (S.) d’AuriUac ; 512 bab.

SANSAC-Vei.na/.ls. Com. du dép. du Cantal, arr. d’AuriUac, cant. de Montsalvy ; 346 hab.

SANSAIS. Com. du dép. des Deux-Sèvres, arr. de Mort, cant.de Fronlenav ; 832 bab.

SAN SALVADOR. Ile des Antilles (V. Colombo [Christoforo ]).

SAN SALVADOR. Sommet des Pyrénées espagnoles (V. PenA [Sierra de la], t. XXVI, p. 286). SAN SALVADOR. Ville de l’Afrique occidentale, dans la colonie portugaise d’Angola. Jadis florissante et centre du rayonnement de la puissance portugaise au m qui l’avait dotée d’une double enceinte, d’églises et de